Comment l’Algérie veut exploiter l’histoire du Rif
L'Algérie a pété un cable

Dans les années 20 du siècle passé, l’Algérie était encore un département français. Au Maroc, le leader rifain Abdelkrim Khattabi se battait contre les Espagnols et les Français pour la liberté du Maroc. Son nom est connu dans le monde entier et de grands révolutionnaires étaient venus le voir pour s’inspirer de lui.

La chaîne publique algérienne a diffusé un programme sur Abdelkrim. Ce n’était pas pour glorifier le combat des Marocains contre les colonisateurs, certainement pas, mais pour dire que ce chef se battait contre le « régime oppresseur du Makhzen ». Les Algériens ont organisé une conférence « maghrébine » pour cela. Une sorte de réponse à la conférence maghrébine sur l’autonomie organisée à Laayoune. Une réponse rapidement bâclée avec très peu de monde.

Or à cette époque le Maroc aidait déjà les Algériens à être indépendants. Pas à retrouver leur indépendance, ils n’avaient jamais été indépendants. Après les Ottomans qui ont vendu Alger aux Français, ces derniers ont créé un pays auquel ils ont donné le nom d’Algérie.

Pourquoi donc les Algériens sont-ils si peu reconnaissants envers le Maroc qui les a aidés? Tout simplement parce que ce qu’ils appellent « la révolution algérienne » a été confisquée juste après la séparation d’avec la France par des mercenaires qui n’y étaient pour rien. Ils ont attendu que le fruit soit mûr pour le cueillir en tuant, exilant, emprisonnant ceux qui s’étaient réellement battus.

C’est de là que vient la haine du Maroc, parce que le Maroc avait aidé les vrais militants pour la séparation. Rétrospectivement, on peut regretter que la France n’ait pas pu garder ses territoires. On discute mieux avec un pays civilisé.

Peu importe. En agissant ainsi, l’Algérie qui peine à contenir le mouvement indépendantiste kabyle qui avance rapidement sur la scène internationale, tente de créer un mouvement semblable dans le nord du Maroc. Ne connaissant pas le fondement de l’unité du Maroc, elle espère malgré tout que les Marocains se bagarrent entre eux.

De cette manière les généraux confirment que la question du Sahara c’est eux et que les séparatistes du Polisario ne sont rien qu’une poupée entre leurs mains. Bien qu’on ait l’impression parfois que c’est le Polisario qui dirige l’Algérie.

Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Après tout, on peut continuer à suivre la juste militaire d’Alger dans ses rêves de "puissance régionale », pourquoi pas. Tant que le Maroc avance, investit, crée, renforce ses alliances, gagne au football... Les militaires peuvent dire ce qu’ils veulent (le président n’est qu’un comparse). Ils n’ont aucun projet pour ce territoire qui peine à rassembler les populations diverses qui y vivent. Néanmoins, on peut leur dire ce qui va se passer bientôt.

Le Polisario et ce qu’ils appellent république arabe va être expulsé de l’Union africaine; le Hirak va se réveiller; la Kabylie sera reconnue par les Nations Unies comme territoire colonisé... Et ça ce n’est pas du rêve. C’est en train de se faire.

Maintenant ils peuvent organiser une autre conférence sur le couscous marocain comme outil de l’expansionnisme makhzenien.