Les consommateurs sont en colère. Ces derniers jours, les prix de bon nombre de produits alimentaires a flambé. Comme c’est le cas du thé dont les prix sur le marché ont été revus à la hausse à raison de 1 à 2DH par paquet et de 2 à 3 DH le kilo voire même plus pour certaines marques. Le président de l'association Marocaine des industriels du thé et du café (AMITC), Mohamed Astaib renvoie cette hausse à l’augmentation vertigineuse des prix du transport par voie maritime depuis la Chine et la pénurie des conteneurs pour le transport de la marchandise. Le prix de la matière première dans le pays d’origine, lui, est resté inchangé. «Le prix du fret est passé de 3.500 dollars à plus de 17.000 dollars par conteneurs de 40 pieds soit 80% de plus et l’équivalent de 5 à 6 DH par kilo transporté », explique Astaib. Autre raison invoquée : «la hausse des coûts des entrants notamment l’emballage, plastique...dont les prix ont grimpé de 20 à 30% sur le marché local ». Résultats : « le coût de reviens a subi un accroissement de 8 DH par kilo chez les importateurs du thé. «Le thé étant un produit de première nécessité au Maroc et vu le contexte actuel marqué par la baisse du pouvoir d’achat des marocains, nous n’avons pas voulu répercuté la totalité de la hausse subie sur le consommateur. Les opérateurs ont choisi réduire leurs marges pour que les prix restent à un niveau raisonnable sur le marché. Au lieu de 8DH, les prix n’ont été augmenté alors que de 2 à 3 DH le kilo », tient à souligner le président de l’AMITC.

Chute des ventes

Selon Mohamed Astaib, la révision à la hausse des prix a été progressive. Malgré cela, les ventes du thé ont chuté de 10% durant les deux derniers mois par rapport à la même période de l’année dernière. «Une augmentation exagérée des prix aurait pu nous coûter encore plus cher en tant qu’opérateurs », reconnait le professionnel. Outre la hausse des prix, Astaib explique ce recul des ventes par la crise que subit le secteur des CHR (cafés/hôtels/restaurants). «Les mesures de restrictions imposées obligeant les cafetiers, les restaurateurs à fermer leurs portes à 21 heures, les pénalisent et a un impact significatif sur nos ventes du thé mais aussi du café dont la baisse est estimé à près de 30% », déplore le représentant de l’AMITC qui reste optimiste pour la période à venir, d’autant plus que le thé est très prisé pendant la saison hivernale. En tout cas, une chose est sûre aujourd’hui. Face à la flambée des prix constatée sur le marché, de nombreux marocains ont exprimé leur amertume via les réseaux sociaux. Certains ont même saisi la fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC) pour qu’elle réagisse.