Israël-Palestine. Faut-il oublier Abraham?
Campagne électoral. Attention danger!

Dans les pays arabes, les partis islamistes n’investissent ni dans la pierre ni dans ls métaux précieux, quoi que, mais dans Gaza. C’est une affaire juteuse et chaque fois, à l’approche des élections, on espère qu’il se passe quelque chose là bas pour tartiner une campagne électorale efficace.

C’est que l’affaire est politique dès le départ. Gaza c’est le Hamas, un mouvement islamiste qui bénéficie du soutien de tous les islamistes à travers le monde et qui a su, en plus, jouer sur l’aspect humanitaire à travers des médias non seulement arabes, mais aussi turcs, iraniens, russes et même français comme France 24. Enfin tous les médias des pays qui s’opposent à l’Occident. Il n’y a rien de religieux là-dedans, juste un jeu d’influence où Hamas joue son rôle de pion sur un échiquier politique.

L’Iran et la Turquie, pays non arabes, sont dirigés par des régimes qui tirent la quintessence de leur légitimité de leur lutte contre Israël. Ce n’est pas pour les Palestiniens de Gaza qu’ils bougent, mais contre l’Etat Hebreu. Nuance.

La preuve? Ils ne disent absolument rien quand il s’agit de drames humanitaires en Afrique, où chaque jour, des civils sont massacrés, des filles sont enlevées et mariées de force, par des groupes terroristes islamistes qui ont investi une grande partie du continent. Comment auraient-ils réagi si c’est Israël qui est était l’auteur de ces drames?

C’est donc un jeu d’influence dans lequel l’opinion publique a été entraînée grâce aux médias. Et c’est là que la politique interne des pays arabes est infectée. L’exemple du PJD, le parti islamiste marocain, est éloquent. Un parti qui dirige le gouvernement depuis bientôt dix ans se trouve en difficulté, à cause de sa gestion catastrophique, de ses contradictions et de pas mal d’affaires scandaleuses. Très amoindri, donc, il trouve dans l’affaire de Gaza, la bouée de sauvetage qui lui permettrait de se remettre en selle et gagner les élections de cette année. Il multiplie les actions, manifeste, fait des déclarations énormes et cerise sur le gâteau veut dénoncer les accords maroco-israéliens. Les Accords d’Abraham.

Sauf qu’il y a un os. Ces accords ont été signés par le chef du gouvernement Saadeddine El Othmani, chef du PJD, lui-même. Qu’importe, celui-ci a essayé de sortir son épingle du jeu en faisant des déclarations tonitruantes contre Israël, sans mentionner les agressions du Hamas contre les civiles israéliens. Ce qui veut dire qu’il approuve les attaques de roquettes et de missiles qui tombent sur des civils sans distinction, d’un pays avec lequel il a signé un accord. I

l ne peut d’ailleurs pas en parler, il risquerait de faire tomber tout son argumentaire. Parce que chez les Islamistes, il faut se montrer ferme et sans nuance envers les Israéliens, et pour certains contre les Juifs.

Comme nous sommes à quelques mois des élections qui doivent avoir lieu en septembre, le PJD mise tout sur Gaza et Al Qods, exploitant ces deux éléments qui en fait n’ont aucune relation entre eux. Gaza c’est un territoire politique enlevé par la force par Hamas à l’autorité palestinienne et Al Qods est un lieu sacré pour tous les Musulmans du monde. Hamas n’est donc pas Al Qods, et Al Qods n’est pas Hamas.

Mais cette confusion va servir les partis islamistes pour chauffer leurs campagnes électorales et faire oublier leur bilan économique et social désastreux. On parle bien de leur bilan, parce que heureusement, beaucoup de choses ont été réalisées sans eux, dans les domaines de la santé, des grandes infrastructures, des investissements en Afrique, de la démocratie et des droits humains... Si le Maroc devait compter sur eux, il n’aurait rien construit, rien élaboré, rien investi.

Le PJD va donc déplacer le champ de bataille pour mener ses rivaux sur le seul terrain qu’il connaît le mieux, le sentiment islamiste et donc, Al Qods et Gaza. Même si le Hamas est un pion de l’Iran, du Qatar et de la Turquie, qu’importe. Même si l’Iran soutient les séparatistes du Polisario, qu’importe. D’ailleurs, les islamistes marocains n’ont jamais manifesté pour le Sahara, contre le harcèlement quotidien de l’armée marocaine dans le Sud. C’est un sujet qui ne les intéresse pas. Lorsque l’Espagne a offert ses services au séparatiste Brahim Ghali, le PJD n’a ps réagi. Pas de réaction non plus conte l’Allemagne.

Comment donc rapatrier le débat électoral? Comment centrer les campagnes sur les attentes des citoyens marocains, exclusivement? En tout cas une chose est sûre. Revenir sur les accords d’Abraham serait le plus grand cadeau qu’on puisse faire aux islamistes.