Turquie. Un an après le séisme, la colère monte
A 4H17, l'heure de la première secousse, qui a fait plus de 53.500 morts dans le sud et le sud-est de la Turquie le 6 février 2023, les familles et les amis des disparus se sont rassemblés dans le centre-ville d'Hatay.
Ils sont serrés les uns contre les autres en silence autour de braseros improvisés, une branche de laurier en main, la fleur symbolique d'Antakya.
Affectés par la perte de leurs proches, ils déplorent le fait que le gouvernement n’ait pas assez fait pour la reconstruction.
"Nous poursuivrons notre travail jusqu'à ce que nos villes soient reconstruites et que le dernier citoyen dont la maison a été détruite ou rendue inutilisable soit amené dans un foyer sûr », a promis le président Tayyp Erdogan sur X, mais cela n’a pas dissipé la défiance des familles vis-à-vis du gouvernement.
Et à Antakya, on perd espoir: "Un an a passé, la ville est toujours en ruine", déplore un étudiant cité par l’AFP. "Je n'ai plus beaucoup d'espoir dans l'avenir. Beaucoup de jeunes de mon âge cherchent à quitter le pays", ajoute-t-il.
Le rassemblement était tendu au point que les forces de police ont usé de la force pour empêcher les familles désireuses de se recueillir, d’approcher les sites.
La colère a porté également sur l'Afad, l'agence de secours turque. Les familles l’accusent d'avoir tardé à venir en aide aux sinistrés. Pire encore, elle aurait vendu des tentes qui étaient destinées gratuitement aux sinistrés.
Avec AFP