Marocains du monde. Les succes stories à la Fondation Attijariwafa bank
Attijariwafa Bank honore les réalisations de la diaspora marocaine.

Quatre destins, quatre parcours des plus inspirants d’hommes et de femmes ayant réalisé leurs rêves sous d’autres cieux. La dernière rencontre organisée par la Fondation Attijariwafa bank  dans le cadre de son cycle  « Echanger pour mieux comprendre » nous rapproche des « Percées de la diaspora marocaine dans le monde ».



Quoi de plus inspirant que des succès stories d’hommes et de femmes qui se sont battus pour bâtir leur avenir et réaliser leurs rêves contre vents et marrées ? Dans sa dernière rencontre organisée sous le thème « Les percées de la diaspora marocaine dans le monde : Retour sur quelques success stories», la fondation Attijariwafa Bank a accueilli quatre MRE évoluant en Europe et en Afrique. Des parcours et des expériences de vie qui diffèrent mais qui se rejoignent tous dans cette volonté de réussir, cet engagement à toute épreuve et surtout cette détermination à s’affirmer comme acteur actif économiquement et socialement parlant.

« On oublie souvent que derrière les indicateurs financiers tels les transferts des MRE en devises vers leur pays d’origine, il y a des hommes et des femmes, des histoires individuelles qui retrace le parcours de chaque vécu. Des personnes qui ont décidé de quitter leur territoire en assumant, souvent seuls, des risques pour se réaliser et concrétiser leur rêves. En retraçant leurs histoires et leurs parcours originaux, on se veut inspirant pour les jeunes et moins jeunes », explique Mouna Kably, responsable pôle Edition & Débats à la Fondation Attijariwafa bank et modératrice de cette conférence digitale diffusée en direct sur Youtube, jeudi dernier.

Fatima Chhima, la fonceuse

Intervenant depuis Marseille en France, Fatima Chhima, rédactrice en chef du magazine Echos d’Orient, partage ses débuts. Motivée et l’ambition plein la tête, la jeune journaliste savait depuis le début ce qu’elle veut. « J’ai toujours eu un caractère entreprenant. L’idée de créer ma propre entreprise m’est venue tout naturellement. C’était ma manière de forcer les choses et de contourner les difficultés d’intégrer un marché de travail assez fermé et difficile d’accès », raconte, sereine, Fatima Chhima.

A peine son diplôme de journalisme décroché, elle part en exploration en Angleterre. « J’étais profondément marquée et surprise par la grande diversité des médias que je ne retrouvais nullement en France. Dès mon retour, j’ai décidé de créer mon propre média », ajoute la jeune femme. Voler de ses propres ailes, c’est ce qu’elle va faire aussitôt. Engagée, elle n’en fait pas uniquement un moyen de gagner sa vie. « Mon objectif était de faire de ce média un tremplin, un support contre-courant qui mettra en avant les talents des français issus de l’immigration. Ces derniers ne sont malheureusement pas mis en valeur par les médias présents sur scène et dans lesquels je ne me retrouvais pas non plus car l’information qu’ils présentaient était souvent négative et montrée à travers le prisme des préjugés », analyse la journaliste entrepreneur.

Au lieu de rester dans une situation victimaire, comme elle l’affirme, elle va créer « Les Echos d’orient » et œuvrera pour la mise en lumière des talents et des compétences des immigrés pour contrer les clichés péjoratifs. Un magazine gratuit grand public qui sort des sentiers battus et qui sera bien accueilli non seulement par la communauté des français issus de l’immigration mais aussi par les autres à Marseille et ailleurs. « C’est un accomplissement personnel mais ça comble aussi ce côté militant de ma personnalité rejetant tous préjugés », conclut-elle avec satisfaction au bout de 15 ans d’action.

Rahma El Mouden, l’autodidacte

Même volonté de fer, même envie de forcer le destin et de changer les choses, on les retrouve chez Rahma El Mouden. Arrivée à l’âge de 16 ans en Hollande dans les années 70, elle troque son uniforme de femme de ménage contre le tailleur de femme entrepreneur gérant quatre entreprises avec 500 employés. Un parcours impressionnant qui est le résultat d’un grand engagement et d’un travail assidu durant de longues années. Autodidacte, Rahma évolue à Amestrdam. « J’avais toujours un but dans la vie. Je voulais me réaliser et m’émanciper. Le déclic était le jour où on a nommé mon assistant hollandais chef et je suis devenue sa subordonnée. Ce jour là j’ai quitté le boulot et je n’ai jamais remis les pieds la bas », raconte, avec sérénité, l’ancienne femme de ménage.

L’esprit d’un leader né, Rahma El Mouden va vite se faire un chemin. « J’ai commencé avec une somme d’argent empreinte à une amie. Je me suis lancée dans l’entreprenariat en reprenant une société qui était en déclin. Je l’ai redressée et c’était le début », ajoute-t-elle. Pour expliquer son succès, la fondatrice de la société MAS évoque deux choses : La satisfaction du client qui doit être l’ultime objectif et le sens de l’opportunité. « Il faut savoir saisir sa chance quand elle se présente et ne pas en avoir peur. J’ai toujours foncé. L’année dernière, pendant la crise Covid-19, j’ai décidé contre l’avis de tous d’acheter une entreprise en faillite. Tout le monde me disait que c’était une folie, mais finalement j’avais raison. A moins d’un an de son acquisition, l’entreprise commence à faire des bénéfices », raconte-t-elle avec humilité.

Son esprit d’initiative, son audace et sa capacité à anticiper lui ont permis d’explorer d’autres niches, comme l’affirme-t-elle. Partie de rien, elle est aujourd’hui à la tête de quatre entreprises et garde intact son enthousiasme pour l’entreprenariat mais aussi pour la politique. « Il faut toujours garder en vue ses rêves. Si on n’arrive pas à les atteindre tous, on pourra au moins en réaliser un », conclut-elle avec sagesse.

Marouane Jebbar, le novateur

Saisir les opportunités et savoir anticiper... Rahma El Mouden a ça en commun avec Marouane Jebbar, ingénieur Télécom et fondateur d’une société de production de drones en Côte d’Ivoire. Diplômé en France, il rentre au pays pour intégrer des entreprises sur place. L’esprit bouillonnant d’idées novatrices, il aspirait à les réaliser. « Sauf que je ne me voyais pas à ma place dans les différents postes que j’occupais. Je trouvais que mes compétences étaient sous évaluées et sous-utilisées », raconte le jeune entrepreneur.

Rêvant de fonder sa propre entreprise, il part en courte visite à sa sœur à Abidjan. Un coup de foudre entrepreneurial. « C’était une courte visite qui s’est transformée en un long séjour. J’ai détecté un grand besoin en termes de e-commerce qui était à l’époque quasi inexistant là bas. J’étais en quête de challenges et j’étais enfin servi », ajoute Jebbar avec grande satisfaction. L’esprit indépendant, il se lance tête devant. Il lance sont site e-commerce et e-tourisme en faisant la promotion des établissements touristiques en Côte d’Ivoire. Une porte d’entrée vers la production des drones.

« Dans le cadre de la diversification de notre offre, on proposait alors à nos clients des visites aériennes et à 360° des sites touristiques. Suite au crash de l’un des drones utilisés, je me suis découvert des talents de réparateur. C’était le début », se souvient le jeune ingénieur. De la réparation à la production, son entreprise emploie aujourd’hui 15 ingénieurs. « C’est une niche porteuse. Nous avons créée une filière au Mali à Bamako avec transfert d’expertise et nous comptons nous installer également en Afrique de l’Ouest au Sierra Leone », conclut le jeune entrepreneur qui compte également se lancer dans l’écotourisme.

Fares Boudidt, le polyvalent

Innover, diversifier son offre, être polyvalent sont autant d’aptitudes favorisant le succès. Fares Boudidit en est l’exemple éloquent. Acteur associatif engagé auprès des jeunes en Belgique et responsable des relations internationales à l’organisation Africa Rise, il est également professeur de philosophie, chocolatier, glacier et s’occupe d’une fédération Hip Hop auprès du ministère de la culture belge.

Trop de casquettes pour une seule tête ? Fares Boudidit n’en a cure. « Une stratégie développée d’une manière intuitive pour surmonter la discrimination et l’exclusion sur le marché du travail. Ses mots clés sont : Polyvalence et créativité », commente la modératrice Mouna Kably. Un descriptif qui rejoint sa propre définition de sa formule gagnante. « Mon secret c’est ma volonté, mon imagination, ma créativité et mon sens de débrouillardise », décrit ce MRE plein de ressources. Le vent en poupe, Boudidit n’es pas prêt de s’arrêter. Sur sa lancée, il inspire les jeunes qu’il côtoie et qu’il accompagne. Un succès story plein d’enseignements.