Sarah Halimi. L’irresponsabilité pénale en question

La Cour de Cassation a rejeté le pourvoi des avocats de la famille de Sarah Halimi. Elle confirme donc l'irresponsabilité pénale du meurtrier décidée par la cour d’appel de Paris en décembre 2019. Grande émotion.
"La Cour de Cassation a respecté le droit. Le problème est que le droit permet à ce que l’on retienne l’irresponsabilité d’un homme, au motif qu’il aurait consommé des produits psychotropes », a estimé le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, sur la radio RTL.
Les juges ont estimé que le meurtrier ne peut pas être jugé parce qu’il était sous l’emprise du cannabis. Enorme! Cette emprise l’a poussé à tabasser cette pauvre femme, lui briser les os du visage pour enfin la jeter par dessus le balcon du troisième étage. Rien que pour cette horreur, cannabis ou pas, il devrait rendre des comptes. Pas besoin de décrire l’état d’âme des défenseurs des droits humains, ni celui de la communauté juive en France et à travers le monde.
Mais il y a bien une question qu’on ne peut éviter de se poser. Lorsque l’assassin a décidé de fumer du cannabis, il était sous l’emprise de quoi? Est-ce qu’on l’a fait fumer de force? Est-ce une force extra-humaine qui l’a drogué? C’est quoi au juste? Si c’est comme ça, tous les assassins doivent prendre la précaution de fumer un ou deux joints avant de commettre leur forfait. C’est insensé. Quelque chose ne tourne pas rond dans la loi.
La responsabilité pénale en droit français pose problème et le président Emmanuel Macron veut que la loi change. C’est aussi ce que pense Eric Dupond-Moretti. Il reconnaît que "la Cour de Cassation a respecté le droit » tout en précisant que « le problème est que le droit permet à ce que l’on retienne l’irresponsabilité d’un homme, au motif qu’il aurait consommé des produits psychotropes ». Néanmoins, il a annoncé qu’il travaillait à une modification législative sur ce point. Pas sûr que cela puisse faire baisser la tension.