On le savait pas. La Tunisie est une wilaya algérienne
Kaïd Saed et Abdelmajid Tebboun. La petite soeur dites-vous?

La Tunisie est la petite soeur de l’Algérie. Cette phrase prononcée, sur une chaîne télé arabophone, par un « expert, docteur en économie, spécialiste de la géo-politique et tout et tout…» algérien a fait trembler la toile tunisienne. Mais dis donc, il n’a pas de freins, le type! Enfin, les militaires d’Alger on connaît. Et on n'a encore rien vu!

Donc, petite soeur de l’Algérie, ça ne passe pas. Il y a de la condescendance là dedans et les Tunisiens, on les connaît assez bien pour dire que cela ne leur plait pas. Si seulement ce n’était que cela. L’expert spécialiste est allé encore plus loin. Il a dit que la Tunisie est une wilaya algérienne. Mais bon prince, il a ajouté, une wilaya importante. Tout de même !

En fait, même s’il n’est pas nécessaire d’être docteur en quoi que ce soit, on peut déjà déceler dans ces déclarations le regard que porte la junte militaire algérienne qui se cache derrière un faux-président, sur sa voisine de l’est: une petite soeur qu’il faudrait aider à marcher, à se vêtir, à marcher, à manger...etc. Et surtout qu’il faudrait encadrer pour qu’elle ne prenne pas de décisions hasardeuses. Comme établir des relations avec Israël. Par exemple.

« Attention chaperon rouge, ne vas pas chez le méchant loup de Jérusalem! ».

Bien sûr, la grande soeur se soucie toujours de la sécurité de la petite soeur, ça existe dans toutes les familles normales.

On lui fait aussi des cadeaux de temps en temps. On ouvre les frontières qu’on avait fermées il y a un an et demi, pour laisser passer les touristes algériens qui viennent dépenser leur devise forte (Dinar) en Tunisie. Quel bonheur! Même si pour les Tunisiens, ce n’est pas tellement une bonne affaire. Ils s’en sont plaints sur les réseaux sociaux en insistant sur le fait que les touristes algériens n’ont pas beaucoup de resources et donc leur apport au secteur touristique n’est pas aussi important que les dirigeants algériens veulent le montrer.

C’est un casse-tête. Mais le président tunisien, Kais Saied, n’y voit aucun mal. Il est même allé fêter l’indépendance chez son "frère" Tebboun.

C’est normal tout ça, il n’y a rien d’inhabituel. Mais dire que la Tunisie est une wilaya algérienne, c’est une offense. Comme si l’Algérie était une super puissance et l'Algérie un petit territoire sans identité propre.

Quand ont voit de plus près, on peut voir que c’est plutôt la Tunisie qui est la grande soeur de l’Algérie. Son histoire est plus profonde, le SMIG y est plus élevé, les industries y sont plus nombreuses, les infrastructures y sont plus développées, les innovations technologiques plus fréquentes et les investissement étrangers plus volumineux... Bien sûr, les Tunisiens n’ont pas 1,5 million de martyrs, mais à part ça, le reste roule mieux qu’en Algérie. Et puis surtout, le « Guide suprême » tunisien n’a pas offert la Tunisie indépendante au prophète.

Quand on apprend qu'une république bananière peut exister même sans bananes.