E-commerce. Le consommateur connecté en quête de garanties
Lors du 6ᵉ Moroccan Consumer Day, experts et institutions ont tiré la sonnette d’alarme sur les vulnérabilités du consommateur face à la montée du commerce en ligne. Cadre juridique insuffisant, cyberfraudes, informalité… les défis sont nombreux. Tous appellent à un numérique plus encadré, inclusif et responsable.
Mounia Kabiri Kettani
Réclamations en hausse, lois dépassées: le consommateur numérique sous pression.
À l’occasion de la 6ᵉ édition du Moroccan Consumer Day, organisée par Consonews, une question centrale a traversé toutes les discussions : comment protéger le consommateur connecté dans un environnement digital de plus en plus complexe et risqué ? Cette édition a réuni décideurs publics, experts en cybersécurité, juristes, chefs d’entreprise et représentants de la société civile, dans un moment de réflexion collective sur les défis du e-commerce au Maroc.
Un consommateur exposé, mais encore peu protégé
Dès l’ouverture, Nabil Taoufik, directeur de publication de Consonews a donné le ton : « Le numérique a profondément modifié nos habitudes de consommation. Mais cette transformation rapide s’accompagne de risques nouveaux, vols de données, arnaques, zones de non-droit... D’où l’urgence d’un débat sérieux et structurant ». L’ambition est claire : replacer le citoyen au cœur de l’économie numérique, non comme simple utilisateur, mais comme acteur averti, encadré et protégé.
Cadre juridique, entre textes et réalité
Le premier panel s’est attaqué à une question fondamentale : la loi protège-t-elle suffisamment le consommateur marocain en ligne ? Autour de la table : représentants du Ministère de l’Industrie et du Commerce, juristes et associations de défense des consommateurs. La loi 09-08 sur la protection des données personnelles a été largement évoquée, tout comme l’influence croissante du RGPD européen. Les participants ont aussi abordé les zones grises du digital : plateformes étrangères non régulées, e-commerçants informels, paiements non sécurisés. Un constat sans appel a été dressé :« Aujourd’hui, plus de 60 % des réclamations concernent des opérateurs informels. Et dans bien des cas, le consommateur n’a tout simplement aucun recours ».
Le défi technologique, innovations et limites
Le second panel s’est voulu plus concret. Startups et grandes entreprises marocaines sont venues témoigner des outils et stratégies qu’elles mobilisent pour garantir la sécurité des données : cryptage, blockchain, authentification forte... Les représentants de Jumia Maroc, SWAM (filiale HPS), Chari.ma ou encore LMPS ont partagé leur réalité terrain : manque de sensibilisation du public, défis logistiques en zone rurale, complexité des audits de conformité.
Et les chiffres donnent matière à réflexion : +30% de hausse annuelle des réclamations liées au e-commerce, 70% des transactions effectuées via mobile avec une dépendance persistante au paiement à la livraison et une fracture numérique marquée dans les zones périurbaines et rurales, qui concernent près de 45% de la population.
Une confiance à construire
Au fil des échanges, un consensus s’est dégagé : le développement du e-commerce marocain passe par la confiance. Et celle-ci ne peut se construire sans cadre clair, transparence, éducation numérique et responsabilisation de tous les acteurs – consommateurs, entreprises, institutions.
Clôturant les débats, un intervenant résume : « Le consommateur connecté ne doit plus être un cobaye du numérique. Il doit devenir un citoyen numérique conscient, défendu et engagé. »
En toile de fond, un engagement renouvelé du Ministère de l’Industrie et du Commerce, sous l’égide duquel cette édition a été placée, à poursuivre la mise en place d’un écosystème réglementaire, technologique et éducatif, à la hauteur des ambitions digitales du pays.
Un consommateur exposé, mais encore peu protégé
Dès l’ouverture, Nabil Taoufik, directeur de publication de Consonews a donné le ton : « Le numérique a profondément modifié nos habitudes de consommation. Mais cette transformation rapide s’accompagne de risques nouveaux, vols de données, arnaques, zones de non-droit... D’où l’urgence d’un débat sérieux et structurant ». L’ambition est claire : replacer le citoyen au cœur de l’économie numérique, non comme simple utilisateur, mais comme acteur averti, encadré et protégé.
Cadre juridique, entre textes et réalité
Le premier panel s’est attaqué à une question fondamentale : la loi protège-t-elle suffisamment le consommateur marocain en ligne ? Autour de la table : représentants du Ministère de l’Industrie et du Commerce, juristes et associations de défense des consommateurs. La loi 09-08 sur la protection des données personnelles a été largement évoquée, tout comme l’influence croissante du RGPD européen. Les participants ont aussi abordé les zones grises du digital : plateformes étrangères non régulées, e-commerçants informels, paiements non sécurisés. Un constat sans appel a été dressé :« Aujourd’hui, plus de 60 % des réclamations concernent des opérateurs informels. Et dans bien des cas, le consommateur n’a tout simplement aucun recours ».
Le défi technologique, innovations et limites
Le second panel s’est voulu plus concret. Startups et grandes entreprises marocaines sont venues témoigner des outils et stratégies qu’elles mobilisent pour garantir la sécurité des données : cryptage, blockchain, authentification forte... Les représentants de Jumia Maroc, SWAM (filiale HPS), Chari.ma ou encore LMPS ont partagé leur réalité terrain : manque de sensibilisation du public, défis logistiques en zone rurale, complexité des audits de conformité.
Et les chiffres donnent matière à réflexion : +30% de hausse annuelle des réclamations liées au e-commerce, 70% des transactions effectuées via mobile avec une dépendance persistante au paiement à la livraison et une fracture numérique marquée dans les zones périurbaines et rurales, qui concernent près de 45% de la population.
Une confiance à construire
Au fil des échanges, un consensus s’est dégagé : le développement du e-commerce marocain passe par la confiance. Et celle-ci ne peut se construire sans cadre clair, transparence, éducation numérique et responsabilisation de tous les acteurs – consommateurs, entreprises, institutions.
Clôturant les débats, un intervenant résume : « Le consommateur connecté ne doit plus être un cobaye du numérique. Il doit devenir un citoyen numérique conscient, défendu et engagé. »
En toile de fond, un engagement renouvelé du Ministère de l’Industrie et du Commerce, sous l’égide duquel cette édition a été placée, à poursuivre la mise en place d’un écosystème réglementaire, technologique et éducatif, à la hauteur des ambitions digitales du pays.