Santé. Ce que prévoit le PLF 2023 
Le PLF 2023 prévoit une enveloppe budgétaire de plus de 28 MMDH au secteur de la santé , en augmentation de 4,6 % par rapport au budget de 2022

Révision à la hausse du Budget , promotion de la situation des travailleurs du secteur, lutte contre la migration des professionnels de la santé, mise à niveau des établissements sanitaires….feuille de route 2023 pour le secteur de la santé.



Lors de la séance mensuelle de la chambre des représentants consacrée à la loi de finances 2023, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a expliqué que la généralisation de l’assurance maladie obligatoire ne saurait totalement aboutir sans une mise à niveau véritable du système de santé national. Il a noté aussi que le secteur de la santé connait depuis des années un cumul de déficits, du fait de l’absence d’une vision réformatrice permettant au système de santé d’aller de l’avant citant l’insuffisance aigue en cadres médicaux, les disparités territoriales flagrantes en matière d’offre de santé... «Face à cette situation, il était nécessaire en application des Hautes Directives Royales et conformément aux dispositions du programme gouvernemental, d’élaborer une stratégie globale à même de fournir en toute célérité des solutions réalistes, pour améliorer .... voire sauver le système de santé national », insiste t-il.

Concrètement, le PLF 2023 prévoit une enveloppe budgétaire de plus de 28 MMDH pour le secteur de la santé , en augmentation de 4,6 % par rapport au budget de 2022. 850 MDH seront consacrés à la mise à niveau des infrastructures et 200 MDH sera dédié au lancement d’un nouveau CHU à Errachidia. Les études seront lancées aussi cette année pour la mise en place du CHU de Beni Mellal et les travaux de construction du CHU de Guelmim seront lancés en 2024.

Concernant les ressources humaines, le gouvernement a créé 5500 postes financiers et alloué plus de 1,5 milliard de Dirhams à la revalorisation des salaires du personnel de la santé, conformément aux engagements pris dans le cadre du dialogue social. Et pour juguler l’hémorragie de la migration des professionnels de la santé, le gouvernement compte lever une injustice qui a perduré plus de 15 années, par la reconnaissance du diplôme de doctorat du médecin, la revalorisation de son salaire net sur 2 années d’un montant mensuel de 3800 Dirhams, à compter du 1er janvier 2023. Parallèlement, la cadence de promotion dans le corps des infirmiers sera accélérée et les indemnités relatives aux risques professionnels relevées en faveur des cadres administratifs travaillant dans le secteur de santé.

En outre, un plan s’étalant jusqu’à l’horizon 2030 a été mis en place afin d’augmenter le nombre des professionnels de santé. «Notre ambition étant de disposer à l’horizon 2025 de 94 mille professionnels de la santé, contre 64 mille actuellement, tout en veillant à mettre à disposition des effectifs suffisamment de formateurs et de mettre à niveau les espaces de formation », souligne le chef du gouvernement.

Afin de concrétiser le plan d’augmentation des effectifs en médecins à l’échelon national, le gouvernement a consacré 372 millions de Dirhams au renforcement des capacités d’accueil des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, à l’élargissement des terrains de stage et à la rémunération des maîtres de stage, et ce en vue de doubler les effectifs des médecins diplômés à l’horizon 2026.

Parallèlement, 200 MDH seront programmés pour la mise à niveau des instituts d’infirmerie (ISPITS), dans l’objectif de tripler le nombre d’infirmiers diplômés à l’horizon 2026.

Côté médicaments, et afin d’alléger les dépenses y afférentes supportées par les ménages, particulièrement les familles vulnérables, le budget de la pharmacie centrale a été porté à quelque 2 milliards de Dirhams, afin de couvrir les frais de traitement des catégories nécessiteuses au sein des hôpitaux publics, particulièrement lorsqu’il s’agit d’affections de longue durée et d’affections lourdes et couteuses.

Le gouvernement propose, également, dans le cadre du projet de loi de finances, une exonération du droit d’importation pour une série de médicaments et produits pharmaceutiques destinés spécifiquement au traitement de maladies chroniques et qui nécessitent des dépenses conséquentes. Parallèlement il sera procédé à une taxation progressive des produits contenant du sucre pour préserver la santé des citoyens.

Sur le volet digitalisation du système de santé, « nous avons consacré un budget de 500 millions de Dirhams à la mise en place d’un système d’information intégré, permettant d’une part d’améliorer la facturation au sein des structures hospitalières, et d’autre part de collecter les données nécessaires au suivi digitalisé du parcours de soins, dans la perspective de doter chaque Marocain, à terme, d’une carte de santé numérique », promet le chef du gouvernement qui rappelle que l’exécutif a pu, dans la première année de son mandat, introduire dans le circuit législatif l’intégralité de l’arsenal juridique relatif à la réforme du système de santé. Il qualifie cela «d’une première gouvernementale ».