Entretien avec Badr Kanouni « La lutte contre l'habitat insalubre est un travail permanent »
L'observateur
Entretien réalisé par Fatima Zohra Jdily
L’Observateur du Maroc. Al Omrane est le bras armé de l'Etat dans sa lutte contre l'habitat insalubre, où en est aujourd’hui la stratégie nationale lancée dans ce domaine ?
Badr Kanouni. La lutte contre l'habitat insalubre est un travail permanent. Il faut donc continuer à le faire. On est parti de 204.000 familles en 2004, on en est aujourd’hui à 292.293. Le plus important est que plus de 95% des ménages, initialement recensés ont été servis ou sont en train de l’être. Maintenant, il y a des choses qui viennent en plus et c'est tout à fait normal, parce que le Maroc est un pays qui se développe et qu'il y a un exode rural qui continue. Il y a aussi le fait que certaines villes commencent à s’agrandir. Forcément, le phénomène continuera. Je crois que les réalisations d’Al Omrane ne sont qu'un outil de l’Etat. C'est un travail qui se fait en partenariat avec le ministère de l'Habitat, les autorités locales et les élus locaux. Il existe une très grande synergie. Ce travail ne peut se faire que dans une très grande coordination. Surtout qu’il y a une politique de la ville aujourd'hui qui prend en compte les différents paramètres dans leur ensemble. C'est dans ce cadre là que la lutte contre l'habitat insalubre va continuer. Le Maroc a réalisé de belles performances qui lui sont reconnues au niveau international.
Votre mission principale porte sur l'habitat social et sur la lutte contre l'habitat insalubre. Mais que faites-vous pour l'habitat destiné à la classe moyenne ?
Le rôle majeur de l’habitat social est vraiment très social et donc il est destiné aux populations à revenue modeste, voire à des populations démunies. Nous menons des opérations intégrées où il y a de la mixité sociale. En 2013, nous avons inscrit six projets dans le cadre de la loi de Finances on attend juste que les formalités soient remplies par le ministère de l'Habitat pour
pouvoir les lancer. Sinon, historiquement nous avons 18 à 20% de produits qui sont destinés à la classe moyenne.
Comptez-vous poursuivre l’expérience des villes nouvelles ?
Le Maroc attend encore 4 à 5 millions de Marocains qui vont venir des campagnes vers les villes. Il faut les accueillir soit dans les villes actuelles, soit dans des villes nouvelles. D’où la nécessité de la mise en place d’un cadre de vie global, cohérent et favorisant la mixité intégrée