Entité sioniste, pays occupant… c’est le vocabulaire employé par le chef du gouvernement marocain pour désigner Israël, sur la chaîne qatarie Al Jazeera. Ce n’est pas simple à comprendre.
Saadeddine El Othmani, chef du parti islamiste PJD est aussi chef du gouvernement marocain. C’est le même qui a signé les accords d’Abraham entre son pays le Maroc et Israël. Il ne l’a pas signé avec une « entité » ni avec un « occupant », mais avec un pays tel qu’il est dans la géographie, dans la politique, dans la société. Comme Israël a signé avec un pays dans toute sa géographie, sa politique et sa société.
Et ce n’est pas tout. Saadesddine El Othmani a qualifié la riposte d’Israël aux roquettes du Hamas de « crime de guerre ». Et comme on ne peut pas avoir des relations avec un criminel de guerre, eh bien, on peut s’attendre à rue qu’il rompe toute relation avec lui. Le chef du gouvernement ira-t-il jusqu’au bout de sa logique? Dénoncera-t-il les accords d’Abraham?
Dénoncer un crime n’est que la moitié du chemin. L’autre moitié consiste à saisir le Tribunal pénal international. Le fera-t-il? Sinon c’est Israël qui pourrait le poursuivre pour diffamation.
Mais après tout, on le comprend. Ses amis ce ne sont pas les Palestiniens, mais les islamistes du Hamas, avec lesquels il partage la même vision politique, qui se trouve être celle de l’Iran. Or, comme on le sait, l’Iran a causé trop d’ennuis au Maroc en soutenant les séparatistes du Polisario.
En plus, El Othmani, a parlé sur Al Jazeera, la chaîne des frères musulmans et du jihad qaradawiste dont l’objectif est de détruire Israël et de jeter les Juifs à la mer.
Il a parlé non pas comme un homme d’Etat, un chef de gouvernement, mais comme le chef d’un parti pro-Hamas et pro-Hizbollah. C’est d’ailleurs pourquoi, il a prétendu que tous les Marocains sont unanimes dans la position conte Israël, alors que rien ne permet de l’affirmer. Il y a des Marocains qui soutiennent les palestiniens, pas uniquement le Hamas, c’est vrai, et il y a aussi des Marocains qui veulent renforcer les relations avec Israël.
On sait que, en matière de politique internationale, El Othmani est un bleu. D’ailleurs, lorsque Al Jazeera lui a posé la question sur le Comité Al Qods, il n’a rien su dire. Visiblement Al Jazeera a voulu le piéger et il est tombé comme un novice dans le piège.