Après le discours royal du 20 août dernier, l’état des lieux concernant le secteur de l’enseignement national est on ne peut plus clair. Maintenant, place aux mesures concrètes pour remettre le train sur les rails.
Le diagnostic concernant l’enseignement et l’Education nationale ayant été établi par la plus haute autorité du pays, l’heure devra être maintenant à la réflexion autour des dispositifs concrets à mettre en place pour sortir de l’impasse. Le souverain a d’ailleurs donné une précieuse indication dans son dernier discours : « Il convient de rappeler l’importance de la Charte nationale d’Education et de Formation, qui a été adoptée dans le cadre d’une approche nationale large et participative ». Et d’ajouter : « Malheureusement, les efforts nécessaires n’ont pas été entrepris pour consolider les acquis engrangés dans le cadre de la mise en oeuvre de ce Plan.
Pire encore, sans avoir impliqué ou consulté les acteurs concernés, on a remis en cause des composantes essentielles de ce plan, portant notamment sur la rénovation des cursus pédagogiques, le programme du préscolaire et les lycées d’excellence ». Le roi souligne que le gouvernement actuel aurait dû capitaliser les acquis positifs cumulés dans le secteur de l’éducation et de la formation, d’autant plus qu’il s’agit d’un chantier déterminant s’étendant sur plusieurs décennies. Voilà qui met fin à la série de réformes et aux réformes des réformes… « Il n’est pas raisonnable que tous les cinq ans, chaque nouveau gouvernement arrive avec un nouveau plan, faisant l’impasse sur les plans antérieurs, alors qu’il ne pourra pas exécuter le sien intégralement, au vu de la courte durée de son mandat », a insisté le souverain.
Donc, sans perdre de temps, il va falloir ressortir la Charte nationale d’Education et de Formation et en tenir le meilleur pour aller de l’avant. Le trop plein de propositions a créé une cacophonie devenue intenable. Résultat, tout le monde s’y perd. Le recadrage effectué par le roi était nécessaire. Il devra stimuler le débat autour de l’application concrète des meilleures propositions déjà émises et qui ont été rangées dans les tiroirs, sous l’effet de calculs politico-politiciens étriqués. L’autre fait marquant qui ressort du discours royal est ce rappel de la nécessité de la mise en oeuvre des dispositions constitutionnelles relatives au Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Le message royal est clair : « Nous invitons donc le gouvernement à procéder avec célérité à l’adoption des textes juridiques relatifs au nouveau Conseil ». Le roi fait tout pour que l’on ne perde pas davantage de temps. Sa décision d’opérationnaliser, en application des dispositions transitoires prévues dans la Constitution, le Conseil supérieur de l’Enseignement dans sa version actuelle va dans ce sens. L’objectif réaffirmé est « d’assurer l’évaluation des réalisations accomplies dans le cadre de la décennie de la Charte nationale d’Education et de Formation et de se pencher sur ce grand chantier national ». Maintenant, au travail !