Scandale. Un réseau d’espionnage algérien détecté au Québec
Le Hirak algérien est fortement soutenu par la diaspora algérienne au Canada

Le média d'investigation Algérie Part révèle, en exclusivité, des informations vérifiées montrant qu'un réseau d’espions algériens traquant des militants pro Hirak au Québec a été décelé par les services de renseignement canadiens.

Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), principal service de renseignements du Canada, mène discrètement une enquête approfondie sur un réseau d’espionnage algérien au Québec, révèle Algérie Part. Ce média algérien, qui est le premier média d'investigation en Algérie, affirme avoir pu confirmer cette information.

L’enquête a débuté il y a de cela trois semaines à la suite de l’intervention du député canadien Stephane Bergeron, l’un des membres les plus importants du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (CPSNR), précise la même source. Il a été également précisé que ce député a reçu de nombreuses informations concernant les agissements suspects et troublants d’au moins 4 ressortissants algériens établis au Québec et titulaires de la nationalité canadienne. Ces 4 personnes sont soupçonnées d’entretenir des liaisons avec le bureau de sécurité des services secrets algériens relevant de l’Ambassade d’Algérie à Washington, souligne Algérie Part.

Le média algérien affirme que les informations documentées sur l’identité et la vie privée des « hirakistes » sont rassemblées et envoyées par cette cellule au bureau de sécurité de l’Ambassade d’Algérie à Washington pour être ensuite utilisées au niveau des aéroports algériens pour l’arrestation des militants du Hirak qui résident au Canada.

Algérie Part révèle que c’est à travers ce circuit que le militant Lazhar Zouaimia a été arrêté le 19 février dernier alors qu’il s’apprêtait à prendre son vol de Constantine vers Montréal (via Alger) pour rentrer chez lui au Canada, pour être ensuite placé en détention à partir du 22 février par un tribunal basé à Constantine.

La média algérien indique qu’il a pu confirmer également qu’une autre ressortissante algéro-canadienne a été aussi retenue arbitrairement sur le territoire Algérien par les services de sécurité. Il s’agit d’une certaine Hadjira Belkacem, militante associative au Québec qui travaille comme directrice d’une garderie. Cette citoyenne s’est retrouvée elle-aussi soumise à une enquête pour participation au financement d’une « organisation terroriste ». Elle a été soumise à une interdiction de quitter le territoire national (ISTN), mais sans faire l’objet pour autant d’un mandat de dépôt.

Cet espionnage organisé scandalise les autorités canadiennes et ne manquera pas d’avoir des répercussions sur les relations diplomatiques entre le Canada et l’Algérie.