«Affaire Pegasus». NSO dénonce les critiques hypocrites contre son logiciel espion
Shalev Hulio, PDG de NSO

Par la voix de son patron, Shalev Hulio, NSO a dementi que son logiciel Pegasus ait été utilisé pour pirater le téléphone d'Emmanuel Macron.

Le PDG et cofondateur de la firme israélienne NSO a rejeté les critiques à l'encontre de sa société de cybertechnologie, lors d'une interview diffusée samedi 29 janvier sur la chaîne Channel 12, alors que les allégations concernant une utilisation abusive de son logiciel d'espionnage Pegasus en Israël et dans le monde se multiplient, rapporte la chaîne israélienne i24News sur son site web.

Shalev Hulio a affirmé que les graves accusations formulées à l'encontre de la société étaient fausses, et a rappelé que le logiciel avait été créé avant tout pour lutter contre le terrorisme et la grande criminalité, et non pour porter atteinte aux libertés dans le monde.

"Il s'agit d'une cyber-arme. La première règle était que nous ne vendrions ces outils qu'aux gouvernements, la deuxième était que nous ne la vendrions pas à tous les gouvernements (...) Nous avons refusé de vendre notre technologie à 90 pays qui nous l'ont demandé", a-t-il révélé.

Shalev Hulio a estimé que la critique de la vente de Pegasus à des pays non démocratiques était "hypocrite", comparant la technologie de surveillance à des systèmes d'armes militaires fournis à ces pays.

"Il n'y a pas un seul pays auquel nous avons vendu, pas un seul... auquel les États-Unis ne vendent pas, ou auquel Israël ne vend pas. Il est donc un peu hypocrite de dire qu'il est normal de vendre des F-35, des chars et des drones, mais qu'il n'est pas normal de vendre un outil de collecte de renseignements", a-t-il déclaré.

"Si nous voyons que [Pegasus] est mal utilisé, ou même si nous soupçonnons qu'il l'est, nous déconnectons le système", a-t-il ajouté, affirmant que cela s'était produit sept fois au fil des ans.

Shalev Hulio a également fustigé la décision des États-Unis d'inscrire NSO sur une liste noire pour s'être livrés à des cyberactivités malveillantes.

"Au fil des ans, notre technologie a beaucoup aidé les intérêts et la sécurité nationale des États-Unis", a-t-il déclaré. "Je pense que le fait qu'une entreprise comme NSO figure sur [une liste noire américaine] est un scandale... Je suis sûr que nous serons retirés de cette liste. Je n'en ai aucun doute."