
La mairie de Haïfa, troisième ville du pays, a donné son feu vert pour baptiser une rue au nom de la chanteuse égyptienne Oum Kalthoum. Aussitôt cette décision a suscité une réaction sévère chez ceux pour qui la chanteuse est une ennemie de l'Etat hébreu.
N’empêche, OumKalthoum a toujours des fans en Israël. Ce sont pour la majorité des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948. Il s’agit de 20% de la population israélienne ou de 10% des habitants de Haïfa, la ville aux 300.000 âmes.
La maire juive de la ville Einat Kalisch-Rotem voulait par ce geste souligner la mixité de la ville, "qui représente un modèle de coexistence entre Juifs et Arabes".
La diva, montée sur scène à Haïfa dans les années 1930, est "l'une des plus grandes chanteuses de la musique arabe", a justifié la municipalité, qui doit encore désigner la rue à rebaptiser.
Pour Raja Zaatreh, conseiller municipal, le fait que sa ville honore cette artiste est une façon de reconnaître "la présence et l'enracinement" local de la communauté arabe israélienne, qui estime être régulièrement victime de discrimination sociale.
Mais l'idée d'avoir une "rue Oum Kalthoum" à Haïfa, même dans un quartier arabe, n'est pas du goût de tous.
Le journal local "Kol Po" ("Tout ici" en hébreu) a publié en première page une grande photo en noir et blanc de la cantatrice, barrée de la mention "Maintenant, j'ai un fusil, emmène-moi en Palestine avec toi", des paroles tirées d'une de ses chansons consacrées à la cause palestinienne.
Avec AFP