Hicham Lahlou : « Le Maroc a besoin d’avoir une vision stratégique et un plan national en matière de design »
Le designer et architecte d'intérieur Hicham Lahlou.

Engagé dans le monde du design depuis 25 ans, le designer, architecte d’intérieur et Envoyé Spécial et Conseiller Régional du Président de la World Design Organization (WDO) pour les régions Afrique et MENA, Hicham Lahlou, nous parle du pouvoir du design et son rôle en tant qu’outil de soft power et vecteur de croissance économique.



Bien qu’il représente un élément incontournable de Soft power pour le Maroc, le design est une « discipline » à part entière qui peine toujours à occuper la place qui lui revient dans notre pays, d’où « l’urgence de l’intégrer d’une manière stratégique et transversale dans nos modèles de développement, puisqu’il constitue incontestablement un vecteur de développement socio-économique », explique Hicham Lahlou.

Evoquant les différents domaines du Design (produits, services, industrie, ...), le designer Hicham Lahlou déplore le retard qu’accuse le Maroc en matière d’éducation et de formation : « Aujourd’hui, nous avons besoin de vraies filières complètement dédiées 100% design dans les universités, car on ne peut plus continuer de parler d’innovation sans parler design ».

Véritable discipline à part entière, le design est également un vecteur de développement économique. « Aujourd’hui, plusieurs disciplines liées au design participent à la croissance et au développement humain et je pense qu’il est temps qu’on intègre le design comme un élément stratégique et facteur de croissance économique et ne pas le limiter à quelques designers. Il faut monter une stratégie nationale en matière de design, pourquoi pas africaine, et voir comment lorsqu’on intègre le design au sein d’une organisation ou d’une entreprise, la croissance économique est au rendez-vous ».

Porte drapeau du design national, Hicham Lahlou qui a créé en 2022 « l’Africa Design Organisation » ADO puis la « Morocco Design Organisation » MDO, parle également du design comme outil de softpower pour le Maroc : « C’est important que le design soit intégré comme facteur transversal pour le soft power, pour la diplomatie traditionnelle et parallèle sur laquelle j’œuvre. Au niveau des relations bilatérales ou multilatérales, on pourrait envisager de travailler avec d’autres pays partenaires pour développer des synergies et des partenariats en matière de design », conclut-il.