Jason Isaacson : «Les Accords d’Abraham ont de l’avenir»
Dans une interview accordée au média indien The Sunday Guardian, le directeur des affaires politiques et stratégiques du Comité juif américain (AJC), Jason Isaacson livre une analyse prospective sur les Accords d’Abraham en les liants aux derniers développements induits par la situation en Syrie.
En répondant aux questions du Sunday Guardian, Jason Isaacson estime que les accords d’Abraham n’ont pas été abolis, mais juste suspendus. «Ces Accords ont de l’avenir», assure-t-il dans cette interview donnée à son arrivée en Inde après avoir visité les Émirats arabes unis et le Bahreïn, les pays signataires de ces accords de normalisation avec Israël en septembre 2020, ainsi que le Maroc auquel l’interviewé compte se rendre bientôt.
«Je m’attends à ce qu’avec le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah et, je l’espère, l’arrêt des hostilités à Gaza dans les semaines ou mois à venir, il y ait une relance des relations issues des accords d’Abraham, avec une perspective d’expansion au-delà des pays actuellement inclus dans ce cercle de paix», déclare-t-il en évoquant l’Arabie saoudite comme premier pays pouvant rejoindre les signataires de ces Accords.
En attendant, son premier espoir est de voir le cessez-le-feu se maintenir et la sécurité des populations assurées.
Sur le même registre de la sécurité dans la région, le directeur des affaires politiques et stratégiques de l’AJC émet des craintes de voir l’affolement de l’Iran après la chute d’Al Assad en Syrie d’intensifier ses efforts pour obtenir l’arme nucléaire. «Bien que les proxies iraniens soient affaiblis sans avoir été éliminés, le Hezbollah conserve une importante capacité militaire, avec des milliers de missiles, même si leur nombre a été réduit. De même, Hamas est fortement affaibli, mais pas complètement détruit», poursuit-il.
Jason Isaacson fait remarquer que les factions rebelles ayant pris le contrôle de Damas proviennent de divers horizons, avec des implications turques et des éléments islamistes, dont certains liés à Al-Qaïda ou à l’État islamique. Pour lui, une escalade entre l’Iran et Israël ne serait pas exclure.
Par ailleurs, l’interviewédéplorela montée de l’antisémitisme dans le monde, en particulier sur les campus universitaires et dans certains secteurs culturels. «Aux États-Unis, des initiatives ont été mises en place pour combattre ce phénomène, avec un engagement fort de l’administration actuelle et une volonté de poursuivre ces efforts à l’avenir», explique-t-il.
Et Jason Isaacson de conclure que les défis régionaux restent complexes, mais cela ne l’empêche pas de garder espoir de voir aboutir à l’avenir les efforts promouvant la paix.