C’était la fièvre du samedi soir en Europe et plus particulièrement en Grande Bretagne. Deux équipes anglaises se sont battues à mort pour la Ligue des Champions. Un match de football pour les amateurs, un match politique ailleurs.

Il y avait la finale européenne qui se jouait sur le gazon et il y avait la finale politique qui se jouait sur les réseaux sociaux. Européens? Non maghrébins.

Les deux équipes en confrontation avaient chacune un joueur du Maghreb. Le marocain Zyech pour Chelsea et l’algérien Mehrez pour Manchester City.

Finalement c’est le club londonien qui a eu gain de cause. Début des hostilités et des tirs. Les Algériens encensent Mehrez, devenu la fierté des Arabes et des Musulmans et dévalorisent Zyech, qu’ils ont copieusement insulté, qui n’aurait pas mérité ce championnat.

Sur les réseaux sociaux, le football a été rattrapé par la haine algérienne dirigée contre tout ce qui est marocain. Mais les Algériens, comme toujours, ont vite trouvé leur consolation. Mehrez a brandi le drapeau palestinien. Pour eux, c’est mieux que le championnat. Mehrez est un champion de la cause des Arabes et des Musulmans. Aléluia!

A côté, Zyech, qui a brandi le drapeau de son pays et rien d’autre, est un normalisateur. Bien sûr on oppose toujours, la sainte Algérie qui se bat pour la Palestine, au Maroc qui a "normalisé" avec Israël. Difficile de savoir si les Algériens auraient mis en avant le militantisme de leur héros si c’était lui qui avait gagné. Certains sont même allés jusqu’à soutenir que si Chelsea a gagné c’est grâce au complot « sioniste ». Donc, les « sionistes" sont intervenus en faveur du Marocain, ami d’Israël, contre Mehrez, ami des Palestiniens. Jusqu’où n’irait-on pas pour se consoler? Et les médias du régime excellent dans le domaine. On se console comme on peut.

A la fin, Chelsea aura empoché 106 millions d’euros grâce à cette victoire.

Avec les Algériens, on ne peut pas jouer un match tranquille.