L’Algérie et les Lions de l’Atlas. Mais quel est ce mal étrange?
Journal de 8 heures algérien. Ni Maroc, ni Atlas ni Lions...

Dans les années soixante, soixante-dix et même quatre-vingt du siècle dernier, les citoyens du Maghreb n’avaient qu’une ou deux télés, deux ou trois radios et quelques journaux. Des radios étrangères pouvaient être captées, avec des grésillements ce qui ne décourageait pas ceux qui ne croyaient pas leurs médias et étaient à la recherche d’informations crédibles (tout est relatif cela va sans dire). Eh bien, c’est toujours pareil en Algérie

A cette époque, l’Etat avait la main sur tout ce qui se dit et tout ce qui se voit. Aucune info ne passe si elle n’a pas été validée par le pouvoir politique. C’était l’âge d’or de la censure qui disposait d’une grande administration avec ses bureaux, ses directeurs, ses chefs et ses moyens colossaux.

Rien à voir avec ce que nous avons aujourd’hui, le monde a bien changé.

`On peut penser que la censure c’est fini et que le pouvoir politique n’a plus les moyens de maîtriser l’information. Les chaînes satellitaires et internet ont tout chamboulé et réduit le pouvoir politique au rôle de simple téléspectateur ou d’auditeur. Il ne peut plus rien faire, c’est fini le journal de 8 heures.

Tous les gouvernements ont très bien compris cette transformation sauf les dirigeants algériens. Ils continuent à penser qu’ils peuvent toujours filtrer l’information destinée aux citoyens.

Et c’est cela qui s’est vraiment passé dernièrement lorsque les médias publics ou contrôlés par les pouvoirs politiques et militaires ont passé sous silence les performances de l’équipe marocaine de foot-ball au Mondial du Qatar. C’est comme si dans le groupe F, il n’y avait que la Croatie, le Canada et la Belgique. Le Maroc n’existe pas. En même temps, les réseaux sociaux débordent de vidéos qui montrent les Algériens célébrer chaque but marqué par les Lions de l’Atlas et bien sûr aussi leur qualification, à la tête de leur groupe, aux huitièmes de finale. En même temps aussi, des analystes sportifs algériens parlaient sur quelques plateaux télé de manière objective des réalisations marocaines malgré les tentatives des animateurs de casser leur élan.

Comment donc expliquer cette attitude des pouvoirs algériens? En fait, il n’y a rien à expliquer. Ils ont toujours agi ainsi, croyant convaincre les Algériens que leur voisin est un pays sous-développé, ravagé par la famine et les problèmes sociaux et qui se trouve en plus isolé sur la scène internationale, même si Dakhla et Laayoune abritent une trentaine de consulats!

Ils essaient de leur démontrer également que ce pays cherche à déstabiliser l’Algérie, cette puissance régionale qui a son poids dans la sauvegarde des équilibres régionaux, qui combat si efficacement le terrorisme et qui, honneur suprême, défend la Palestine et rassemble la nation arabe.

Ces mêmes médias n’ont rien dit par exemple du scandale des crânes qu’ils ont prétendu récupérer et que la ministre française de la culture a bien précisé qu’ils étaient juste en dépôt au musée militaire algérien. Rien, même pas un petit mot.

Qu’importe, ceci est leur affaire, mais censurer toute information sur l’équipe marocaine de foot-ball indique que quelque chose ne tourne pas rond chez ces dirigeants. Ils n’ont pas empêché les Algériens de savoir, parce qu’ils peuvent suivre tous les matchs du Mondial en temps réel et ils ne peuvent empêcher personne de célébrer avec les Marocains. Tout ce qu’ils ont réussi à faire c’est de confirmer leur attitude agressive et insensée envers le Maroc.

Tant de gâchis! Mais pourquoi? Eh bien, celui qui pourra répondre recevra un abonnement gratuit pendant un an au journal télévisé de 8 heures.