Au-delà d’une apparence. Roger Sarr s’illustre à Marrakech
Roger Sarr-Au delà d'une apparence à la Biennale de la danse à Marrakech.

Danseur et chorégraphe sénégalais engagé, Roger Sarr est venu présenter lors de la Biennale de danse en Afrique à Marrakech « Au-delà d’une apparence », sa première pièce solo qui questionne sa culture, sa condition de vie et sa vision du monde en tant que danseur noir affranchi des carcans d’une société où tout est déjà préétabli à l’avance.



« La danse est toute ma vie, confie Roger Sarr . C’est un espoir, c’est la clé de tous nos problèmes, ...c’est comme une toge d’avocat que je dois porter pour défendre les maux de la société, c’est ce qui donne la voix à ceux qui n’en ont pas ! ».

Qui suis-je ? Un opprimé ou un actionnaire ? Un qui suit la meute ou un révolté ? Un lambda ou un missionnaire ?... Le spectacle solo de Roger Sarr retrace toute cette confrontation entre sa culture et sa vie. Licencié en philosophie, l’artiste issu d’une famille aisée laisse tomber un avenir bien tracé pour se consacrer corps et âme à la danse contemporaine, une passion qui lui a permis, dit-il, « de se retrouver ».

A travers sa nouvelle pièce solo « Au-delà d’une apparence » développée lors du laboratoire du Festival Fari Foni Waati à Bamako en janvier 2019, le danseur sénégalais a voulu montrer l’importance de l’expression par le corps. Pendant 25 minutes environ, il a communiqué avec le public par le biais de son corps, ses mouvements, ses gestes, ... « C’est une pièce qui questionne notre culture, la façon dont les Africains voient les choses ou le destin préétabli dans nos sociétés. Cette pièce questionne aussi ma culture, parce que c’est là que j’ai pris l’engagement de décider de ma vie. C’est aussi là que je suis libre, autoritaire et un danseur africain noir indépendant », nous a confié Roger Sarr.

Roger Sarr a commencé à danser en 2010, se formant à l’école des Sables au Sénégal, au CDC La Termitière au Burkina Faso, puis au Château dans sa ville natale de Saint-Louis. En 2016, Roger a rejoint la compagnie Diagn’Art où il a commencé à collaborer à la chorégraphie de productions. Roger a récemment créé une pièce intitulée Labyrinthe pour 10 danseurs, cocréée avec Jules Romain Djihounouck Sans issues, et un solo intitulé « Beyond an Appearance » développé à Bamako en 2019.