Othman Khalil El Alamy: « L’ACAPS revoit actuellement la réglementation de la distribution des produits d'assurances»
Othman Khalil El Alamy, président par intérim de l’autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS)

Le digital bouleverse le secteur de l'assurance. Comment l'ACAPS s'adapte face aux nouveaux enjeux? Point avec Othman Khalil El Alamy, président par intérim de l’autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS)



L’Observateur du Maroc et d’Afrique : Comment le digital affecte le secteur des assurances ?

Othman Khalil El Alamy: En tant que régulateur du secteur des assurances, nous pensons que la digitalisation est un levier de développement très important pour le secteur des assurances qui va permettre de toucher des populations sont éloignées et permettre aux assurés de profiter d’offres et services beaucoup plus personnalisés et donc avoir des garanties sur mesure. Cependant, il faut reconnaitre que le digital va percuter le réseau classique. Les différentes études menées dans ce sens nous permettent d’appréhender le sujet globalement et comprendre comment le digital va transformer le secteur.

Justement, comment compte réagir l’ACAPS pour limiter l’impact de cette révolution numérique sur le réseau classique ?

Le digital nous impose de changer de paradigmes. Nous voulons développer le secteur. Nous savons que cette transition est importante, mais il y a un réseau classique voit en le digital plutôt une menace. L’ACAPS est déterminée à accompagner ces professionnels pour leur permettre de traverser cette étape avec le moins de dégâts possibles. Nous travaillons actuellement avec le ministère des finances en vue de revoir la réglementation actuelle de la distribution des produits d’assurance. L’objectif est de permettre aux intermédiaires de l’assurance de pratiquer d’autres activités qui sont compatibles avec leur business de base. Ils pourront par exemple gérer les sinistres des entreprises étrangères, offrir des services comme le permis de conduire... En gros, ils pourront avoir un jouer un nouveau rôle. Sur la base d’un benchmark , nous regardons de près de ce qui se fait ailleurs. La volonté est de s’inspirer des bonnes pratiques internationales mais les adapter au contexte local.

Qu’en est-il de la vente des produits d’assurances en ligne ?

C’est un autre défi pour le réseau classique. Nous avons émis récemment une instruction sur la vente des produits d’assurance en ligne valables à la fois pour les assureurs, les courtiers et les banques. L’objectif est d’avoir de sites web qui permettent de contractualiser. La réglementation le permet. Le problème se pose surtout au niveau de la signature des contrats. Mais pour les compagnies d’assurance le processus est simple. Pour les assurés, il y a diverses possibilités pour le faire. L’essentiel, c’est de pouvoir d’une manière ou d’une autre, avoir la certitude que leur consentement a été pris en compte de manière transparente et régulée. Ce dispositif permettra d’accélérer l’inclusion financière et de faciliter l’accès aux services d’assurances. Nous veillons également avec le CNDP à la protection des données à caractère personnel.