Hmadcha de Taoufiq Izeddiou. La spiritualité hors du religieux
Le chorégraphe Taoufiq Izeddiou- Hmadcha Hord du monde à la Biennale de danse en Afrique à Marrakech.

Entre l’Afrique et l’Europe, le chorégraphe et directeur artistique du festival On Marche à Marrakech et de la Biennale de la danse en Afrique Taoufiq Izeddiou crée des œuvres qui explorent les tensions entre tradition et modernité, l’individu et la communauté, et propose une nouvelle interprétation de la danse. Après Cœur sans corps, Clandestins CSC, Déserts désirs, 100 pas presque, Aataba, Aaléef, Rev’lllusion, En Alerte en 2016, Botero en Orient et Borderlines qui est actuellement en tournée, « Hmadcha-Hors du monde » est sa dernière création pour huit danseurs.



Comment la danse peut-elle créer un univers dans lequel la prouesse physique devient un acte poétique et authentique ? La spiritualité, la transcendance, l’intimité... Ces thèmes ont toujours inspiré Taoufiq Izeddiou, chorégraphe marocain. Dans Hmadcha, il explore cette spiritualité hors du religieux, avec dix interprètes au plateau.

Le spectacle de Izeddiou est inspiré par les modes contemporains d’incarnation et de performance que revêt la spiritualité Hmadcha lors des célébrations de la confrérie soufie aux environs de Meknès (née à la fin du XVIIe siècle au Maroc).

La transe, véritable acné physique et spirituelle s’éprouve au sein d’un collectif, elle constitue un seuil énergétique qui ouvre l’espace d’un d’une redistribution des charges sociales. Dans ces usages populaires, la transe autorise la manifestation du tabou, dans le but de l’exorciser. C’est ainsi que régule l’ordre du licite, en reformulant, par exemple, les codes d’une virilité exemplaire.

La pièce Hmadcha initiée au cours de l’année 2020, délivre une réflexion profonde sur le sens du mouvement dans une société réduite du fait du confinement à la satisfaction des besoins matériels essentiels.