Bilan 2023 exceptionnel des services sécuritaires

Efficacité, proximité, citoyenneté et transparence sont des qualités reconnues aux services sécuritaires marocains depuis la prise de fonction de Abdellatif Hammouchi à la tête de la DGSN et de la DGST. Ces qualités ressortent du bilan 2023 que vient de publier la DGSN. En voici les grandes lignes.
Élargissement de l'offre de services sécuritaires
Afin de renforcer les structures régionales dédiées à la police de proximité et d'assurer le suivi des services face à l'expansion urbaine des nouveaux pôles urbains, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) a créé, au cours de 2023, 13 nouvelles structures de sécurité. Celles-ci comprennent le renforcement des structures de la Wilaya de Rabat par la création de la Cinquième Zone de Sécurité et de la Circonscription de Police Riad qui en dépend, ainsi que la création de la 24e Circonscription de Police de la Wilaya de Marrakech. Cela porte le nombre total de circonscriptions de police à l'échelle nationale à 454, couvrant l'ensemble des zones urbaines relevant de la compétence territoriale des services de sécurité nationale.
Par ailleurs, la DGSN a continué à déployer les unités de la police d'urgence qui opèrent sous la supervision des salles de commandement et de coordination. Cette année, elle a mis en place l'unité mobile de la police d'urgence de la Wilaya de Kenitra, une équipe travaillant en continu avec un système de rotation, composée de groupes mobiles de cyclistes et de véhicules d'urgence, capables de répondre aux appels d'urgence des citoyens dans les délais les plus brefs. Ces unités sont constamment surveillées et suivies par les autorités compétentes au niveau central et régional.
Au cours de cette année, les salles de commandement et de coordination au niveau national ont reçu un total de 19 722 041 appels d'urgence via la ligne téléphonique 19, nécessitant l'intervention sécuritaire de 867 042 interventions sur la voie publique. Les unités mobiles de la police d'urgence ont effectué 448 256 interventions sur le terrain, tandis que les autres communications téléphoniques comprenaient des demandes de renseignements de la part des citoyens, ainsi que quelques appels négatifs.
Dans le même contexte, les équipes de l'entité urbaine relevant du corps officiel ont déployé un total de 494 patrouilles mobiles et pédestres dans les espaces publics. Elles ont effectué 529 164 interventions sur le terrain, comprenant des arrestations de personnes impliquées dans des affaires criminelles, la répression des violations du code de la route et de la circulation, ainsi que d'autres tâches liées au maintien de l'ordre.
Par ailleurs, la DGSN a procédé au lancement des espaces pilotes pour accueillir les citoyens, dans le cadre d'un partenariat entre cette institution et le ministère chargé de la transition numérique et de la réforme de l'administration, et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Ces espaces ont été mis en place en première phase au niveau du centre d'enregistrement des données démographiques de la région de sécurité de Témara, du service des étrangers relevant de la préfecture de police de Casablanca, ainsi que du siège du cinquième district de police de la zone de sécurité de Mahdia à Kénitra, en attendant la généralisation de cette expérience à l'échelle nationale à terme.
Les nouveaux espaces d'accueil pour les citoyens et les étrangers se distinguent par des équipements alliant esthétique de l'architecture intérieure et conditions exemplaires d'accueil et d'orientation par des agents de police qualifiés à cet effet. Ils disposent également d'espaces de travail internes équipés d'un système informatique intégré, composé d'ordinateurs connectés à des systèmes d'information spécialisés et reliés à des scanners et à des dispositifs de lecture numérique des empreintes digitales, des cartes et des données d'identification. Cela vise à améliorer les services de police en accélérant la durée d'accueil de chaque usager et en le servant dans les délais les plus brefs possibles.
De plus, l'année 2023 a vu la poursuite du renforcement des unités territoriales par la création de nouvelles équipes, notamment la mise en place de deux unités de police cynotechnique (chiens entraînés pour la police) dans la préfecture de police de Kénitra et la région de sécurité d'Al Aaroui, ainsi que la création du groupe mobile pour le maintien de l'ordre à Settat. Il y a eu également l'ouverture de trois services spécialisés en accidents de la circulation dans la région de sécurité d'Ifrane, la région de sécurité de Tanger-Beni Makada, et la délégation régionale de la sécurité d'Agadir, en plus du renforcement des services d'émission de documents d'identification par l'ouverture d'un nouveau centre d'enregistrement des données démographiques dans la région de Driouch.
Dans le domaine de la gouvernance sécuritaire et de la modernisation du service public de police, les travaux de construction du nouveau siège de la Direction Générale de la Sûreté Nationale se poursuivent sur une superficie de 20 hectares dans le quartier de Riyad à Rabat. Il s'agit d'un complexe administratif intégré regroupant toutes les unités centrales de la sécurité en un seul endroit. Les travaux dans ses diverses installations de base ont atteint un taux d'achèvement de 90%, conformément aux plans et programmes de travail fixés pour son achèvement dans le délai initial.
L'année 2023 a également marqué le lancement de la construction de sept nouveaux sièges de sécurité, dont le siège de la région de sécurité d'Al Fqih Ben Salah, des commissariats de police et des services d'accidents de la circulation dans la préfecture de police de Tanger, ainsi que trois circonscriptions de police dans les villes de Casablanca, Khénifra, et Mohammedia. On ajoute à cela la rénovation et la réparation de trois commissariats de police dans la préfecture de police de Casablanca, et trois zones de sécurité dans la préfecture de police de Fès, ainsi que le siège de la police à Bouznika, la brigade mobile pour le maintien de l'ordre dans la préfecture de police de Fès, et une circonscription de police à Benslimane.
L'année en cours a été marquée par le lancement par la Direction Générale de la Sûreté Nationale de la généralisation complète de la nouvelle identité visuelle pour distinguer la flotte de véhicules de sécurité des autres véhicules, avec l'équipement de 549 véhicules d'intervention avec cette identité visuelle. La même année a également vu la poursuite de la mise à jour de la flotte de véhicules de la Sûreté Nationale par l'acquisition et la distribution de 2132 nouveaux véhicules à différentes unités et services régionaux de la Sûreté Nationale, composés de véhicules équipés répondant aux besoins professionnels des différentes unités et équipes de police à l'échelle nationale.
Le numérique au service des citoyens
Au cours de l'année 2023, la DGSN a continué à développer l'infrastructure numérique des services administratifs fournis aux citoyens et aux résidents étrangers sur le territoire national. En tête de liste figurent les documents d'identité, les permis de séjour et les certificats administratifs. Le parcours d'ouverture aux différents acteurs des services publics et privés a été renforcé par la conclusion de partenariats et d'accords visant à généraliser l'utilisation du système "tiers de confiance pour la vérification d'identité" lié à la plateforme "Identité numérique" développée par la Direction Générale de la Sûreté Nationale.
Le "système tiers de confiance pour la vérification d'identité" agit comme un mécanisme informatique permettant aux citoyens d'accéder de manière sécurisée à divers services proposés par les secteurs public et privé. Il protège leurs données personnelles et permet à ceux qui détiennent une carte d'identité électronique nationale de s'identifier et de vérifier leur identité, les autorisant à utiliser ces informations dans diverses transactions administratives et bancaires de manière instantanée, automatique et sécurisée auprès des prestataires de services, que ce soit en personne en utilisant le support physique de la carte, ou à distance via le système "Identité numérique".
Pour renforcer ce système développé par les services de sécurité nationale et le mettre à la disposition des citoyens, des institutions bancaires et des services nationaux, les services de sécurité nationale ont lancé cette année l'application informatique appelée "Ma carte d'identité numérique". Elle peut être téléchargée sur les systèmes d'exploitation des appareils mobiles les plus couramment utilisés à l'échelle nationale. Elle permet au grand public de créer, suivre et utiliser son identité de manière sécurisée et personnelle dans l'espace numérique à partir des données intégrées à la carte nationale d'identité électronique. Cette application a été renforcée par le lancement du portail numérique interactif « www.identitenumerique.ma » sur Internet, permettant aux citoyens de bénéficier facilement des services de l'identité numérique sans avoir besoin de télécharger l'application sur les téléphones mobiles.
L'année en cours s'est également caractérisée par le renforcement du processus participatif de simplification des services publics, par le partage d'expériences accumulées par la Direction Générale de la Sûreté Nationale dans la gestion des données d'identification et leur utilisation dans l'espace numérique avec plusieurs secteurs gouvernementaux et privés. Des accords ont été signés avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale, l'Université marocaine de l'assurance, l'Autorité de surveillance des assurances et de la sécurité sociale, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement primaire et du Sport, et la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale. Tous ces accords visent à exploiter le système "tiers de confiance pour la vérification d'identité" dans les services publics et privés fournis aux citoyens, en plus de la signature d'un protocole d'accord avec la Cour des comptes pour faciliter le travail des juridictions financières, ainsi que plusieurs protocoles de coopération avec de nombreuses entreprises privées et fournisseurs de services à l'échelle nationale, visant à tirer parti de ce nouveau service numérique.
Dans un contexte similaire, l'année 2023 s'est distinguée par la poursuite de la mise en œuvre du plan d'action visant à rapprocher et généraliser l'utilisation de la carte d'identité électronique pour l'ensemble des citoyens. Trente-deux nouvelles unités mobiles ont été utilisées pour l'émission et le renouvellement de la carte d'identité électronique, sous la forme de véhicules utilitaires, chacun équipé de deux plates-formes pour enregistrer les données d'identification des citoyens. Ces unités ont été utilisées pour organiser des campagnes d'émission de cette pièce d'identité pour les habitants des régions éloignées géographiquement et des communautés rurales montagneuses à travers le pays, bénéficiant au total à 128 451 bénéficiaires.
L'année en cours a également enregistré la poursuite de la réponse rapide et immédiate aux demandes des citoyens pour l'obtention de documents d'identité électroniques et de certificats de séjour pour les étrangers. Un total de 4 269 781 cartes d'identité électroniques de nouvelle génération ont été émises, dont 3 077 398 ont été produites au centre d'émission de Rabat, et 1 192 383 autres ont été émises au centre d'émission supplémentaire créé à Marrakech dans le cadre de la politique de proximité envers les citoyens. De plus, 348 070 cartes d'identité électroniques ont été émises pour les membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger, dont 45 739 pour des mineurs. 1 552 306 cartes d'identité pour les antécédents, 43 807 certificats de séjour pour les étrangers, 20 031 visas d'entrée sur le territoire national et 2 246 autorisations de séjour exceptionnelles de nouvelle génération ont également été délivrés.
Des services de nouvelle génération
Les équipes techniques relevant de la Direction Générale de la Sûreté Nationale ont poursuivi, au cours de l'année 2023, le déploiement des ateliers de numérisation du service public de la police, ayant un impact positif sur les performances de la sécurité. Elles ont entamé la généralisation du réseau de communication sans fil unifié dédié aux services de sécurité nationale. Il s'agit d'un réseau hautement sécurisé à fibres optiques connectant 57 villes à l'échelle nationale, assurant la sécurisation des communications sans fil tout en fournissant des services de transfert de données à des vitesses élevées répondant aux besoins de la gestion du service policier. Les travaux sur ce réseau ont atteint un stade avancé, permettant de couvrir actuellement 19 centres à l'échelle nationale.
Les services techniques de la sécurité nationale ont également contribué au développement de plusieurs applications et solutions informatiques pour permettre aux agents de police d'optimiser leurs missions. La généralisation du système d'information de gestion des commissariats "GESTARR" a été achevée dans l'ensemble des commissariats à l'échelle nationale. Une intégration effective de plusieurs services supplémentaires a été réalisée, notamment son lien avec le nouveau système d'information de gestion des affaires criminelles et délictuelles traitées par les commissariats, ainsi que la préparation et l'analyse des statistiques et des données associées. Ce système est actuellement en phase pilote dans 350 postes de police des wilayas de sécurité de Kenitra, Tanger, Meknès, Marrakech, Settat, et de la sécurité régionale à Safi.
Afin d'assurer l'efficacité des interventions de sécurité dans l'espace public et de renforcer le contrôle des patrouilles de police, la généralisation d'un système de suivi géographique des patrouilles de police dans l'espace public à l'aide du système de positionnement global "GPS" est en cours. 800 unités de localisation automatiquement liées au système d'information de gestion des interventions sécuritaires ont été fournies à des véhicules et motos de police. Cela devrait accélérer la rapidité et l'efficacité de la réponse aux appels des citoyens, avec l'objectif d'une généralisation totale et progressive de cette méthode à court terme.
Dans le cadre d'un plan stratégique visant à adopter les technologies de l'intelligence artificielle dans le travail policier, la Direction Générale de la Sûreté Nationale a mis en œuvre un nouveau système technologique. Il vise à exploiter les réseaux de caméras de surveillance urbaine et de caméras mobiles de la sécurité nationale pour la lecture automatique des plaques d'immatriculation sur les axes routiers urbains. Cette opération est actuellement en phase pilote dans les wilayas de sécurité de Casablanca et Agadir, permettant de détecter 228 véhicules faisant l'objet de vols et de surveiller 585 autres véhicules, dont les propriétaires font l'objet d'enquêtes à l'échelle nationale en raison de soupçons d'activités criminelles.
Les équipes techniques de la sécurité nationale travaillent actuellement sur le développement de nouvelles applications logicielles utilisant les technologies de l'intelligence artificielle pour la reconnaissance des personnes et l'identification des personnes recherchées. Cette technologie, actuellement en phase pilote, a montré une grande capacité à détecter et à neutraliser la menace émanant de personnes constituant une menace sérieuse pour la sécurité des citoyens et la sécurité de leurs biens.
Dans le souci constant de mettre en œuvre les technologies modernes pour le bénéfice des citoyens, les services de sécurité nationale ont commencé à utiliser la plateforme de médias sociaux "Facebook" pour diffuser et généraliser les avis de recherche concernant les enfants disparus, sujets d'enquêtes familiales. Cela s'est fait par le biais du développement du système informatique "Mon enfant disparu" lié aux commissariats de police à l'échelle nationale. Ce système a permis, au cours de l'année en cours, de diffuser un total de 222 avis à l'échelle nationale et d'accélérer les enquêtes sur les enfants déclarés disparus.

Le respect des droits de l’Homme sacralisé
L'année 2023 s'est distinguée par le renforcement de la formation dans le domaine des droits de l'Homme au profit des travailleurs de la police judiciaire et des lieux de détention préventive. Des efforts ont été déployés pour renforcer les mécanismes et les structures de prise en charge des femmes victimes de violence, tout en accordant une importance maximale à la protection des enfants mineurs. La DGSN s'est également engagée dans des ateliers de formation structurés pour les fonctionnaires de la justice pénale, en collaboration et en coordination avec la Présidence du Parquet général et le Commandement de la Gendarmerie royale. Cela a permis de qualifier les travailleurs des différentes unités de la police judiciaire à l'échelle nationale, de les familiariser avec les techniques d'enquête modernes et de les informer des meilleures pratiques dans le domaine de l'investigation criminelle. Ces efforts sécuritaires et partenariats institutionnels se sont reflétés dans les résultats des opérations de lutte contre la criminalité et de renforcement du sentiment de sécurité.
Nouveaux records contre la criminalité
Au cours de l'année en cours, la DGSN a poursuivi la mise en œuvre des éléments de la stratégie de sécurité de lutte contre la criminalité pour la période s'étendant de 2022 à 2026. Cette stratégie a mis l'accent sur le renforcement des structures de lutte contre la criminalité, le développement des laboratoires de police scientifique et technique, l'amélioration de l'utilisation systématique des mécanismes d'enquête criminelle et du soutien technique dans diverses enquêtes criminelles, ainsi que sur l'enracinement de la dimension juridique dans la fonction policière, en particulier dans les procédures de garde à vue et la gestion de la surveillance dans les lieux de détention. De plus, une coordination renforcée avec les services de la Direction générale de la surveillance du territoire national a été entreprise dans diverses affaires complexes.
Cette approche intégrée a abouti à des résultats significatifs, se traduisant par une baisse notable de l'aspect général de la criminalité (nombre d'affaires enregistrées) de moins 10 %, totalisant 738 748 cas cette année. Ces opérations ont conduit à l'arrestation et à la présentation de 723 874 personnes devant les différentes instances judiciaires. Les indicateurs de la criminalité violente ont également enregistré un déclin dans divers crimes graves, avec une baisse de 25 % des crimes de meurtre, de coups et blessures mortels, une diminution de 4 % des agressions sexuelles, une réduction d'environ 19 % des vols de voitures, 9 % pour les vols qualifiés, et 6 % pour les vols avec violence.
En parallèle à la baisse des indicateurs de la criminalité, l'année 2023 a connu une persistance du taux de résolution, qui représente le pourcentage de clarification des crimes commis, atteignant des niveaux record pour la septième année consécutive, s'élevant à environ 95 % pour l'ensemble des affaires enregistrées et environ 92 % pour les crimes violents. Ces taux qualitatifs et records ont été principalement influencés par le développement des mécanismes d'enquête criminelle, la consolidation du rôle central de la police scientifique et technique dans les enquêtes menées, ainsi que par la dénonciation immédiate des victimes et des témoins des crimes commis. De même, une attention sérieuse a été portée aux menaces virtuelles et aux contenus publiés sur les médias sociaux, contribuant ainsi significativement à la réduction des indicateurs de "crimes de l'ombre" ou des crimes non signalés, tout en permettant la répression des auteurs de ces actes.
En ce qui concerne les affaires liées aux drogues, l'année 2023 a vu un renforcement de la coopération entre les services de sécurité nationale et la surveillance du territoire national dans le domaine du renseignement criminel. La surveillance aux frontières a été renforcée, et les procédures de coordination sur le terrain avec les services douaniers aux points de passage frontaliers ont été consolidées. Cela a permis l'enregistrement et le traitement de 99 513 affaires, avec l'arrestation de 130 212 personnes, dont 305 étrangers. Les saisies de cannabis ont atteint 81 tonnes et 175 kilogrammes, enregistrant une baisse de 17 %, tandis que les saisies de cocaïne ont totalisé une tonne, 922 kilogrammes et 641 grammes, et celles d'héroïne ont atteint six kilogrammes et 880 grammes. Par ailleurs, les confiscations de substances psychotropes (ecstasy et médicaments psychotropes) ont atteint un million deux cent vingt-trois mille sept cent soixante-quatorze comprimés hallucinogènes.
Dans le domaine des affaires liées aux drogues cette année, l'exécution d'un plan d'action ciblé contre la fabrication et la diffusion de la drogue chimique connue sous le nom de "boufa" a été remarquable. Ce plan a été mis en œuvre par les éléments des forces spéciales relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire national, la brigade de recherche et d'intervention relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire, ainsi que toutes les unités non centralisées de la sûreté nationale. Cela a permis de tarir les sources de diffusion de ces drogues synthétiques et d'arrêter 575 personnes impliquées dans leur diffusion, en plus de la saisie de cinq kilogrammes et 175 grammes de cette substance stupéfiante.
En ce qui concerne les crimes liés aux technologies modernes et les crimes de chantage informatique, une augmentation de 6 % a été enregistrée, avec un nombre de cas atteignant 5 969. Le nombre de contenus de nature extorsive repérés s'élevait à 4 070 contenus criminels, et le nombre d'extraditions internationales engagées dans ces affaires était de 842, tandis que le nombre de personnes arrêtées et renvoyées à la justice dans ce type de crimes s'élevait à 874.
Quant aux affaires de chantage sexuel utilisant les systèmes informatiques, 508 cas ont été enregistrés, avec une augmentation d'environ 18 %, entraînant l'arrestation de 182 personnes impliquées dans la commission de ces actes criminels, qui ont visé 515 victimes, dont 109 étrangers.
En ce qui concerne les affaires d'immigration illégale, les efforts des services de sécurité nationale ont abouti à la déjouement d'une tentative d'immigration illégale de 28 863 candidats, dont 18 820 de différentes nationalités étrangères. De plus, 121 réseaux criminels ont été démantelés et 594 organisateurs et intermédiaires de l'immigration ont été arrêtés. Les documents de voyage et les pièces d'identité contrefaits saisis dans le cadre de ce type d'affaires s'élevaient à 707 documents, en plus de la confiscation de 215 bateaux et 31 transporteurs utilisés dans l'organisation des opérations d'immigration.
En ce qui concerne les crimes financiers et économiques, les services de sécurité nationale ont continué à renforcer et à développer les techniques d'enquête criminelle dans ce domaine, que ce soit au niveau de la Brigade nationale de la police judiciaire ou des brigades régionales de la police judiciaire dans les villes de Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech. Ces équipes ont traité 529 affaires liées à la corruption, à l'abus de pouvoir, à la détournement de fonds publics, à l'extorsion, avec une augmentation d'environ 14 % par rapport à l'année précédente. Le nombre de suspects faisant l'objet d'une enquête dans ces affaires était de 693 personnes, dont 322 pour des affaires de corruption et d'abus de pouvoir, 259 suspects dans des affaires de détournement et de dilapidation de fonds publics, et 112 dans des affaires d'extorsion et de corruption liée à l'utilisation du pouvoir.
Concernant les crimes de contrefaçon de la monnaie, l'utilisation frauduleuse des instruments de paiement et la contrebande de devises, les services de sécurité nationale ont traité 38 affaires de contrebande et de trafic de devises étrangères, ainsi que 57 980 affaires liées à la violation de la législation régissant les chèques, enregistrant une légère baisse d'environ 1,5 %. Les crimes de fraude et de contrefaçon dans les documents de performance ont donné lieu à 153 affaires, tandis que 151 affaires étaient liées à la contrefaçon de la monnaie et des billets. Ces affaires ont conduit à la saisie de 481 faux billets nationaux, de 1 489 faux billets étrangers, d'une valeur totale de 95 800 dollars américains, 74 820 euros et 340 livres sterling. De plus, 19 réseaux criminels actifs dans la contrefaçon de monnaie, de devises et dans la fraude liée aux moyens de paiement et aux cartes de crédit ont été démantelés. Le nombre de personnes renvoyées à la justice était de 181, et 34 véhicules et dispositifs électroniques utilisés pour le piratage, la contrefaçon et la fraude ont été saisis.
En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, l'extrémisme et l'apologie des actes terroristes, la Brigade nationale de la police judiciaire a porté cette année devant le parquet compétent 29 personnes suspectées d'implication dans ces types d'affaires, sans compter les cellules terroristes démantelées par le Bureau central des recherches judiciaires relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire national.
La police scientifique et technique continue sur sa lancée
L'année 2023 a vu l'obtention de la certification de qualité internationale (ISO 17025) pour les différents laboratoires de la police scientifique et technique à Casablanca. Cette certification, maintenue pendant six années consécutives, a eu un impact positif sur la qualité des expertises scientifiques réalisées, ainsi que sur l'amélioration du taux de répression des affaires criminelles. Les statistiques et les indicateurs numériques indiquent que les services techniques de l'Institut des sciences et preuves criminelles de la sûreté nationale ont réalisé 714 expertises sur des documents et des rédactions contrefaits, soit une augmentation de 9 %. Ils ont également effectué 137 expertises sur des titres de valeurs étrangers et nationaux contrefaits, ainsi que 264 expertises balistiques réalisées sur 149 armes à feu et 7 889 munitions, enregistrant une augmentation de 31 % par rapport à l'année précédente.
La Centrale de l'imagerie et des preuves numériques criminelles ainsi que les laboratoires régionaux d'analyse des traces numériques ont enregistré un total de 6 249 demandes d'expertise, portant sur 24 266 dispositifs électroniques, soit une augmentation de 12 % par rapport à l'année précédente. Quant au laboratoire national de police scientifique et technique à Casablanca, il a reçu au cours de l'année en cours 20 129 demandes d'expertise, dont 16 635 pour l'analyse et la comparaison d'échantillons d'ADN, enregistrant une augmentation d'environ 23 % par rapport à l'année précédente, et 1 391 demandes d'expertise en chimie légale, enregistrant une augmentation de 22 %. La division légale des drogues et des poisons a réalisé les expertises scientifiques nécessaires dans 2 061 affaires liées aux drogues et aux stupéfiants, enregistrant une augmentation de 14 %.
La coopération sécuritaire se renforce à l'international
L'année en cours s'est caractérisée par la poursuite de l'effort visant à renforcer et intensifier les opérations de coopération sécuritaire internationale avec divers partenaires, qu'il s'agisse d'organismes gouvernementaux ou d'organisations impliquées dans les questions de sécurité et d'application de la loi. Cette coopération a principalement porté sur la coordination opérationnelle et l'assistance technique avec des pays amis et partenaires. Ce partenariat fructueux a été couronné par l'approbation unanime de l'accueil par le Royaume du Maroc de la 93e session de l'Assemblée générale de l'Organisation internationale de police criminelle INTERPOL en 2025. Cette session réunit les chefs et représentants des forces de sécurité de 196 pays membres. De plus, le Maroc a été choisi pour organiser la 47e conférence des dirigeants de la police et de la sécurité arabes, qui s'est tenue à Tanger les 6 et 7 décembre 2023.
L'année en cours a également été marquée par le renforcement des relations de coopération sécuritaire bilatérale et multilatérale. La Direction générale de la sûreté nationale a participé à des réunions de haut niveau dans le cadre d'INTERPOL, du Secrétariat général du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur et de l'Union africaine. Des rencontres bilatérales ont également eu lieu pour discuter des questions relatives au renforcement de la sécurité internationale avec le président d'INTERPOL, le directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI) américain, le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine, le directeur général de la police nationale française, la directrice générale par intérim de l'Agence de sécurité de l'État belge, le vice-président de la sécurité nationale saoudienne, la secrétaire générale du système d'information portugais, le directeur général du Service de renseignement national portugais, le président de l'Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution, et le directeur général des services de protection de l'État et de renseignement en Autriche, etc.
En ce qui concerne les indicateurs chiffrés de cette coopération, le pôle de coopération sécuritaire international relevant de la Direction générale de la sûreté nationale a traité 6 473 dossiers et demandes d'informations, avec une augmentation de 12 % par rapport à 2022. Les affaires liées à la drogue représentaient 13 %, la lutte contre l'immigration illégale 15 %, l'échange et le rapatriement des détenus dans leur pays d'origine 9 %, l'exploitation mutuelle des données 6 %, et les demandes d'information 26 %, etc.
En ce qui concerne la coopération opérationnelle, le Bureau central national (INTERPOL Rabat) a suivi l'exécution de 119 commissions rogatoires internationales émanant d'autorités étrangères, émis et diffusé 121 mandats d'arrêt internationaux, ce qui a permis l'arrestation de 92 personnes recherchées au niveau international par les autorités judiciaires marocaines. Le même bureau a également diffusé 3 280 notes de recherche au niveau national en réponse à des demandes d'autorités de sécurité étrangères. Il a également publié 245 avis de recherche émis par le public dans les pays arabes, tout en diffusant 2 006 notes d'arrêt pour suspendre les enquêtes internationales et 342 notes d'arrêt pour suspendre les enquêtes diffusées au niveau arabe.
En ce qui concerne la procédure d'extradition des criminels, l'année 2023 a vu la remise et le rapatriement de 54 personnes faisant l'objet de mandats d'arrêt internationaux émis par les autorités marocaines, comparativement à 69 personnes en 2022. Des procédures d'extradition ont également été mises en œuvre pour 48 ressortissants étrangers arrêtés au Maroc et faisant l'objet d'un décret d'extradition vers les autorités judiciaires des pays demandeurs.
Indicateurs clés de la sécurité routière
L'année 2023 a enregistré 85 475 accidents corporels en milieu urbain, comparativement à 80 091 accidents similaires au cours de la même période en 2022, soit une augmentation d'environ 7 %. Cet indicateur s'est directement reflété sur le bilan global des victimes d'accidents de la route, avec 993 décès enregistrés au cours de l'année en cours, contre 834 décès au cours de la même période en 2022, ainsi que 4 413 personnes blessées gravement et 111 478 personnes légèrement blessées.
En ce qui concerne les mesures de contrôle routier, 374 446 procès-verbaux pour des infractions au code de la route ont été dressés, contre 372 086 procès-verbaux d'infractions en 2022, soit une augmentation d'environ un pour cent. Les procès-verbaux d'infractions pénales et transactionnelles (ATF) recueillis au cours de l'année en cours ont connu une légère baisse, passant de 1 728 209 infractions pénales au cours de l'année précédente à 1 711 208 infractions au cours de l'année en cours.
Dans un contexte similaire, les services de sécurité ont continué à renforcer leur partenariat institutionnel avec l'Agence nationale de la sécurité routière (NARSA). Cette collaboration a inclus la mise en œuvre de plusieurs programmes stratégiques dans le domaine de la prévention et de la sensibilisation aux accidents de la route. Cette collaboration a conduit à la fourniture d'équipements logistiques et de surveillance routière aux équipes de circulation et de patrouille. Au cours de l'année en cours, 120 motocyclettes de taille moyenne et grande ont été distribuées. En outre, l'année 2023 a également vu la réalisation et la diffusion d'une version mise à jour et révisée du guide de surveillance routière à l'intention des agents de police, visant à garantir une formation systématique et une application correcte des dispositions liées à la sécurité routière. De plus, une nouvelle approche de formation dans l'interaction avec les usagers de la route a été adoptée, comprenant un inventaire complet des bonnes pratiques pour traiter les citoyens lors de l'utilisation des routes publiques, qu'il s'agisse de piétons, de conducteurs ou de leurs accompagnateurs.
La police au secours des sinistrés
Conformément aux Hautes Instructions Royales, et dès les premières heures de l'annonce de la catastrophe du séisme à Al Hoceima, touchant plusieurs régions du Haut Atlas, la DGSN a activé le système de gestion des risques, mobilisant toutes ses ressources humaines et logistiques pour contribuer à l'effort public de sauvetage des victimes, de sécurisation de leurs biens et de protection de l'ordre public. Les unités mobiles ont été déployées pour maintenir l'ordre et ont été mises à la disposition des gouvernorats de la sécurité de Marrakech et Agadir. De plus, toutes les équipes spécialisées dans la recherche et le sauvetage ont été appelées à participer aux efforts de recherche et de sauvetage des sinistrés de cette catastrophe naturelle.
Les interventions des services de sécurité nationale comprenaient la sécurisation des biens et des personnes dans les zones relevant de leur compétence, en soutien aux autres forces publiques dans les zones rurales sinistrées. Des arrangements complets ont été mis en place pour la protection des personnes et des biens dans les zones d'hébergement temporaire, facilitant l'acheminement des premiers secours. Les équipes mobiles de maintien de l'ordre ont activement participé aux opérations de déblaiement, de sauvetage des blessés et des victimes, et de sécurisation du transport vers les établissements hospitaliers des grandes villes de Marrakech, Agadir, Taroudant et Béni Mellal.
La Direction Générale de la Sûreté Nationale a également encadré les initiatives volontaires et spontanées des agents de police qui ont participé à la collecte de sang au profit des victimes du séisme. Un total de 11 559 policiers ont contribué activement à enrichir la banque de sang nationale pendant cette catastrophe naturelle. Dans le cadre du même effort public, la Direction Générale de la Sûreté Nationale a également envoyé deux boulangeries mobiles dans la région de "Tahnaout", en périphérie de Marrakech, pour contribuer à approvisionner la population et les victimes touchées par le pain, en facilitant leur accès aux moyens de subsistance nécessaires. Ces unités mobiles, normalement déployées sous la supervision des unités mobiles de maintien de l'ordre, étaient équipées d'appareils électriques pour pétrir la pâte avec une capacité de production élevée, de fours pour la cuisson et la préparation du pain 24 heures sur 24, et comprenaient également des équipements pour la préparation du pain.
En soutien aux victimes de cette catastrophe naturelle, notamment celles qui ont perdu leurs documents d'identité, la Direction Générale de la Sûreté Nationale a lancé une campagne de proximité. Au cours de cette campagne, tous les centres d'enregistrement des données d'identification et les unités mobiles ont été mobilisés pour produire et renouveler gratuitement la carte d'identité nationale électronique au profit des habitants des zones sinistrées à Agadir, Taroudant, Marrakech, Béni Mellal et leurs environs. Cette opération a permis la réalisation d'un total de 11 048 cartes d'identité au profit des victimes du séisme.
En plus de cette intensification des opérations sur le terrain, le pôle de la Direction Générale de la Sûreté Nationale et la Direction Générale de la Surveillance du Territoire National ont contribué à hauteur de 50 millions de dirhams (cinq milliards de centimes) au fonds spécial pour recevoir les contributions volontaires solidaires destinées à gérer les conséquences du séisme. À cela s'ajoute une contribution d'un million de dirhams de la part de la Fondation Mohammed VI des Œuvres Sociales des Fonctionnaires de la Sûreté Nationale, ainsi que la contribution de l'Association Fraternelle de Coopération Commune et de l'Orphelinat des Fonctionnaires de la Sûreté Nationale avec un montant d'un million de dirhams, accompagné d'importants envois de vêtements et de chaussures en nature dans le cadre des initiatives solidaires liées à la gestion des conséquences du séisme.
Sécurisation exemplaire d’événements phares
Au cours de l'année 2023, la DGSN a consolidé son expérience dans le domaine de la sécurisation des grands événements. Ce processus a été en phase avec l'accueil par le Royaume du Maroc d'un ensemble d'événements d'envergure régionale, continentale et internationale, où les services de sécurité étaient présents de manière forte et efficace. Cela s'est concrétisé par l'activation de protocoles de travail sécuritaires et systémiques, qui ont constitué un élément crucial dans le succès de ces événements et ont renforcé la réputation du Maroc en tant que partenaire fiable pour l'organisation de manifestations internationales.
Le modèle marocain de sécurisation des grands événements repose sur l'élaboration de plans de sécurité intégrés. Ces plans découlent de la réalisation d'études préalables sur le terrain et des opérations répondant aux besoins spécifiques de chaque événement. Avant de déployer toutes les équipes et unités de police spécialisées, les tâches sont réparties et encadrées, avec la fourniture des moyens d'intervention et de l'équipement logistique approprié. L'ensemble du processus est coordonné avec les autorités locales de sécurité, formant un système de commandement et d'encadrement unifié, caractérisé par une coordination efficace et la capacité à gérer les opérations sur le terrain conformément à des normes professionnelles et organisationnelles précises.
Sur le plan opérationnel, les services de sécurité nationale ont contribué, au cours de l'année 2023, à la sécurisation de 1016 événements sportifs, dont 910 étaient de nature nationale, couvrant diverses disciplines sportives individuelles et collectives, ainsi que 106 événements sportifs internationaux. Ces derniers comprenaient notamment la Coupe du Monde des Clubs, la Coupe d'Afrique des moins de 23 ans, la Coupe d'Afrique féminine, ainsi que plusieurs matchs de l'équipe nationale première. Tous ces événements ont mobilisé des milliers d'agents de police des unités de maintien de l'ordre, en plus de dizaines d'éléments des unités de police équestre, cynophile, de lutte contre les gangs, et d'autres unités spécialisées dans le soutien logistique et technique.
Dans le même esprit, les services de sécurité nationale ont assumé la responsabilité de sécuriser d'importantes manifestations mondiales accueillies par le Royaume au cours de l'année en cours. Cela inclut les réunions annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, qui ont attiré plus de 14 000 participants et ont impliqué le déploiement de plus de 6 500 policiers et policières. De plus, ils ont assuré la sécurité d'autres événements tels que le Festival International du Film de Marrakech et la 47e Conférence annuelle des chefs de police et de sécurité arabes qui s'est tenue à Tanger.
Une mise à niveau continue...
Le nombre actuel d'agents de la Sûreté Nationale s'élève à 79 830, avec une moyenne d'âge d'environ 40 ans. L'année 2023 s'est distinguée par la mise en œuvre de plusieurs programmes et projets liés à la gestion de la vie professionnelle des membres de la police. Cela a commencé par la poursuite de la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle charte du recrutement et de la formation policière. Cette année, six (06) concours externes ont été organisés pour recruter 6 637 agents, répartis entre 30 excellents commissaires, 130 commissaires, 250 officiers de police, 50 officiers de sécurité, 2050 inspecteurs de police, et 4127 agents de sécurité. Ces concours ont été annoncés via une plateforme électronique accessible au grand public sur Internet, avec une diffusion étendue à la télévision, aux médias sociaux, et à de nombreux journaux nationaux, garantissant l'égalité des chances et la publicité pour tous les candidats.
En plus des innovations introduites dans le système de recrutement et de concours, en ouvrant des opportunités à de nouvelles spécialisations et compétences académiques pour renforcer la qualité des ressources humaines policières, l'année en cours a été marquée par l'adoption de nouveaux programmes de formation. Ces programmes ont combiné des sessions théoriques et des exercices pratiques dans diverses équipes et unités de police. De plus, les stagiaires de la police ont participé à des débats et rencontres professionnelles dans le cadre de la formation continue et des partenariats institutionnels. Le nombre d'heures de formation dans divers domaines liés à la police scientifique et technique a été augmenté, et les programmes et supports de formation ont été mis à jour et modernisés pour intégrer des formations à distance, permettant le transfert et la présentation en temps réel dans toutes les écoles relevant de l'Institut Royal de la Police.
Au cours de cette année, 12 846 agents de police ont bénéficié des programmes de formation professionnelle de la police. Cinquante-deux pour cent d'entre eux ont suivi des cours de formation de base destinés aux nouveaux membres de la Sûreté Nationale. Environ 21% d'entre eux ont bénéficié de sessions de formation continue, et environ 12% ont suivi des formations spécialisées dans divers domaines de la police, notamment la lutte contre l'immigration illégale, le terrorisme, le désamorçage d'explosifs, la police scientifique et technique, la gestion des nouvelles applications informatiques, ainsi que la formation et l'utilisation de chiens de police, de la police montée, et des techniques d'intervention policière. Le nombre total de formations dispensées dans le cadre des relations de coopération internationale en matière de sécurité a atteint 216 cours de formation, bénéficiant au total de 2198 agents de police, tant au Maroc qu'à l'étranger.
L'année en cours s'est également caractérisée par la poursuite de la mise en œuvre de programmes de coopération bilatérale Sud-Sud et de coopération arabe. Plusieurs programmes de formation policière ont été mis en œuvre au profit de nombreuses forces de police de pays africains et arabes. Cela comprenait la formation d'un groupe d'agents de police de Djibouti et des Émirats arabes unis, qui ont suivi des formations avancées sur le terrain et théoriques dans les domaines de la sécurité publique, de la police judiciaire, de la police scientifique et technique, de l'intégration des droits de l'homme dans la fonction policière. Le nombre d'agents étrangers formés au Maroc s'élève à un total de 454 policiers de différents grades. La Direction Générale de la Sûreté Nationale a également veillé à fournir une expérience pratique et théorique aux cadres de sécurité de la Libye, afin de les familiariser avec le système de formation policière de l'Institut Royal de la Police et les derniers développements des programmes d'études policières.
Développement des structures et des écoles de formation policière
En ce qui concerne le développement des structures et des écoles de formation policière, la Direction Générale de la Sûreté Nationale a lancé le processus de réhabilitation et de développement de l'école de police à Ifrane. L'objectif est qu'elle abrite un institut de formation policière international au profit des cadres de sécurité marocains et de leurs collègues du continent africain. De plus, elle continue de travailler à la création de nouveaux pôles de formation policière, représentés par des écoles de police à Casablanca et Marrakech. Cela s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan de la Direction Générale de la Sûreté Nationale visant à garantir la spécialisation, à améliorer la qualité de la formation, et à rapprocher les écoles de formation des stagiaires. Il est à noter que les dernières années ont vu la création d'écoles régionales similaires à Fès, Oujda, Tanger, et Laâyoune.
Dans le cadre d'une vision stratégique visant à renforcer la profession policière et à renforcer l'aspect juridique dans le programme de formation policière, la Direction Générale de la Sûreté Nationale a signé en juin 2023 un accord-cadre de partenariat et de coopération institutionnelle avec l'Université Mohammed V de Rabat. Cet accord vise à renforcer la coopération dans divers domaines de la formation, à tous les niveaux, de base, continue et spécialisée. Il vise également à documenter les acquis juridiques réalisés par notre pays dans le domaine de l'application des principes des droits de l'homme et de leur protection. De plus, il vise à développer le travail commun pour promouvoir la culture des droits de l'homme dans les programmes de formation policière, en faisant d'eux une référence et un guide encadrant les tâches des employés de la Sûreté Nationale chargés de faire respecter la loi.
Dans le même contexte, en couronnement du partenariat signé en 2022 entre la Direction Générale de la Sûreté Nationale et le Conseil National des Droits de l'Homme, l'année 2023 a vu l'organisation d'une série de sessions de formation sur l'adoption des normes des droits de l'homme dans le système de travail de la police. Ces sessions ont bénéficié à plusieurs employés de la police travaillant dans des lieux de détention. Ils ont reçu des cours théoriques et des applications pratiques dans le domaine des libertés publiques et des normes de respect des droits de l'homme dans le traitement des personnes placées en garde à vue. Cette année s'est également distinguée par la fourniture de toutes les conditions permettant à la mécanisme national de prévention de la torture d'effectuer des visites d'inspection et d'exercer ses fonctions dans les lieux de détention sous garde à vue existants dans les locaux de la Sûreté Nationale.
Pour renforcer la formation spécialisée et continue, la Direction Générale de la Sûreté Nationale a organisé plusieurs rencontres et débats en partenariat avec l'Agence Judiciaire du Royaume et le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire. L'objectif est d'améliorer la compétence des cadres de sécurité dans la gestion des aspects judiciaires des litiges administratifs, d'activer les principes et les mécanismes de protection juridique des agents de police qui font l'objet d'agressions physiques, verbales, ou d'insultes pendant l'exercice de leurs fonctions dans la garantie de la sécurité des personnes et des biens.
Des policiers motivés
Au cours de cette année, les services de la Sûreté Nationale ont mis l'accent sur le renforcement des mesures de motivation professionnelle. Ils ont adopté une approche intégrée plaçant le policier au centre des préoccupations de la gestion des infrastructures policières. Cette approche s'est concrétisée par la mise en place de mécanismes multiples de motivation et de soutien professionnel d'une part, et par la création d'un environnement professionnel sain, offrant toutes les garanties de sécurité professionnelle d'autre part.
Dans ce contexte, cette année a vu l'annonce de la promotion annuelle régulière pour l'exercice financier 2022, ainsi qu'une promotion exceptionnelle déclarée en commémoration du 24e anniversaire du Trône Glorieux. Au total, 19 818 policières et policiers de divers grades et corps ont bénéficié de ces promotions, avec un taux de bénéfice exceptionnel atteignant pour la première fois 80 % du total des employés inscrits sur les listes de promotion, remplissant les conditions requises par le statut de base des employés de la Sûreté Nationale.
La Direction Générale de la Sûreté Nationale a maintenu la "régularité annuelle" dans l'étude et l'annonce des promotions. La commission de promotion a récemment examiné les dossiers de 11 480 employés inscrits sur les listes de promotion pour l'année 2023. Les résultats seront annoncés à la fin de l'année en cours. Comme les années précédentes, une attention particulière a été accordée aux employés classés dans les grades inférieurs et moyens, garantissant ainsi leur bénéfice de l'avancement professionnel, l'une des principales incitations professionnelles.
En ce qui concerne la motivation, la Direction Générale de la Sûreté Nationale a délivré 14 lettres de reconnaissance au cours de cette année, honorant ainsi les employés qui ont fait preuve d'un grand professionnalisme dans l'exercice de leurs fonctions. Elle a également continué à mettre en œuvre son plan visant à rapprocher les employés de leur environnement social et familial. Cela s'est concrétisé par le traitement de 2782 demandes de transfert, dont 1264 ont été traitées dans le cadre de la procédure accélérée spécifique à la mobilité professionnelle pour des raisons sociales, de santé, ou pour rejoindre le conjoint. De plus, 1082 employés ont été reçus et leurs demandes ont été examinées dans le cadre de la procédure "demandes d'entretien" garantie pour tous les employés. La Direction a également fourni des droits de défense et de soutien à 2193 policières et policiers, confirmant ainsi le principe de "protection de l'État" légalement accordé au personnel de sécurité en raison des agressions physiques et verbales qui pourraient les toucher pendant l'exercice de leurs fonctions.
Pour mettre en œuvre ce principe, les services de sécurité ont organisé cette année une session de formation en partenariat avec l'Agence Judiciaire du Royaume. L'objectif était de mettre en avant les conditions et les mécanismes d'utilisation du droit à l'assistance, d'examiner les meilleures pratiques pour suivre ces affaires devant la justice compétente, garantissant ainsi la protection des employés et établissant le principe de la primauté du droit.
Ancrage de la méritocratie
Afin de promouvoir la justice professionnelle, la DGSN a travaillé cette année au renforcement des mécanismes de recours administratif relevant de la Commission Centrale des Réclamations, créée en décembre 2018. Cette commission est chargée d'examiner les demandes de réclamation et d'appel professionnel, ainsi que de formuler des recommandations et des observations visant à concilier les intérêts de l'employé et de l'institution publique.
Au cours de l'année en cours, la Commission Centrale des Réclamations a traité un total de 363 réclamations, émettant 157 recommandations. Celles-ci ont conduit à la révision ou à l'annulation de 12 % des sanctions disciplinaires prononcées, tout en recommandant l'approbation de 86 % des sanctions et mesures disciplinaires proposées.
En ce qui concerne le volet lié à la correction, le mécanisme d'évaluation des erreurs professionnelles émanant des agents de police, que ce soit pendant l'exercice de leurs fonctions ou liées à leur statut de policiers lorsque les devoirs de réserve, d'intégrité et de conduite personnelle sont négligés, a permis de traiter 8 283 dossiers administratifs au cours de l'année 2023. Ces dossiers ont abouti à la prise de 2 151 sanctions disciplinaires, dont 237 cas d'isolement, ainsi qu'à la mise en place de 5 502 mesures correctives sous forme d'observations et de réformations.
Les comités d'inspection de la sécurité nationale ont également lancé 520 enquêtes administratives au cours de l'année écoulée, dont 147 enquêtes ont été menées avec la diligence nécessaire concernant des affaires graves. Ces enquêtes ont impliqué 1 651 agents de police et se sont distinguées par des investigations approfondies sur toutes les allégations d'irrégularités attribuées aux services et agents de la sécurité nationale. Quatorze enquêtes ont conclu à l'existence d'éléments constitutifs d'infractions au code pénal, lesquels ont été transmis aux services de police judiciaire pour notification aux autorités compétentes et ouverture d'enquêtes judiciaires.
L’esprit de famille
Dans le domaine du soutien social offert aux agents de police en activité, aux retraités et à leurs ayants droit, la Fondation Mohammed VI pour les Œuvres Sociales des Fonctionnaires de la Sûreté Nationale a fourni une assistance directe sous forme d'aides financières et en nature à ses membres. Un total de 1 084 membres ont bénéficié de ces aides, destinées aux victimes de blessures graves lors de l'exercice de leurs fonctions ou atteintes de maladies graves. Le traitement de leurs dossiers a été accéléré. De plus, un soutien financier direct et des bons d'achat ont été fournis lors des occasions religieuses à 4 054 veuves et 289 retraités de la famille de la sécurité nationale percevant des pensions mensuelles limitées.
En ce qui concerne l'aspect spirituel des agents de police, l'année en cours s'est caractérisée par l'élargissement de la base des bénéficiaires des rituels du pèlerinage à La Mecque. Les frais du pèlerinage ont été pris en charge pour 295 bénéficiaires issus de la famille de la sécurité nationale et de la surveillance du territoire national. Parmi eux, 168 ont bénéficié d'une couverture complète des frais de pèlerinage, tandis que 127 ont reçu une subvention partielle de 20 000 dirhams après avoir été sélectionnés lors du tirage au sort public pour le pèlerinage.
Dans un contexte similaire, les enfants et orphelins de la Fondation de la Sécurité Nationale ont bénéficié de plusieurs initiatives récréatives et éducatives après le retour à la normale des camps d'été à la suite de la pandémie. Cette année, 3 181 garçons et filles ont profité de ces camps, organisés en quatre phases estivales dans des stations touristiques et des centres de villégiature dans les villes d'Agadir, Bouznika, Ifrane et Tétouan. La Fondation Mohammed VI pour les Œuvres Sociales des Fonctionnaires de la Sûreté Nationale a également continué à fournir un soutien financier durable aux enfants et orphelins des policiers qui excellent académiquement. Une bourse d'études de 10 000 dirhams par an a été octroyée, s'étalant sur cinq années d'études supérieures pour 36 étudiants. Le programme vise à élargir régulièrement la base des bénéficiaires à 60 personnes par an dans un proche avenir. De plus, des primes financières ont été remises à 116 élèves ayant obtenu des notes élevées aux examens du baccalauréat.
Pour soutenir les initiatives à caractère social, la Fondation Mohammed VI pour les Œuvres Sociales des Fonctionnaires de la Sûreté Nationale a conclu des accords de partenariat et de coopération avec des compagnies d'assurance, des cliniques et des entreprises nationales. Cela permet aux employés de la police, à leurs familles et à leurs ayants droit d'accéder à des services de santé et commerciaux à des tarifs préférentiels. Parmi ces partenariats, un accord a été conclu pour permettre aux membres de bénéficier de services offerts par deux fournisseurs nationaux de services téléphoniques et Internet à un coût réduit. Ces partenariats s'ajoutent à d'autres similaires conclus au cours des de