La Samir. Le tribunal autorise la location des réservoirs
La Samir loue ses réservoirs à une entreprise de distribution des carburants.

Nouveau rebondissement dans le dossier épineux de La Samir. Les bacs de stockage de la raffinerie sont remplis de pétrole au profit d’une société privée de distribution de carburants qui a obtenu le feu vert pour la location des réservoirs de la raffinerie, de la part du tribunal de commerce de Casablanca.

En attendant une solution définitive à l’arrêt d’activité de La Samir depuis 2015, la décision a été prise par le tribunal de commerce de Casablanca, d’accorder l’autorisation de location des bacs de stockage à une société privée de distribution des carburants. Il s’agit de la société BGI Petroleum détentrice du réseau des stations service Yoom. Cette dernière a réalisé sa première opération d’importation et distribue depuis le 23 mai 2023 ses produits pétroliers sur le marché marocain. Pour le syndicat national du pétrole et du gaz, affilié à la CDT, « le succès de cette opération d’import et de stockage, constitue une preuve que la raffinerie dispose toujours de la capacité de reprendre son activité, contrairement à que certains avancent ». Aussi, la même source assure que « la location des réservoirs de la Samir, sera une opportunité pour le secteur, permettra d’augmenter le stock national de sécurité et lutter contre les pratiques anticoncurrentielles sur le marché ». Autre avantage évoqué : «la mise en place les conditions d’une concurrence propice à la baisse des prix et servir les intérêts consommateurs et de l'économie nationale ».

Néanmoins, l’instance syndicale reste convaincue que la solution pour le raffineur serait d’aller vers une cession de l’entreprise soit au secteur privé, soit à l’Etat à travers la conversion des dettes.

Pour le président du front national pour la sauvegarde de la Samir et secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et gaz affilié à la CDT, Houcine El Yamani, la fermeture de la raffinerie a coûté très cher au pays. Sur le coût de redémarrage, il note que sur la base d’un calcul trimestriel, le coût nécessaire est estimé à 2,2 MMDH. « Si La Samir avait redémarré en 2022, elle aurait pu engranger un bénéfice net de pas moins de 10 MMDH, après réduction de toutes les charges fixes et variables », insiste t-il ajoutant que le stockage raté en 2021 aurait pu rapporter près de 15 MMDH à la raffinerie.