Un dollar pour un euro. Du jamais depuis 20 ans

Les principaux marchés boursiers européens ont reculé à l'ouverture mardi, alors que l'euro se rapprochait de plus en plus de la parité avec le dollar, en raison des attentes croissantes selon lesquelles la zone euro tomberait en récession, analyse The Guardian.

L'indice DAX de Francfort a glissé de 0,6% à 12 752,36 points et le CAC 40 de Paris a reculé de 0,5% à 5 965,66.

En dehors de la zone euro, l'indice FTSE 100 de Londres a perdu 0,3% à 7 173,36 points.

L'euro a chuté plus tôt à 1,0006 $ alors qu'une réduction des approvisionnements en gaz russe vers l'Europe a accru les craintes de récession. Aujourd’hui, à partir de 9H50 GMT, la parité complète a été atteinte.

« Il y a une très forte inflation, et la croissance est ralentie dans la zone euro, explique, dans Les Echos, Serge Assouline, directeur de Forex Finance. On observe des fondamentaux similaires aux Etats-Unis, mais l'Europe est dans une situation économique plus compliquée, ce qui fait que le dollar apparaît comme un refuge face à l'euro ».

Il est d'ailleurs stimulé par la politique monétaire de la Fed, qui a remonté ses taux directeurs de trois quarts de points dès la mi-juin. La Banque centrale européenne (BCE), qui doit entamer le mouvement en juillet, est en retard, dit Les Echos. Les investisseurs parient encore sur la Fed qui pourrait continuer à remonter ses taux ce qui affaiblirait davantage l'euro si aucune mesure n'est prise pour le redresse. Néanmoins, les marges de manoeuvres ne sont pas énormes.

Selon The Guardian, le géant russe de l'énergie Gazprom a entamé lundi 10 jours de maintenance sur son gazoduc Nord Stream 1 - l'Allemagne et d'autres pays européens regardant avec impatience si le gaz revient.

Alors que les relations entre la Russie et l'Occident sont au plus bas depuis des années à cause de l'invasion de l'Ukraine, Gazprom pourrait ne pas rouvrir les vannes, selon les analystes.

La monnaie unique européenne est également sous la pression de la Réserve fédérale qui relève les taux d'intérêt américains plus agressivement que la Banque centrale européenne.

Les banques centrales augmentent les coûts d'emprunt dans le but de maîtriser une inflation élevée depuis des décennies, alimentée par la flambée des prix de l'énergie.

Les prix du pétrole et du gaz ont grimpé en flèche cette année après la réouverture des économies après les blocages de Covid et à la suite de l'invasion de l'Ukraine par le grand producteur d'énergie russe.