La propriétaire sommant son chien de dévorer un chaton sort de silence
"Moulate lkelba" apaisera t-elle la colère populaire par ses excuses publiques ?

Après la vidéo choc de sa chienne tuant un petit chaton malade, la jeune femme s’explique et présente ses excuses aux Marocains.



Quelques heures après le bad buzz provoqué par cette vidéo choquante, son auteure s’est enfin exprimée au microphone de nos confrères de Kifache. Pour rappel, il s’agit d’une vidéo postée dans une story par la propriétaire d’une chienne de race Labrador.



S’adressant à l’animal, la jeune femme identifiée comme originaire de la ville de Fès, l’incite à s’attaquer à un petit chaton affaibli et livré à la merci de la chienne. La proie sera ainsi malmenée et torturée avant d’être achevée en fin de compte, sous les encouragements de la propriétaire du chien. Diffusée sur un groupe d’amateurs de chats et de défenseurs des droits des animaux, la vidéo ne tardera pas à faire le buzz en provoquant un grand émoi parmi les internautes scandalisés par l’attitude horrifiante de la jeune femme.

Traitée de psychopathe, cette dernière a été accusée de sadisme et de barbarie. Un hashtag réclamant son emprisonnement est devenu un trend en quelques heures.

« Je présente mes excuses aux Marocains et je suis vraiment désolée pour l'émotion provoquée et surtout pour le grand malentendu », s’exprime-t-elle au microphone de Kifache.

Affirmant que la vidéo a été sortie de son contexte, elle nie avoir torturé ou incité sa chienne à tuer le chaton. « Ma chienne est très sociable et sa race est connue pour son doux tempérament. J’étais juste entrain de l’aider à se familiariser avec les chats de peur qu’elle ne les poursuive dans la rue », ajoute-t-elle. « Les gens ont vite commencé à en rajouter et à prétendre que je ramène beaucoup de chats à ma chienne pour qu’elle les tue tandis que je me délecte du spectacle sordide. C’est tout à fait faux ! Je vous affirme que j’adore les animaux en général qu’ils soient des chiens, des chats ou autres », se défend « Moulate lkelba ». Elle assure d’ailleurs qu’après l’avoir postée, elle a vite retiré la vidéo controversée. « Mais c’était trop tard car un internaute l’avait déjà partagé sur un groupe d’amateurs de chats en m’accusant de barbarie et de sadisme. Lorsque je lui ai envoyé la vidéo d’origine en entier montrant ce qui s’est passé réellement, il s’est contenté de me bloquer ! », argumente-t-elle. En tout cas cette nouvelle affaire fait remonter à la surface, le grand débat sur le droit animalier dans notre pays et surtout sur son application. Pour Dr Souad Tiali, juriste et activiste des droits humains, la loi marocaine reste loin d’offrir une protection efficace aux animaux et son application encore moins.

« Quelques textes (Les articles de loi 425 et 427 et l’article 603 ) trois seulement se réfèrent à la maltraitance des animaux et ce n’est pas très élaboré. Aussi ce qui aggrave la situation, c’est la culture de protection de ces créatures qui fait défaut chez les citoyens. C’est rare que l’on pense à déposer plainte et à poursuivre quelqu’un pour avoir maltraité ou commis une atrocité envers un animal », nous explique Dr Tiali en marge de l’affaire des « Moutons écrasés de Bouznika » datant de 2020. « J’encourage d’ailleurs mes étudiants doctorants à élaborer des thèses de doctorat dans le droit animalier pour insuffler un débat sur ce sujet très important » conclut la juriste.