Rabat. Le prix Nobel de physique Michel Mayor estime "fort possible" l'existence d'une vie extraterrestre
Michel Mayor a obtenu le prix Nobel de physique en 2019 avec Didier Queloz

Les exoplanètes ou planètes extrasolaires, l’existence potentielle d’une vie extraterrestre et la recherche de planètes semblables à la terre ont été au menu d’une conférence scientifique tenue hier, lundi 11 octobre à Rabat à l’Académie du Royaume du Maroc.



Dans le cadre du cycle "Innovation & questions du temps présent”, l’Académie du Royaume a organisé hier une conférence scientifique axé sur cette grande question-thématique : «D’autres mondes dans le cosmos ? La recherche de planètes semblables à notre terre et peut-être abritant de la vie!».

L’astronome suisse et prix Nobel de physique Michel Mayor a été invité à livrer son analyse sur le sujet. L’ambassade suisse, qui célèbre le centenaire de la présence diplomatique suisse au Maroc, est partenaire de cet évènement ainsi que l’Académie Hassan II des sciences et techniques.

Les scientifiques estiment que la galaxie "La voie lactée” pourrait compter plusieurs milliards de planètes, sans compter les autres galaxies, a relevé Mayor, indiquant que la probabilité d’une éventuelle vie (même bactérienne) extraterrestre est fort possible. À cet égard, les recherches scientifiques ne cessent d’évoluer grâce au développement technologique et aux moyens déployés en la matière.

Ainsi, grâce aux développements que connaît la science, les astronautes sont capables d’observer la variation de la vitesse radiale d’une étoile, à 20 centimètres par seconde près, a-t-il relevé, notant que la Terre seule fait bouger le Soleil de 8 cm par seconde.

"Si avec Didier Queloz nous avons découvert la première exoplanète il y a 26 ans, aujourd’hui nous pouvons dire qu’il y en a 5.000”, a fait-savoir, notant que la majorité des exoplanètes ont une masse comprise entre une et dix fois celle de la Terre. "Les données recueillies peuvent également formuler des hypothèses sur leur nature, à savoir rocheuse, gazeuse, etc”, a-t-il poursuivi.

"La vie extraterrestre existe-t-elle? cette question aussi scientifique que philosophique remonte à plus de 2000 ans et est toujours d’actualité”, a fait observer cet enseignant au département d’astronomie à l’université de Genève, qui a souligné que les études, recherches et progrès continus dans ce domaine permettent à l’humanité de se rapprocher de la réponse.

Ainsi, "si la terre devient inhabitable, l’humanité n’aura pas la possibilité d’émigrer vers une exoplanète”, a-t-il prévenu, appelant tout un chacun à adopter un comportement respectueux de la planète et à la préserver pour les générations futures.

De son côté, l’ambassadeur de Suisse au Maroc Guillaume Scheurer a indiqué que cette rencontre vise à identifier les innovations scientifiques qui se dessinent aux quatre coins de la planète et anticiper leurs conséquences sur la société, signalant que dans son rôle, le professeur Mayor a la grande tâche de représenter au grand public le besoin de la démarche de prospective scientifique.

"Les découvertes du professeur Mayor ont largement contribué au rayonnement mondial de la capacité d’innovation, la précision, l’excellence scientifique et la persévérance de la Suisse”, a-t-il souligné.

En 1995, Michel Mayor a découvert, aux côtés de Didier Queloz, la première planète extrasolaire en orbite autour d’une étoile semblable au Soleil (51 Pegasi b), une découverte pour laquelle ils ont reçu le prix Nobel de physique en 2019.