Bank Al Maghrib. 2024 sera meilleure que 2023
La croissance de l’économie nationale devrait s’accélérer à 3,5% en 2024, selon Bank Al Maghrib.

A l’issue de la réunion trimestrielle de son conseil, Bank Al Maghrib a dévoilé ses prévisions pour l’année prochaine. 



Après une forte décélération à 1,2% prévue en 2022, la croissance de l’économie nationale devrait se consolider à 2,6% cette année et s’accélérer à 3,5% en 2024, selon les prévisions de Bank Al Maghrib. La banque estime que les cultures hors céréales pâtiraient des restrictions sur l’eau d’irrigation et de la cherté des intrants. Dans ces conditions, les projections de Bank Al-Maghrib, tablent sur une récolte céréalière autour de 55 millions de quintaux. Ainsi, après une contraction de 15% en 2022, la valeur ajoutée agricole augmenterait de 1,6% en 2023, avant de s’améliorer de 6,9% en 2024 sous l’hypothèse d’un retour à une production moyenne de 75 millions de quintaux. Pour leur part, pâtissant en particulier de la détérioration de l’environnement externe, les activités non agricoles devraient poursuivre leur ralentissement en 2023, avec une progression de leur valeur ajoutée de 2,7% au lieu de 3,4% en 2022. Elles connaitraient en 2024 un relatif redressement avec un accroissement de 3,2%.

Allègement du déficit commercial

Selon Bank Al Maghrib, la forte dynamique des échanges en 2022 s’est traduite par un creusement record du solde commercial à 311,6 milliards de dirhams. Toutefois, les hausses notables des transferts des MRE et des recettes voyages qui ont atteint des niveaux exceptionnels de 109,2 milliards et 91,3 milliards de dirhams respectivement auraient permis de limiter le déficit du compte courant à 3,9% du PIB. Ce dernier s’allègerait à 2,8% en 2023 puis à 2,6% en 2024, à la faveur notamment du reflux prévu des cours des produits énergétiques et de la poursuite de la performance de certains métiers mondiaux.

Ainsi, après un rebond de près de 40%, les importations diminueraient de 2,3% en 2023 avant une légère augmentation de 0,8% en 2024, en lien essentiellement avec le recul de la facture énergétique. En parallèle, le rythme des exportations ralentirait de 29,4% à 3% en 2023 et à 0,6% en 2024, avec en particulier une progression de près de 7% annuellement des ventes du secteur automobile et un recul de celles de phosphate et dérivés.

Repli des recettes MRE

Pour ce qui est des recettes voyages, elles accuseraient une légère baisse de 3% cette année, en relation avec la décélération prévue de l'activité dans la zone euro, avant de s’accroitre de 7,4% en 2024 à 95,1 milliards de dirhams, tandis que les transferts des MRE connaitraient une certaine stabilisation cette année, suivie d’un repli de 5,4% en 2024 à 102,9 milliards de dirhams.

Concernant les IDE, les recettes évolueraient légèrement au-dessus de 3% du PIB. Au total, et tenant compte notamment des financements extérieurs déjà réalisés et ceux prévus du Trésor, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 358,8 milliards de dirhams à fin 2023 puis à 367 milliards à fin 2024, soit une couverture de 5 mois et 21 jours puis 5 mois et 25 jours d’importations de biens et services.

Progression du crédit bancaire

S’agissant des conditions monétaires, les dernières données disponibles relatives au quatrième trimestre 2022 indiquent un accroissement du taux débiteur moyen global de 26 points de base à 4,50%. En parallèle, les taux créditeurs ont augmenté d’un trimestre à l’autre de 17 points de base pour les dépôts à 6 mois et de 18 points pour ceux à un an. Par ailleurs, au regard de la hausse prévue de la circulation fiduciaire, le besoin de liquidité des banques se creuserait de 80,9 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire en 2022 à 86,7 milliards à fin 2023 et à 99,1 milliards à fin 2024. Pour ce qui est du crédit bancaire au secteur non financier, après un bond de 7,8% en 2022, il devrait progresser de 4% en 2023 et de 4,6% en 2024. Cette prévision tient compte de l’évolution attendue de l’activité économique, d’un effet de base lié à la hausse sensible en 2022 des besoins de financement de trésorerie des entreprises, ainsi que des anticipations du système bancaire.