Aid Al Adha. Le mouton aura des cornes
Le mouton aura de grandes cornes cette année

A quelques jours de Aid Al Adha, plusieurs éleveurs ont annoncé que les prix des moutons cette année connaîtront une hausse importante. Qu’en est-il réellement ? Explications du président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges, (FIVIAR), Mohamed Karimine

La fête du mouton arrive encore dans un contexte particulier marqué par la crise pandémique. Or, cette année particulièrement il faut s’attendre à une hausse des prix des moutons, comme l’annonce le président de la fédération interprofessionnelle des viandes rouges, (FIVIAR), Mohamed Karimine. Selon lui, la hausse sera en moyenne de 500 DH soit 10 à 15% de plus que les prix de l’année dernière.

Pour Mohamed Karimine, cette augmentation des prix s’explique par deux facteurs : baisse de production et hausse de la demande. Concrètement, «le secteur enregistre 10% de moins en matière de production cette année. L’effectif global serait donc de 7,5 millions contre 8,5 millions en 2020. Outre l'impact de la sécheresse, cela s’explique aussi par l’effet covid qui a poussé certains éleveurs à produire une quantité limitée », précise Mohamed Karimine. Selon lui, «l’ouverture des frontières et l’entrée massive des Marocains résidents à l’étranger entrainent une forte augmentation de la demande ». De leur côté, certains éleveurs, expliquent la hausse tarifaire par les répercussions économiques de la pandémie de la Covid-19, qui ont provoqué une augmentation des charges d’élevage des bêtes.

De craintes justifiées

Cependant à près de deux semaines du jour « j », on note une recrudescence du nombre de contaminations à la covid-19 et les récentes informations liées au variant Delta inquiètent les éleveurs et les citoyens, d’autant plus que les experts appellent à un durcissement de mesures restrictives pour éviter le scénario de l’année dernière. Annuler la célébration de l’Aid ? «Ce sera une catastrophe non seulement pour les éleveurs mais aussi pour tout le monde rural», prévient Mohamed Karimine. « Une telle décision provoquera un déséquilibre économique insoutenable », ajoute t-il avant d’inviter tous les intervenants dans la chaine notamment les transporteurs, les vendeurs,...à respecter à la lettre les mesures imposées par les autorités.

Contrôle renforcé

Pour éviter une éventuelle catastrophe sanitaire, un arsenal de mesures de contrôle et de sécurité est prévu. D’après Mohamed Karimine, les égorgeurs professionnels de moutons et même les occasionnels seront dépistés. Les transporteurs de bétail aussi. Les garages destinés à la vente seront interdits. Des souks seront aménagés pour éviter les grands attroupements en plus d’autres dispositions telles que la prise de température, la désinfection des mains...seront exigées à l’entrée des lieux de vente...