PLF2022. Ce que proposent les exportateurs
Les professionnels réagissent au projet de Loi de Finances

L’argentier du Royaume a présenté le cadre général de la loi de finances 2022. Les exportateurs ont des propositions et ils le font savoir.



«Les priorités du projet de la loi de finances 2022 seront la consolidation des bases de la relance économique, le renforcement des mécanismes d'intégration et de généralisation de la protection sociale, la réforme du secteur public et la consolidation des mécanismes de gouvernance », explique le ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun lors de la présentation du cadre général du projet de loi de finances 2022 au Conseil du gouvernement. En gros, l’argentier du Royaume prévoit l’amélioration du taux de croissance au cours de l’année prochaine pour atteindre 3,2%. Pour 2023 et 2024, la croissance devrait être encore plus importante soit 3,8% et 4%, respectivement. Pour l’année en cours, le ministre a souligné que la croissance varierait entre 5,5% et 5,8%. «Cela dépendra aussi également de l'évolution de la situation épidémiologique et de la propagation du variant Delta », précise t-il.

Une fiscalité adaptée à l’export

Seulement quelques heures après la présentation des priorités du PLF par le ministre, les professionnels de divers secteurs travaillent d’arrache-pied pour élaborer leurs propositions. L’ASMEX a ouvert le bal avec une série de mesures visant à renforcer la compétitivité des exportations, et encourager les entreprises marocaines à devenir des porte-étendards du Made In Morocco à travers le monde. Pour le président de l’ASMEX, Hassan Sentissi Idrissi, l’export n’a toujours pas la place qu’il mérite surtout au niveau fiscal. Le président de la commission fiscalité de l’association Abdelkader Boukhriss note que le cadre fiscal national se caractérise par des iniquités favorisant une concentration de l’assiette, une faible adhésion à l’impôt en absence de mesures de prévention et de lutte contre la fraude fiscale, un manque de lisibilité et de visibilité à long terme...Ainsi, la commission propose de consacrer le principe de la neutralité fiscale en matière de TVA par l’élargissement du champ d’application et la réduction du nombre de taux avec la généralisation du droit au remboursement. Autre recommandation : «Œuvrer pour une équité fiscale en matière d’IS entre les entreprises installées dans les zones d’Accélération Industrielle et les autres en adoptant un taux unifié en matière d’IS et la suppression, selon un rythme progressif, de la cotisation minimale », précise Abdelkader Boukhriss. Il insiste, par ailleurs, sur la mise en place d’incitations favorisant le développement des entreprises exportatrices, les entreprises innovantes, notamment les startups et les structures de soutien, le réaménagement du barème progressif des taux d’impôt sur le revenu applicable aux personnes physiques et la mise en conformité avec les règles de bonne gouvernance en matière de fiscalité internationale conformément aux conventions et accords.