Gaz naturel. Cap sur l’Europe des cargos américains

La guerre n’est pas une catastrophe pour tout le monde. Si la Russie coupe le robinet du gaz, l’Europe devra en trouver ailleurs. Cela tombe bien, les cargos américains sont prêts, mais à un prix dix fois celui d’il y a un an.

Les prix au comptant du GNL ont atteint un niveau record, soit 60 dollars par million d'unités thermiques britanniques (mmBtu) à la fin de la semaine dernière après l’intervention russe en Ukraine. On est à environ 10 fois leur valeur d’il y a un an. Ils sont descendus plus tard à 51 $, ce qui reste tout de même un niveau élevé.

Cette montée en flèche est due à la guerre en Ukraine qui a pris de panique les clients du gaz russe, notamment certains pays européens. Dans la perspective d’un arrêt total des livraisons, les sociétés américaines de gaz naturel liquéfié sont déjà prêtes à remplacer le gaz russe. Les cargos ont déjà livré.

Avec un prix pareil, ce serait dommage de ne pas profiter de l’aubaine. Surtout qu’il va peut-être encore augmenter depuis que les États-Unis ont annoncé mardi dernier l’interdiction des importations russes de pétrole et de gaz et que la Grande-Bretagne a laissé entendre qu’elle pourrait faire de même.

Le marché européen est devenu si alléchant que les opérateurs américains sont prêts à payer des millions de dollars en pénalités pour non livraison aux pays non européens à qui ils devaient livrer la matière en question aux prix d’avant la crise ukrainienne. Ce n’est pas gentil, mais il s’agit de business.

Les pays européens qui comptent beaucoup sur le gaz pour produire leur électricité pour leurs usines et leurs villes, n’ont plus de choix.

C’est ou bien un gaz plus cher ou bien l’arrêt de l’activité économique et la nuit noire et le froid pour les citoyens. L’électricité sera vendue plus cher, un problème de plus pour la compétitivité des entreprises.