Dépréciation du Dirham. Les explications de Jouahri 
Le DH se déprécie malgré l'explosion des recettes des MRE et de voyages.

Lors de sa sortie médiatique au lendemain de la tenue du conseil de Bank Al Maghrib, Abellatif Jouahri a mis l’accent sur les raisons derrière la dépréciation du dirham. 



En juin dernier, le dirham était en large appréciation et s’approchait de la borne supérieure en la matière. Depuis quelques mois, c’est la tendance inverse. Le DH se déprécie, et cela a même atteint selon le wali de Bank Al Maghrib, 3,5% du cours central de la bande dans un contexte où les recettes des MRE explosent et ceux touristiques sont en hausse.

En chiffres, Les transferts des MRE ont totalisé 58,2 milliards de dirhams sur les sept premiers mois de l’année et devraient marquer une progression à près de 100 milliards en 2022 contre 93,7 milliards en 2021, avant de revenir à 92,4 milliards en 2023, comme le précise Jouahri. Les recettes de voyage ont atteint quant à eux, près de 36,7 milliards de dirhams sur les sept premiers mois de 2022.

Pour comprendre les vraies raisons de cette dépréciation du DH, Abdellatif Jouahri note qu’il a tenu des réunions avec les responsables de banques et de salles des marchés. Explications fournies ? «On note d’importants mouvements à l’import notamment sur les produits céréaliers, énergétiques...Donc, malgré l’apport des MRE et les recettes touristiques enregistrés, le DH s’est déprécié », souligne Jouahri ajoutant par ailleurs « si le DH continue à se déprécier, la banque centrale va recourir à des adjudications de devises pour maintenir la monnaie nationale dans la bande de fluctuation ».

Jouahri note aussi que « si la banque centrale n’avait pas augmenté le taux directeur de 50 points de base, la dépréciation aurait été encore plus forte et aurait certainement agi sur l’inflation »

Selon les prévisions de Bank Al Maghrib, le taux de change effectif réel (TCER) du dirham devrait se déprécier de 1,8% en 2022 suite à la baisse de la valeur de la monnaie nationale en termes nominaux, en lien avec la forte appréciation du dollar vis-à-vis de l’euro induite notamment par la divergence des rythmes de resserrement des politiques monétaires de la FED et de la BCE et au niveau d’inflation domestique inférieur à celui des pays partenaires et concurrents. En 2023, le TCER connaitrait une légère appréciation de 0,4%, en lien avec celle en termes nominaux, atténuée par un niveau d’inflation domestique toujours inférieur à celui des pays partenaires et concurrents.