Le PP exige la démission de la ministre des Affaires étrangères
Teodoro García Egea. Le PP veut la tête de la responsable de la crise avec le Maroc.

García Egea, secrétaire général du Partido Popular, veut la tête de la ministre espagnole des Affaires étrangères. La crise qu’elle a créée avec le Maroc est devenue une crise politique interne.

Suite au départ du chef du Polisario d’Espagne, en cachette comme il y est entré, le secrétaire général du PP, Teodoro García Egea, a demandé ce mercredi la démission d'Arancha González Laya de son poste de ministre des Affaires étrangères, indique El Pais. En cause, la crise diplomatique qu’elle a créée avec le Maroc : « Je pense que la ministre des Affaires étrangères devrait démissionner », a déclaré Egea qui reproche aussi à la ministre le fait que « aucune puissance étrangère ne nous a soutenus, et maintenant cet homme quitte l'Espagne en cachette ».

Aujourd’hui, le Maroc étudie la suite à donner au départ vers l'Algérie du chef du transfuge algérien B. Ghali, dont la présence en Espagne pour se faire soigner du coronavirus a assombri les relations bilatérales. Encore faut-il s'assurer des vraies raisons de sa présence en Espagne. L'Algérie qui le dit n'est déjà pas crédible, et l'Espagne vient de démontrer qu'elle l'est aussi.

Ghali, alias Benbattouche a quitté la péninsule aux premières heures de ce mercredi après 44 jours d'hospitalisation dans un hôpital de Logroño. Il pouvait le faire puisque le tribunal national a décidé de ne pas lui imposer de mesures conservatoires après l’avoir auditionné en tant qu’accusé de crimes graves. Il semble que les victimes ont ressenti cette complaisance comme un mépris de la justice à leur égard qui pourrait les pousser à poursuivre l'Etat espagnol, peut-être même devant la Cour européenne.

Difficile pour le gouvernement espagnol de faire croire à ses principes de droits humains et de respect de la Justice. B. Ghali n’a même pas été interrogé sur les circonstances de son entrée sous fausse identité, ce qui en soi un crime.

Le constat est surprenant. Le gouvernement espagnol a renoncé à sa souveraineté et à sa place de premier partenaire commercial du Maroc pour plaire à l’Algérie qui, l’a, à l’évidence, bien manipulée. L'Espagne qui réprimé violemment les indépendantiste catalans et emprisonné leurs leaders s'est mise dans une situation délicate. Si elle réprime les mouvements indépendantistes chez elle, comment se fait-il qu'elle l'accepte et l'encourager chez un pays "amigo". Le monde attend la suite que donnera le Maroc à cette affaire scabreuse. Et dans un scénario extrême, il y aura beaucoup de débris.