Maroc-Algérie. Le gaz on en trouve partout
Station Noor Ourzazat.

Quand on avait posé la question à feu Hassan II de savoir s’il était venu en France pour chercher des armes, il avait répondu: « L’homme sage est celui qui vient toujours chercher des conseils d’abord, des armes on en trouve partout ».

Des années plus tard, le Maroc répond de la même manière au régime algérien, qui a décidé de ne plus fournir son client l’Espagne via le Maroc.

Ce qui est pour le régime algérien une question de haute stratégie politique, exigeant une mobilisation et une décision au plus haut niveau de l’Etat, n’est pour le Maroc qu’une question technique. Pour paraphraser feu Hassan II, le gaz, on en trouve partout.

Ce qu’on a du mal à trouver, par contre, c’est la matière grise. Et là, on peut le craindre, les dirigeants algériens vont devoir creuser plus profond encore.

Fermer le gazoduc, si on pense bien, conforte le Maroc dans ses choix à très long terme: énergies renouvelables, gazoduc Maroc-Nigéria, hydrogène, exploration. Et ce ne sont pas que des souhaits. Ce sont des projets sur le terrain.

Bref, les Marocains le disent bien: celui qui n’a qu’une seule porte, qu’elle lui soit fermée à jamais.

Le seul regret c’est que le peuple algérien fait face à un mur politique qui l’empêche de s’épanouir, de se déplacer, d’échanger avec son voisin. C’est là le drame, non pas seulement de l’Algérie, mais de tout le Maghreb. C’est la seule région en Afrique qui n’est pas intégrée.

Nous avons l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est, avec des institutions intégrées et des projets communs, mais rien de tout cela au Maghreb. Et on peut le dire, le blocage vient de l’Algérie, puisque le Maroc a multiplié les appels pour faire vivre l’Union du Maghreb. L’Algérie, le voudrait bien, sauf qu’elle ne veut pas admettre qu’elle n’est pas une « puissance régionale », ni même une puissance tout court.

Pour le Maroc, la question n’est pas d’être ou non une puissance, mais de faire en sorte que les richesses du Maghreb profitent, d’abord, aux peuples du Maghreb.

C’est pourquoi la décision algérienne n’a rien de dramatique pour lui. Il n’en fera pas un conflit, après tout, l’Algérie est libre de faire ce qu’elle veut avec ses richesses. Et puis ce serait une perte de temps. Là aussi, feu Hassan II répond: « Il ne faut pas perdre son temps à avancer des arguments de bonne foi face à des gens de mauvaise foi.”

Enfin, la dernière pour la route: quand on est une puissance, on n’a pas besoin de le crier partout. On n’a pas besoin de prouver une évidence. Et puis, il faut qu’il y ait un ennemi quelque part. On n’en voit aucun.