Sommet de la Ligue arabe. L'Algérie en voudrait-elle vraiment ?
La Ligue arabe n'accepte aucune autre carte

Les dirigeants algériens doivent se dire que finalement, le sommet arabe à Alger ce n’est pas une aussi bonne affaire. Pour que ce sommet se tienne les 1 et 2 novembre prochains, il y a des dispositions à prendre et elles ne sont pas du tout faciles pour les dirigeants algériens.

La première question qui se pose à eux est la présence du Maroc. C’est déjà un gros problème, mais si c’est le Roi Mohammed VI qui doit participer le problème prend des proportions énormes. Car il faudra bien respecter le protocole et envoyer une invitation comme cela est d’usage dans de pareilles circonstances. Ensuite, il faudra bien accueillir le Roi avec tout le cérémonial nécessaire. Pour le président algérien, on le comprend bien, ce n’est pas une sinécure. Quant au Roi, il a toujours été pour le dialogue et l’amitié. Ce qu’il a répété dans plusieurs discours.

Une fois ce problème résolu, il faudra aussi régler la question de la carte. Pas question pour les pays arabes que la carte soit amputée, le Maroc doit y être complet de Tanger à Lagouira. Il faut reconnaître que pour un pays qui a élaboré sa propre carte où il affiche une république à la place des provinces du Sud marocain, ce sera une très dure décision à pendre, c’est comme demander à quelqu’un de donner le rein droit ou le poumon gauche pour sauver le voisin qu’il déteste à mort.

En plus, le monde saura que l’Algérie qui actionne cette république appelée arabe ne peut même pas lui trouver une place parmi les pays... arabes. On voit clairement le noeud de la corde. Il va falloir gérer mais est-ce possible? Parce ce que le Polisario qui s’appelle république risque de créer des ennuis à ses parrains algériens.

Et attention, les pays arabes ont pris soin de préciser que la carte doit être la même dans tous les médias relatifs au sommet, papier, audio, vidéo...tout sera sous contrôle.

Néanmoins, le Polisario ne sera pas totalement perdant. Il apprendra que le régime algérien ne le mènera nulle part et que si dans le passé, il a pu l’introduire de manière illégale dans l’Union Africaine, bientôt il ne pourra plus lui assurer la qualité de membre de cette organisation. La liste des pays africains qui ont ouvert des consulats à Laayoun et Dakhla continue à s’allonger à un rythme très rapide.

C’est terrible comme perspective, mais c’est la seule qui est envisageable pour les mercenaires. Le Polisario pourra, après le sommet, si sommet il y a, remplacer le mot arabe par africain s’il le souhaite, bien que cela ne semble pas avoir une meilleure perspective.

Qu’est-ce qui reste après avoir dépassé ces deux blocages? Oui, une chose très importante: Il n’est pas question de parler, de cette entité, à aucun moment du sommet, même pas y penser. Faire comme si elle n’avait jamais existé.

Alors, arrivé à ce niveau, on ne peut pas s’empêcher de penser à la question lancinante: L’Algérie voudra-t-elle encore du sommet de la Ligue arabe d’autant plus qu’elle veut qu’il coïncide avec un certain événement national, tout à fait interne et qui ne concerne aucun autre pays arabe?

Il faut savoir que les invitations n’ont pas été envoyées aux chefs d’Etats et que, à l’heure qu’il est, personne ne peut rien affirmer.

Ceux qui ont parlé de la participation du Souverain, doivent apprendre à ne pas se fier aux « sources diplomatiques».