L'Observateur du Maroc et d'Afrique: Le CNPM a participé récemment au dialogue des patronats africains à Casablanca, à l'initiative de la CGEM. Quelles en sont les principales conclusions ?

Mossadeck Bally, :Cette rencontre a réuni les présidents et de représentants de plus de 20 organisations patronales du continent. Elle a été l’occasion d’échanger et créer de nouvelles synergies en vue de la promotion du commerce intra-africain, qui ne dépasse pas actuellement, 16% du total du commerce, de l’investissement et du co-investissement porteurs de valeur ajoutée et créateurs emplois. Il s’agit aussi est de définir le rôle que les patronats africains doivent jouer dans la construction du marché de la ZELECAF. Nous avons émis l’idée de créer une sorte de coordination de tous les patronats africains pour que nous puissions avoir une voix de délibération au niveau du secrétariat général de la ZLECAF. L’objectif est, que nous, en tant que praticiens de l’intégration économique puissions être écoutés et consulté dans la mise en place des lois d’intégration, des règles... qui correspondent à la réalité de nos pays. Il a été décidé, à l’issue de cette rencontre, de lancer les discussions avec l’Union Africaine pour le lancement de l’Union des Patronats Africains.



Quel regard portez-vous sur le rôle que peut jouer le secteur privé dans le développement du continent ?

Je suis convaincu que nos pays d’Afrique ne peuvent se développer que si nous tous, nous investissons dans les secteurs productifs. Dans la conjoncture actuelle, le secteur privé a un grand rôle à jouer ; L’Afrique est le continent d’avenir. Et le continent a tous les atouts nécessaires pour réussir sa mutation : nous avons une population jeune et connectée, une grande quantité de ressources naturelles, une zone de libre-échange continentale donnant accès à un marché de 1.2 milliards de consommateurs...Le défi est de pouvoir transformer localement nos matières premières, au lieu d’exporter nos richesses. Je pense que les africains doivent travailler main dans la main pour démarrer le continent. Il est primordial que les secteurs privés africains travaillent en étroite collaboration et construisent des partenariats mutuellement bénéfiques pour positionner l’Afrique au centre de la dynamique mondiale de relance et de mise en place des nouvelles chaînes de valeur industrielles.

Qu’en est-il de la coopération économique Maroc-Mali ? Et quelles opportunités d'investissement?

Le Maroc est un poids lourd économique sur le continent africain . C’est un pays qui a des relations séculaires avec le Mali, tant sur le volet politique, culturel, qu’économique. De nombreuses grandes entreprises marocaines sont déjà présentes au Mali dans différents secteurs comme celui bancaire ou encore celui de a communication... Mais, il faudra renforcer cette coopération économique. L’ambition est d’attirer les investisseurs marocains, notamment les PME, et les encourager à investir au Mali surtout dans les secteurs productifs dont l’agriculture, la construction, l’artisanat, la culture...Il y a beaucoup de secteurs où le Maroc et le Mali peuvent coopérer dans ce sens Je cite ici l’exemple du secteur de l’énergie. Le Mali souffre d’un déficit chronique en matière d’énergie. Et le Maroc est un champion notamment dans le domaine de l’énergie renouvelable solaire. Les 2/3 du territoire malien est désertique. l'idée est de profiter de l’expertise marocaine dans le domaine pour installer des centrales solaires au Mali en particulier dans cette région, et produire de l’énergie dont on a besoin énormément.

Le Maroc dispose également des centres de formation de haute qualité et nous souhaitons que le pays investisse au Mali dans ce secteur afin renforcer les compétences et la capacités de nos jeunes dans différents domaines. La CGEM et le CNPM ont définit beaucoup de pistes de collaboration. Et avec l’ambassadeur du Maroc au Mali , nous avons convenu d’organiser un business forum entre les entrepreneurs marocains et maliens à Bamako et Casablanca pour pouvoir booster la coopération économique entre les deux pays dans les années à venir.