Raqui Wane : «Les intermédiaires d’assurances sénégalais sont exonérés de la TVA depuis 20 ans» 
Raqui Wane, présidente de l'association des assureurs conseil Sénégalais (ASAC)

Le marché sénégalais des assurances est classé deuxième de la zone CIMA. Similitudes et différences avec le marché marocain, impact du digital… Explications de la présidente de l'association des assureurs conseil Sénégalais (ASAC), Raqui Wane.



Selon la présidente de l'association des assureurs conseil Sénégalais (ASAC), Raqui Wane, le marché sénégalais a connu un remarquable bond en 2020 et a monté bien des échelons au niveau du classement dans la zone CIMA.

Malgré la covid-19, «le marché s’est porté plutôt bien », estime Wabe. Elle en donne comme preuve le chiffre d’affaires global vie et non vie réalisé et qui s’élève à 196,316 milliards FCFA (335,154 millions USD) au 31 décembre 2019, contre 177,683 milliards FCFA (309,826 millions USD) en 2018, soit une augmentation de 10,53%.

L’activité non vie est passée de 113,849 milliards FCFA (198,518 millions USD) en 2018 à 124,524 milliards FCFA (212,589 millions USD) en 2019, en hausse de 9,4%.

L’assurance vie a progressé de 13%, atteignant le chiffre de 69,777 milliards FCFA (119,124 millions USD) à fin 2019 contre 61,751 milliards FCFA (107,675 millions USD) une année auparavant.

Autre caractéristique du secteur au Sénégal : «Nous avons été les premiers en Afrique subsaharienne à disposer d’un fonds de garantie automobile ou encore d’un observatoire de qualité de services financiers... Nous avons mis en place une série de mesures qui permettent de réguler le marché. Et nous avons de bonnes perspectives économiques pour le futur», ajoute la présidente de l’ASAC.

Si les intermédiaires marocains militent toujours pour trouver une solution à la problématique de la TVA sur les commissions, au Sénégal, cette question a été réglée depuis longtemps. «Cela fait 20 ans que nous sommes exonérés de la TVA sur les commissions qui constituait un réel obstacle pour les opérateurs. Les autorités ont fini par comprendre l’enjeu, ce qui nous a permis d’être plus compétitifs», explique Wane.

Concernant les craintes liées au digital, la responsable reconnait que c’est une étape risquée. Elle ajoute toutefois que le rôle des intermédiaires ne se limite pas à la vente des produits d’assurance. «Nous avons plutôt un rôle de conseil, d’accompagnement, de proximité...et cela ne peut être digitalisé. Nous devons mettre l’accent sur le service et se positionner dès maintenant sur ce créneau», préconise-t-elle.

Wane insiste aussi sur le côté financement : «nous ne pouvons pas empêcher la digitalisation. Encore faut-il qu’on soit accompagnés surtout en termes de moyens que beaucoup n’ont pas. Les compagnies doivent nous soutenir dans ce sens».