Elections professionnelles. El Othmani perd un bras
El Othmani plein d'espoir pour son syndicat, ça ne risque pas de se reproduire.

Pour un pijidiste, jeter un oeil sur les résultats définitifs des élections des délégués des fonctionnaires dans les commissions administratives paritaires, du ministère de l’Education national est un affreux supplice. La chute du syndicat du parti a été sans précédent.

L'Union nationale des travailleurs marocains (UNMT), syndicat affilié au PJD, a été laminé par les syndicats plus anciens. En 2015, il était à la deuxième position, en 2021 il est à la sixième, avec une perte de 71 sièges, du jamais vu. Autant dire un tsunami.

Le champion de ces élections est l’Union marocaine du travail (UMT, 121 sièges) qui a gagné 55 sièges enlevant ainsi la première place à la Confédération démocratique du travail (CDT) qui en a perdu 9, mais qui s’en sort bien avec 120 sièges. La CDT est néanmoins première en nombre de voix.

Le taux de participation à ces élections était de 57%, un bon taux qui met plus la pression sur le syndicat des islamistes. On peut lire la dégringolade du PJD comme un désaveu des fonctionnaires qui n’ont rien gagné avec les délégués UNTM, ils le leur ont fait savoir... démocratiquement.

La désaveu s’est poursuivi dans les autres administrations et même dans le secteur privé. Les grandes entreprises sont allées en majorité à la CDT et l’UMT.

On peut penser que les mésaventures de certains ministres du PJD avec la sécurité sociale (Mustapha Ramid et Mohamed Amekraz), sujet sensible pour les travailleurs, ont fini par discréditer un parti qui avait promis de nettoyer l’administration des fantômes et des crocodiles qui empêchent le pays d’avancer.

On peut ajouter aussi l’arrogance des membres du PJD. Ils donnent l’impression qu’ils sont au dessus des lois. On se souvient du fameux « nous ne vous livrerons pas notre frère » de Benkirane, en référence à Abdelali Hamieddine, poursuivi par la justice par meurtre, et dont le jugement traîne alors que le concerné pourrait son activité comme député, avec tous les avantages auxquels cette fonction donne droit. Bref le PJD a perdu son bras syndical, les législatives prochaines peuvent lui en faire perdre l’autre. Le PJD un phénomène passager? On le saura en septembre prochain.