Le Commonwealth dépouille la francophonie
Le Commonwealth mieux perçu que la Francophonie

L’actualité est dure en ce moment pour la francophonie. Elle vient de perdre deux membres qui ont préféré chercher leur bonheur ailleurs. Et c’est sur le Commonwealth que s’est porté leur choix. Changement géostratégique majeur.

Ainsi donc, le Gabon et le Togo seront officiellement membres du Commonwealth le 24 juin prochain lors du sommet des chefs d'Etat à Kigali. La décision des Etats membres a été déjà prise le 12 juin. Une question de formalité donc.

Le Commonwealth est une organisation intergouvernementale composée de 54 États membres qui sont presque tous d’anciens territoires de l’Empire britannique. C’est l’équivalant de l’OIF Français. C’est un marché de 2,4 milliards de personnes.

Pourquoi cette décision?

"Quand on sort les pays où le PIB est amélioré, leurs efforts en tel ou tel domaine, en termes d'IDH (indice de développement humain), en termes de Doing business ou en termes d'indicateur de démocratie, on réalise que les pays francophones sont largement en retrait, contrairement aux pays anglo-saxons qui, tant bien que mal, essaient de progresser", explique l’analyste politique ivoirien Sylvain Nguessan, sur le site BBC.

L'analyste sénégalais Bacary Domingo Mané, développe le même argumentaire et liste les opportunités qu'ont les pays membres du Commonwealth par rapport à ceux de la Francophonie.

"On ne peut pas simplement se limiter à l'aspect culturel, parce que certainement les gens dans les pays qui sont dans le Commonwealth ont beaucoup plus d'opportunités que ceux qui sont dans la Francophonie ». L’argument est largement partagé en pays francophones en Afrique.

Le modèle de développement de la Francophonie est perçu comme un modèle de domination à l'avantage de la France.

Sous ce rapport, il est jugé comme moins avantageux que celui du Commonwealth.

Pour Sylvain Nguessan, "en dehors des aides classiques financières et des bourses d'études, la coopération militaire et les diverses aides en terme de logistiques militaires", la France exerce sur ces anciennes colonies une politique trop contraignante.

"Les Français, c'est des gens qui avaient un style de domination, à la limite même, ils avaient une sorte de condescendance par rapport aux pays colonisés, tandis que le style anglais accorde une certaine liberté et une importance aux pays, rappelle Bacary Domingo Mané.

Le Royaume Uni laisserait ainsi plus de liberté aux dirigeants anglophones, contrairement à la France qui veut tout contrôler.

On peut raisonnablement se poser la question de savoir ce qu’a fait la francophonie pour ses membres? Par exemple, qu’a-t-elle fait pour la pandémie du Coronavirus? Rien. Pour la crise alimentaire consécutive à la guerre en Ukraine? Rien non plus. Ce ne sont que des exemples.