Afrique-Japon. La réponse maladroite de la Tunisie, les corrections du Maroc.

En réponse à la décision du Maroc de ne pas participer à la Conférence de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), le ministère tunisien des Affaires étrangères a publié un communiqué où il s’étonne de la réaction marocaine en avançant des explications sans fondement.

La diplomatie tunisienne a expliqué que les invitations ont été lancées par l’Union africaine et que l’accueil réservé au chef des mercenaires du Polisario était normal puisque le président traite tous les chefs d’Etats de la même manière. On parle de chefs d’Etats, notons le!

Pour la diplomatie marocaine, la réunion du TICAD n’est pas entre l’Union africaine et le Japon, mais entre ce dernier et les pays africains avec lesquels il entretient des relations diplomatiques. On le voit bien, la nuance est trop visible pour être ignorée. Comme le Japon ne reconnaît aucune république qualifiée de sahraouie, il ne pouvait l’inviter. Ce n’est pas difficile à comprendre.

C’est d’ailleurs pourquoi la représentation japonaise a été réduite. C’est pourquoi aussi certains chefs d’Etats ont préféré s’abstenir. Celui de la Guinée Bissau a quitté la réunion qui se permet d’inviter des mercenaires que certains pays qualifient de terroristes. Macky a regretté, dans son allocution l’absence du Maroc.

Voilà pour cette explication tunisienne de l’invitation.

Pour ce qui est de l’accueil du chef des mercenaires, tout peut être laissé à la discrétion du président tunisien. Son pouvoir sans limites et ce sont les Tunisiens qui le disent.

Toutefois, s’il se considère légitime de confisquer tous les pouvoirs dans son pays, rien ne l’empêche de donner la qualité de chef d’Etat à qui il veut. Peut-être, après tout, considère-t-il que puisque le chef du Polisario porte un passeport algérien et qu’il est arrivé par avion algérien payé par les Algériens, il n’y aurait aucun mal. On peut voir les choses comme ça puisque rien n’étonne plus.

Un citoyen algérien qui se rend en Tunisie où est le mal?

Bon, ceci réglé, il reste la grande question du développement de l’Afrique. Il serait abusif de dire que la Tunisie et l’Algérie y accordent la moindre importance. Pour ces régimes, en ce moment, il s’agit d’asseoir un pouvoir en difficulté face à des peuples exténués. Nous n’inventons rien.