Au Maroc, il y a des partis, minuscules certes, mais, ils existent qui réclament la même chose que le PE, la libération des « prisonniers politiques ». On se croirait en Algérie où la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) à été dissoute par une décision de justice en son absence. Les responsables de la Ligue ont appris la nouvelle comme tout le monde par les médias. C’est le ministère de l’Intérieur qui avait déposé plainte en mai 2022, le jugement est tombé en juin de la même année. Mais ceci n’est qu’une petite parenthèse, nous n’allons tout de même pas nous ingérer dans les affaires internes de l’Algérie. Pays frère et ami comme chacun sait.

Donc, parmi les Marocains, il y en a qui pensent, de bonne ou de mauvaise foi, peu importe, qu’il y a des détenus politiques. Ils ont pourtant suivi les procès de chaque cas et les personnes en prison n’ont pas été poursuivies pour leurs opinions, mais pour des délits et crimes de droit commun. Ces Marocains disent que non ces jugements étaient l’aboutissement d’un complot.

En tant que citoyen marocain, j’ai le droit et même le devoir d’écouter tout le monde. J’écoute donc ceux qui parlent de complot. Je veux bien les croire, car je serais l’un des premiers à dénoncer toute atteinte aux droits de l’homme et à la liberté d’expression. J’attends des explications, des démonstrations, des faits. S’il y a complot c’est qu’i y a comploteurs. Qui sont-ils? Qu’ont-ils fait au juste? Dispose-t-on de preuves? Des enregistrements audio, des notes écrites, des photos de ces comploteurs entrain de comploter dans un bar ou une station service devant un tajine de veau?

Rien de tout cela. Alors? Comment veut-on que le citoyen raisonnable croit à ces allégations? Il est vrai que ceux qui les avancent se basent sur l’idée selon laquelle aucune politique n’est innocente. Pourquoi pas ? Mais en justice cela ne se passe comme ça. On exige des preuves. Et même si on suppose que la Justice n’accepte pas d’en débattre, car engluer dans le complot, il y a aujourd’hui les réseaux sociaux. On peut étaler les preuves via une simple vidéo bien argumentée avec présentation des preuves.

Encore un peu d'ingérence?

Il ne faut surtout pas comprendre que les tenants de la théorie du complot doivent se taire. Au contraire, plus on discute mieux c’est. Seulement pour être crédibles, ils doivent se soumettre aux règles de la vérité. On ne leur demande pas l’impossible. Juste qu’ils nous prouvent qu’il y a complot. C’est d’ailleurs ce qu’on demande aux parlementaires européens. D’ailleurs à propos de parlementaires européens, l’une d’entre eux était vue le lendemain du vote de la résolution chez les gens du Polisario en Algérie. C’était stupide d’y être aussi vite, mais peut-être qu’il y avait urgence. Le Parlement européen a montré que la corruption n'est pas une denrée rare. Et là il y a des preuves. Garanti sans complot.

Juste un dernier message aux Européens. Votre votre jeu est parfaitement clair. Mobiliser les médias et les élus pour faire pression sur un pays afin qu'il fasse quelques concessions sur tel sujet ou tel autre. Où qu'il accorde des marchés à une entreprise européenne et on sait que les grosses entreprises détiennent le vrai pouvoir. C'est de bonne guerre. Seulement, il va falloir être fair play jusqu'au bout.

Au fait. J'allais oublier celle-là, elle est bonne pour la liberté de la presse, vous allez voir. Comment le Parlement européen a-t-il commenté l'annulation de l'interview du président kabyle Ferhat Mehenni, à la dernière minute par une télé française (CNews)? Personne n'a entendu le journaliste Ivan Rioufol dire «c'est la première fois que cela arrive. Invraisemblable. Je pense qu'il y a dû avoir une pression d'Alger». Un pays qui n'est même pas européen et qui se permet d'intervenir dans le paradis de la liberté d'expression? Une vraie passoire le vieux continent. Un vrai européen aurait cassé la baraque pour ça.