Le CNDH stimule le débat sur l'intelligence artificielle en lien avec les droits de l'Homme
Vue du séminaire international organisé par le CNDH sur l'intelligence artificielle et les droits de l'Homme

A travers ces déclarations en vidéo, le Secrétaire Général du CNDH, Mounir Bensalah et et la Directrice du Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique (CNRST), Jamila El Alami, résument les grandes lignes du benchmark international initié par le CNDH, vendredi 3 décembre à Rabat, sur "Intelligence Artificielle et Droits Humains - Organisation, éthique et principes directeurs".



L'intelligence artificielle et les droits de l’Homme ont été au cœur d’une conférence, tenue vendredi 3 décembre à Rabat, à l’initiative du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), avec comme objectif de débattre des différentes initiatives internationales, régionales et nationales à ce sujet.

Intervenant à cette occasion, la présidente du CNDH, Amina Bouayach a relevé que le Conseil accompagne depuis 2019 le développement de l’intelligence artificielle au Maroc, notamment en termes de prévention des violations des droits de l’Homme, de protection des victimes et de promotion des droits humains.

Bouayach a rappelé l'organisation de consultations nationales à ce sujet portant, entre autres, sur la mise en place d’une plateforme numérique (avril à décembre 2020) «Taabirat raqmya », ayant reçu des contributions d’experts et de citoyens marocains sur la question de l’exercice des libertés dans l’espace numérique.

De même, le CNDH a tenu des rencontres, entre décembre 2019 et janvier 2020, avec des journalistes, éditeurs, syndicats, associations et défenseurs des droits humains sur la protection de tous les droits humains dans l’espace numérique, a-t-elle poursuivi.

Bouayach a souligné le grand intérêt accordé aux débats des instances des Nations-Unies et leurs préoccupations, traduits en recommandations sur la question de l’intelligence artificielle, notant que cette question soulève des préoccupations urgentes relatives aux possibilités offertes aux algorithmes de prendre des décisions déterminantes sur la vie des individus et des groupes.

Pour sa part, la directrice du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), Jamila El Alami a appelé à encourager la recherche scientifique dans le domaine de l’intelligence artificielle au Maroc, soulignant la nécessité de lever les fonds alloués à la recherche et à l’innovation dans les domaines de l’intelligence artificielle et des droits de l'Homme.

El Alami a noté que les recherches et publications en la matière sont encore «modestes» au Maroc, précisant que les États-Unis et la Grande-Bretagne sont parmi les pays qui produisent le plus de recherches et publications liées à l'intelligence artificielle.

De son côté, le président de la Commission mondiale d'éthique des connaissances scientifiques et des technologies (COMEST), Peter Paul Verbeek a mis en exergue les avantages de l'intelligence artificielle dans l’atténuation des impacts économiques de la pandémie de Covid-19 et le traitement des données sanitaires, constatant que l'utilisation de l’intelligence artificielle soulevait, en revanche, de nombreuses inquiétudes concernant la protection des données.

A cet égard, Verbeek a souligné la nécessité de formuler des politiques nationales et internationales à même de garantir la juste utilisation de l’intelligence artificielle, qui repose sur une base éthique solide, dans le plein respect du droit dans le monde.

Du brainstorming initié par le CNDH est sorti ce document de référence appelé "Déclaration de Rabat"

Intelligence artificielle et citoyenneté numérique :

Pour une intelligence artificielle respectant les droits humains.

Nous, expert.e.s nationaux et internationaux, participant.e.s au séminaire international relatif à l’intelligence artificielle et les droits humains, organisé à Rabat, le 03 décembre 2021 par le Conseil National des Droits de l’Homme CNDH, tout en saluant l’initiative, exprimons notre adhésion :