Algérie-Polisario. Une affaire de chèvre
La chèvre n'est pas celle qu'on croit. Photo parue dans El Pais

Des roquettes, des tenues militaires, une journaliste et une chèvre. Le Polisario était équipé pour en découdre avec l’armée marocaine. Mais l’histoire a pris un virage inattendu.

C’est une histoire troublante qui est arrivée à une journaliste espagnole du quotidien El Pais qui s’est rendue à Tindouf, en Algérie, pour constater et relater les hauts faits de l’ « armée » du Polisario. Bien sûr, pour accéder à la région, il faut avoir un visa algérien, puisque le territoire est algérien. Mais, peu importe, passons.

Le Polisario voulait montrer à la journaliste qu’il était actif dans la région et qu’il attaquait régulièrement les positions de l’armée marocaine. On l’a mise dans un véhicule et direction une région près de Mahbès, où une offensive se préparait. On était le 14 octobre et... une chèvre était du voyage. Qu’est-ce que cela veut bien dire, se demande la journaliste? Elle n’allait pas tarder à le savoir.

Les mercenaires du Polisario ont lancé deux roquettes balistiques (donc sans tête intelligente) d'origine soviétique à partir d'un tube fixe. Avant même que les projectiles atteignent leurs cibles, le groupe a reçu trois bombes en triangle, parfaitement dessiné autour de sa position. Une riposte qui montre qu’on ne veut tuer personne, mais que ça pourrait changer. Qu’ont fait, alors, les soldats? Ils ont détalé, sans comprendre ce qui s’était passé, expliquant à la journaliste qu’ils étaient incapables d’assurer sa sécurité. Passons là aussi.

Une fois à l’abri, les soldats ont décidé de bivouaquer et attendre le jour pour entrer à la base, à Tindouf.

Il fallait donc dîner sur place. La chèvre a été égorgée. La journaliste n’arrivait pas à comprendre qu’on puisse tuer un animal qui l’a accompagnée dans le désert. M’enfin, il fallait bien manger.

L’histoire est un fiasco monumental. Le Polisario voulait montrer que son « armée » était active et qu’elle poursuivait ses combats contre le Maroc. Il a surtout démontré que son entreprise est une plaisanterie de mauvais goût. La journaliste a perdu un temps précieux pour rien, son employeur aurait bien aimé raconter une belle histoire favorable au Polisario et à l’Algérie, qui, tout le monde le sait, finance toutes ses campagnes de com.

Ce n’est pas le premier ratage et il ne sera visiblement pas le dernier. Enfin, il faut l’avouer, s’il n’y avait une chèvre dans l’histoire, je n’aurais jamais évoqué cette histoire. Pauvre chèvre! Je parle de la journaliste.