Loi de finances votée. Mais où sont passés 170 députés?

Constat troublant. On fait des mais et des pieds, on s'arrache les cheveux, on se ronge les ongles pour accéder au Parlement et une fois devenu parlementaire, on ne fait rien, on ne discute rien, on ne vote rien. Il faudrait peut-être apprendre aux représentants du peuple de faire ce qu'ils sont censés faire, représenter le peuple. Puisque la carotte n'a rien donné, pourquoi ne pas essayer le gourdin...

Le projet de Loi de finances 2023 a été adopté par la Chambre des représentants. Il a obtenu l’aval de 175 députés et la désapprobation de 66 autres. Et il y a eu deux abstentions. Comme la Chambre compte 395 membres, on se demande où sont passés les 170 qui n’ont dit ni oui ni non au projet. Autrement dit, ceux qui les ont élus ne sauront jamais ce qu’ils pensent de cette loi de finances qui va impacter leur vie durant l’année à venir.

On sait ce que veut dire voter Oui, voter Non et même, à la rigueur, l'abstention. Mais quand on est absent, cela veut dire quoi au juste? Peut-être que certains avaient ma voté. Il n'y a pas d'autre explication.

On dira que les députés sont libres, certes, mais 170 tout de même c’est beaucoup. On se retrouve donc avec un projet accepté par moins de la moitié des députés, qu’on appelle aussi législateurs. Bien sûr puisque ce sont eux qui posent les lois et veillent à leur application.

C’est le Parlement qui autorise les dépenses du gouvernement, aucun centime n’est déboursé sans leur aval. Ceci compris, que font les 170 absents ? Où étaient-ils ? Ne se sentent-ils pas concernés ? Ou alors la gestion des deniers publics ne veut rien dire pour eux ? Cela fait trop de question et les poser à 170 individus n’est pas envisageable.

Certains partis poussaient vers l’obligation du vote aux élections pour toutes les Marocaines et tous les Marocains. Avec des sanctions à la clé. On voit bien maintenant à quel point c’est difficile à appliquer, ni même à imaginer. Il faudrait peut-être commencer par rendre le vote obligatoire pour tous les députés sans exception. On pourra alors discuter.