Régions. 20 ans après le lancement de l'Initiative Royale pour le développement de l’Oriental...

«Les Orientales», l’évènement phare de la région de l’Oriental a été l’occasion pour les autorités locales et centrales d’effectuer une rétrospective des « 20 ans d’investissements pour un développement durable », en présence d’illustres invités de divers pays africains.

Organisées depuis hier, vendredi 17 mars et se prolongeant ce samedi pour célébrer les 20 ans du lancement de l’Initiative Royale pour le développement de la région de l’Oriental, « Les Orientales » réunissent de nombreux décideurs et acteurs des sphères politiques et économiques locaux, nationaux et internationaux. Cet évènement est marqué par une présence notamment de délégations de pays africains, dont le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo, les Iles Comores, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Sénégal.

Au démarrage de ces rencontres d’échanges, de réflexion et de débats, les intervenants ont tous rappelé le nouvel élan pris par l’Oriental après le Discours Royal, du 18 mars 2003, de lancement l’Initiative Royale pour le Développement de cette région.

«Les projets structurants et les grands chantiers introduits par l'Initiative Royale pour le Développement de la région de l'Oriental, et auxquels la Région a pleinement adhéré, ont contribué au changement du paysage urbain, économique et social de l'Oriental et à la création des horizons de développement», a affirmé à cette occasion le Wali de la région de l'Oriental.

Les-Orientales


Mouâad Jamai a ajouté qu'en application des Hautes Orientations Royales, des efforts immenses ont été déployés ayant donné des résultats importants, notamment au niveau de la mise en œuvre des chantiers Royaux, tels l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), le programme de la réduction des disparités territoriale et sociale, et aussi au niveau des stratégies nationales sectorielles.

Le Wali a également indiqué que l'Initiative Royale pour le développement de la région de l'Oriental a créé une dynamique renouvelée et permanente dans le domaine du développement durable, notant que la première étape a été marquée par la construction, la deuxième par le renforcement de tous les domaines, la troisième étape actuelle devrait être déployée dans l'incarnation des acquis, par la mise en place d'une nouvelle génération de projets productifs, l'encouragement de l'investissement, et la création des postes d'emplois en faveur des habitants de toutes les collectivités territoriales, en particulier les jeunes.

Le Directeur général de l'Agence de l'Oriental a abondé dans le même sens. Mohamed Mbarki a notamment déclaré que l'Initiative Royale pour le développement de la région de l'Oriental a introduit de grands projets, basés sur les atouts de la région et ses potentialités, et qui avaient un impact direct sur toutes les villes de la région, notant que ces projets ont permis à la région de concurrencer les autres régions au niveau national, ainsi que de conquérir de nouveaux marchés à la recherche de nouveaux opportunités.

Il a relevé que cette Initiative a constitué «une rupture avec le passé» et a introduit une nouvelle génération de réformes importantes, notamment dans le secteur du tourisme et l'agriculture, outre le secteur de la culture qui a connu un renforcement de son infrastructure, ainsi que le soutien des évènements culturels différents, tel le livre, les expositions du cinéma, et la musique.

Nouvelles perspectives

Après la rétrospective, la mise en perspective. Et c’est le ministre de l'Investissement, de la Convergence et de l'Évaluation des politiques publiques qui s’est est chargé. Lors de son intervention à l’ouverture des «Orientales», Mohcine Jazouli a affirmé que le Discours Royal du 18 mars 2003, «qui fut à l’époque adressé à d’autres que nous, demeure d’une grande actualité et nous interpelle». Le ministre a commencé par poser cette grande question : «Comment, ensemble, poursuivre l’essor de la Région de l’Oriental dont le potentiel est immense, à l’heure où le Monde et le Maroc traversent tous deux un moment de transition historique ?».

Voici ses principales réponses et annonces, foncièrement tournées vers l’avenir :

«Demain, le port de Nador-West Med viendra davantage mettre en valeur le potentiel géostratégique de la Région qui, avec plus de 200 km de littoral, deviendra sans nul doute un hub méditerranéen.

Les habitants de la Région sont majoritairement des jeunes et hautement qualifiés. Les universités de la Région concourent à la formation de plus de 80.000 étudiants dont les talents rivalisent avec les principaux pôles universitaires de la nation.

La station touristique de Saidia et la Lagune de Marchica nous rappellent, quant à elles, la considérable offre hospitalière développée pour mettre en valeur le capital immatériel et historique de la Région.

J’ai eu hier la chance d’assister à une représentation musicale au fabuleux théâtre Mohammed VI.

Monsieur le Wali, je suis sûr que vous partagerez cette conviction qui est la mienne : l’effervescence culturelle est bien souvent le signe avant-coureur d’un essor à venir encore plus grand.

Les perspectives en termes d’énergie verte sont aussi particulièrement prometteuses, grâce aux importantes ressources en énergies renouvelables auxquelles les investisseurs s’intéressent d’ores et déjà.

Son économie moderne et largement diversifiée, enfin, est tirée par des secteurs extrêmement performants et compétitifs, à l’instar de l’agriculture, de l’agro-industrie ou encore de l’outsourcing.

Il est aujourd’hui de notoriété publique que les oranges de Berkane sont d’une exceptionnelle qualité, comme il est de coutume de considérer l’huile d’olive de Guercif comme l’un de nos meilleurs produits du terroir.

Un peu plus tard, nous aurons ensemble le plaisir d’inaugurer l’usine de l’équipementier automobile Aptiv, signe que la Région se positionne désormais sur l’industrie automobile, un des métiers mondiaux du Maroc qui, partout dans le monde, fait figure de référence.

(...) Nous vivons aujourd’hui un véritable momentum Maroc.

Et, grâce au leadership résolu de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L’assiste, le Royaume aborde aujourd’hui une phase nouvelle de son développement, caractérisée par l’édification d’un Etat Social.

Cette phase nouvelle est fondée par des chantiers sociaux audacieux, au premier rang desquels la Généralisation de la Protection Sociale.

Ces programmes doivent être financés, ce pourquoi Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a érigé l’investissement productif comme levier essentiel de la relance et comme pilier du financement de l’Etat Social.

En ce sens, des objectifs ambitieux ont été fixés : entre 2022 et 2026, nous devons atteindre 550 MMDH d’investissement privé et créer 500 000 emplois.

Et au-delà des chiffres, nous procédons à un véritable changement de paradigme.

Notre Souverain, lors de son discours à l’occasion de l’ouverture du Parlement en octobre 2022, soulignait ainsi la «nécessité d’opérer un bond qualitatif en matière de promotion de l’investissement»

Aujourd’hui, il faut libérer les énergies du secteur privé afin de maximiser l’impact de l’investissement en termes de création d’emplois et de valeur ajoutée».

Le ministre de l'Investissement, de la Convergence et de l'Évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, intervenant à l'ouverture des "Orientales".


Nouvelle Charte de l'investissement

Dans sa mise en perspective, le ministre de l'Investissement, de la Convergence et de l'Évaluation des politiques publiques ne pouvait pas ne pas évoquer les nouveaux horizons qu’ouvrent pour la région de l’Oriental, comme pour l reste des régions du pays, la Nouvelle charte de l’investissement.

Mohcine Jazouli a rappelé que ce nouvel arsenal réglementaire et organisationnel s’adresse à tous les investisseurs, nationaux comme étrangers, et tous les investissements, petits et grands. Le ministre a souligné que la rentabilité ne doit plus être la seule unité de mesure de l’investissement et a insisté sur la responsabilité non seulement économique, mais aussi sociale et territoriale. Dans ce sens, Jazouli a expliqué que la réduction des disparités entre provinces et préfectures constitue l’un des objectifs majeurs de la nouvelle charte. «Cette ambition s’ajoute aux 8 autres qui sont la création d’emplois stables ; l’orientation de l’investissement vers les secteurs prioritaires et les métiers d’avenir ; le renforcement de l’attractivité du Royaume en vue de l’ériger en hub continental et international pour les investissements directs étrangers ; l’encouragement des exportations et du développement des entreprises marocaines à l’international ; l’incitation à la substitution des importations par la production locale ; la réalisation du développement durable ; l’amélioration de l’environnement des affaires et la facilitation de l’acte d’investir et l’accroissement de la part de l’investissement privé, national et international, dans le total des investissements réalisés», a-t-il détaillé.

Le ministre a aussi rappelé les piliers complémentaires sur lesquels s’appuie la Nouvelle Charte : «Des dispositifs de soutien à l’investissement sans précédent dans l’histoire du Royaume. Parmi eux figurent un dispositif principal, un dispositif stratégique, un dispositif dédié au développement des entreprises marocaines à l’international, ainsi qu’un régime spécifique pour les TPME ; un travail en profondeur sur l’environnement des affaires, afin de fluidifier le parcours de l’investisseur et une gouvernance unifiée, renforcée et déconcentrée».

Mesures incitatives

«Moins de 3 mois après la publication de la loi-cadre 03.22, et conformément au calendrier qu’il s’était fixé, le gouvernement a adopté le décret relatif aux dispositifs principal et stratégique», a poursuivi le ministre.

Mohcine Jazouli s’est également arrêté sur les primes communes, territoriales et sectorielles, prévues dans le dispositif principal, avec comme objectif principal de favoriser une croissance à la fois soutenue et durable, inclusive pour les citoyens et les territoires, tournées vers les métiers et secteurs d’avenir. «Ses primes sont cumulables dans la limite de 30% et peuvent s’ajouter aux régimes de soutien mis en place par les Régions. Y sont éligibles les projets présentant soit (I) un montant d’investissement supérieur ou égal à 50 M DHS ET un nombre d’emplois minimum de 50, soit (II) un nombre d’emplois stables à créer supérieur ou égal à 150. Le dispositif stratégique, quant à lui, permet d’octroyer des avantages négociés au cas par cas. Il assurera la souveraineté de la croissance économique du Royaume», a-t-il expliqué.

Climat des affaires

Mohcine Jazouli s’est aussi attardé sur l’environnement des affaires qui constitue le deuxième pilier de la Nouvelle Charte de l’Investissement. Il est prévu dans ce cadre, a annoncé le ministre, la simplification des procédures et déconcentration administrative, qui accompagne la Régionalisation Avancée, la facilitation de l’accès au foncier, le renforcement de la compétitivité logistique, la promotion du recours aux EnR, la mise en place d’une offre de formation adaptée, la promotion de la R&D et des nouvelles technologies et la diversification des modes de financement.

Le ministre a en outre annoncé qu’une nouvelle feuille de route ambitieuse a tout récemment été dévoilée lors d’un évènement organisé par la Commission Nationale de l’Environnement des Affaires, le 15 mars dernier. Il a présenté ainsi ses grandes lignes : «Fondée sur 3 piliers, elle reprend les principaux thèmes de la Charte et ajoute un travail concernant l’éthique, l’intégrité et la prévention de la corruption. Car nous devons consolider la confiance pour renforcer la place du Royaume comme terre privilégiée des investissements. Enfin, cette nouvelle Charte de l’Investissement repose sur une gouvernance de l’investissement unifiée, renforcée, déconcentrée. Une Commission Nationale des Investissements a été instituées, dont les prérogatives ont été élargies».

Le ministre a beaucoup insisté, au passage, sur la nouvelle gouvernance qui introduit une innovation majeure : «pour la première fois les processus d’élaboration, d’approbation et de signature des conventions d’investissement seront entièrement déléguées au niveau régional pour les projets en dessous de 250 MDH. En ce sens, il est donc primordial de renforcer le rôle des acteurs territoriaux de l’investissement, notamment les CRI.»

Mohcine Jazouli a précisé que la nouvelle Charte a été conçue comme un outil de financement puissant au service de l’Etat Social en notant que ce nouvel idéal doit s’enraciner fermement au plus près des territoires. Et le ministre de conclure : «Avec cette nouvelle phase viennent, pour les Régions, de nouveaux défis. Nous devons donc, ensemble, consolider les réussites de l’Oriental ; ensemble, renforcer ses fondamentaux économiques ; ensemble, aller encore plus loin. Gouvernement, acteurs privés et banques sont pleinement mobilisés, aux côtés des régions, pour ce Maroc de demain.»

Pour rappel, « Les Orientales », sont organisées conjointement par la Wilaya de la Région de l’Oriental, le Conseil de la Région de l’Oriental, le Centre Régional d’Investissement (CRI) de la Région de l’Oriental et l’Agence de l’Oriental. Elles visent à promouvoir de l’Oriental. Région qui va bientôt inaugurer l’après 20 ans de l’Initiative Royale dédiée à son développement par le démarrage des activités de «Nador West Med». Auparavant, «Les Orientales» vont être clôturées, ce samedi 18 mars, par l’inauguration d’une nouvelle unité industrielle « APTIV » à la Technopole d’Oujda.

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