Le tajine commence à brûler lorsqu’un député de la majorité gouvernementale se met du côté de l’opposition. En principe, trois partis se sont mis d’accord pour travailler ensemble et donc chacun doit surveiller sa langue et ne jamais attaquer l’autre. Là aussi c’est normal, on appelle cela la cohésion gouvernementale. Elle est indispensable, rien ne pourra marcher sans.

Alors donc, nous avons eu droit à un spectacle sympathique à la première chambre avec un député du Parti Authenticité et Modernité (PAM) de la majorité donc qui a dit tout le mal qu’il pensait et qu'il pense toujours, sans doute, de la loi de finances. Si seulement, il s'était arrêté là, non, il a aussi attaqué le chef de la majorité et chef du gouvernement Aziz Akhannouch. Bien sûr celui-ci va se poser des questions: Qu'est-ce qui se passe? Ma majorité fout le camp!

Un appel au chef du PAM s'impose pour donner un peu de lumière sur cette affaire. Résultat, il s'est avéré que le député avait agi de son propre chef et non pas sur instruction de son chef. Nuance! Et pour prouver que l'engagement de la majorité se respecte, le PAM a sanctionné le représentant en gelant ses activité au sein de ses instances. Son sort sera décidé par un conseil de l'éthique.

Cet épisode a été commenté par certains de manière erronée.

Selon eux, Akhannouch n'accepterait pas la critique, une sorte de dictateur tout puissant qui peut virer n'importe quel député. Le chef du gouvernement est critiquable, certes, mais là, c'est un peu trop. Il n'a pas viré un député, il a demandé des explications à son parti qui est avec lui dans la majorité. Et le parti pense que ses députés doivent tous respecter l'engagement de leur formation politique. Donc, si le gouvernement propose quelque chose, on le soutient, autrement, on ne saurait plus qui fait quoi dans ces hautes sphères.

A part cela, le chef du gouvernement est assez bien critiqué par l'opposition, par les acteurs de la société civile et pas mal d'internautes qui se défoulent sur lui sans retenue. Manque de pot, Akhannouch a pris les commandes au moment où tout a commencé à brûler. La gueule de bois du Covid, la guerre en Ukraine... Même le ciel ne l'a pas épargné et la sécheresse ne va certainement pas arranger ses affaires...gouvernementales, bien sûr.

Si seulement il avait une politique de communication efficace.