Khomeini est mort, sa fatwa a survécu
Salman Rushdie n’a produit qu’un livre pas un bazooka

Salman Rushdie, l’écrivain américano-britannique d’origine indienne a échappé à la mort, mais il sera obligé de continuer à se cacher le restant de sa vie. La fatwa assassine des ayatollahs ne meut jamais.

« Au nom de Dieu tout-puissant. [...] Je veux informer tous les musulmans que l'auteur du livre intitulé Les Versets sataniques, qui a été écrit, imprimé et publié en opposition à l'islam, au Prophète et au Coran, ainsi que ceux qui l'ont publié et connaissent son contenu, ont été condamnés à mort. J'appelle tous les musulmans zélés à les exécuter rapidement, où qu'ils se trouvent... ».

Nous sommes le 14 février 1989 et la tête de l’écrivain Salman Rushdie a été mise à prix par l’ayatollah Khomeni, le tout puissant guide suprême de l’Iran. Il n’a pas encore réchauffé son tapis après la révolution qui a emporté le Shah.

La fatwa a 33 ans et a été oubliée au point que Salman Rushdie pouvait déclarer que sa vie retournait à la normale après des années de restrictions liées à sa sécurité.

Les couteaux des ayatollahs savent attendre et n’oublient pas le haut commandement de leur prophète. Pire encore, et c’est ce qui fait le plus peur, celui qui a poignardé l’écrivain n’était pas encore né au moment de la fatwa. Il n’a que 24 ans c’est-à-dire né en 1998.

Il n’a certainement jamais lu Les versets sataniques et n’a jamais connu Khomeini, mort en 1989, laissant cet héritage sanguinaire.

L’idée de Khomeini, comme celles des islamistes intégristes, ne meurt pas parce qu’elle surfe sur un système réglé comme une montre qui verrouille les esprits sur une idée. Et cela ne changera jamais. Les esprits commandés par ces fanatiques sont fragiles parce que vides et se nourrissent des seuls enseignements des imams.

Avant de mourir, Khomeini a enclenché la minuterie de plusieurs bombes à retardement que ses adeptes ont placé partout où cela est possible. Ils l’ont fait en Irak, au Liban, au Yémen, en Israël et essaient de miner l’Afrique et surtout le Maghreb où ils exploitent son maillon le plus faible. La religion des ayatollahs chiites, comme celle des autres imams sunnites qui appellent au meurtre n’est pas une religion, c’est une idéologie politique et une doctrine de guerre. C’est pourquoi elle est extrêmement dangereuse.

Dangereuse parce que c’est une grosse mécanique qui carbure à la matière la plus abondante, les esprits vides. Il y’en a et il y’en aura toujours.

Aujourd’hui, Salman Rushdie semble bien survivre au coup de poignard, mais le danger des ayatollahs et de tous les autres imams qu’on laisse semer leurs terribles fatwas dans les médias en toute liberté est bien réel et persistant.

Les pays qui veulent toujours négocier un accord sur le nucléaire avec l’Iran feraient mieux de prendre en compte le fait qu’il y a plus dangereux que le nucléaire.