France. Les violences font fuir les touristes
Des bus calcinés à Paris. Aucun touriste ne voudrait voir cela. Photo AFP

45 policiers et gendarmes blessés, 577 véhicules et 74 bâtiments incendiés, 871 incendies comptabilisés sur la voie publique. Le bilan des émeutes en France est très lourd. Presque une guerre urbaine. Des pays conseillent à leurs ressortissants la plus grande vigilance s’ils veulent se rendre en France. Les annulations se succèdent.

Les violences urbaines, qui se poursuivent depuis mardi, ont poussé plusieurs pays, dont les Etats-Uni et le Royaume-Uni, à appeler leurs ressortissants en France ou souhaitant s'y rendre à la vigilance et à éviter les rassemblements de masse. Mais déjà, selon l’AFP, les violences ont déclenché des annulations de réservations de séjours de la part des clients étrangers, notamment américains, une clientèle pourtant cruciale pour Paris et la France. Et si ces émeutes perdurent, ce ne sera pas bon pour l'image de la France à un an des Jeux olympiques, s'inquiète le patron de l'Office de tourisme de Paris, Jean-François Rial dans un entretien à l'AFP.

"Sur début juillet, je pense qu'on est déjà autour des 20-25% d'annulations à Paris sur la clientèle internationale et je ne serais pas étonné que ce soient les mêmes chiffres pour l'ensemble de la France », déplore-t-il.

Le secteur avait enregistré une croissance de 25% de la clientèle américaine à Paris depuis le début de l’année, affirme J-F Rial qui précise que c’était assez pour compenser l'absence des Chinois et des Russes. L’engouement pour le haut de gamme qui a beaucoup de retombées économiques s’est évaporé avec les annulations.

Ambiance incendiaire

Plus de 700 personnes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche partout en France, lors d’une cinquième soirée de violences et d’affrontements entre jeunes en colère, suite à la mort mardi à Nanterre, d’un jeune homme par un tir d’un policier policier, et les forces de l’ordre.

En prévision de ces violences, le gouvernement a mobilisé 45.000 policiers et gendarmes sur tout le territoire, le même chiffre d’éléments des forces de l’ordre déployés la nuit précédente qui s’était soldée par plus de 1.300 interpellations parmi les manifestants.

Le bilan de cette nuit d’affrontements établi par le ministère de l’Intérieur fait également état de 45 policiers et gendarmes blessés, 577 véhicules et 74 bâtiments incendiés, tandis que 871 incendies ont été comptabilisés sur la voie publique, selon un bilan du ministère de l'Intérieur.

Le Raid et le GIGN!

Lors de la nuit de samedi, les violences ont touché tout particulièrement la ville de Marseille, où les forces de l'ordre ont été soutenues par le Raid et le GIGN, 65 personnes ont été interpellées. Deux véhicules blindés et deux hélicoptères étaient également engagés.

A Paris et sa proche banlieue, principal point de départ des émeutes urbaines après la mort du jeune homme à Nanterre, 7000 policiers et gendarmes ont été déployés et 162 personnes ont été arrêtées, selon les médias.

Des affrontements entre groupes de jeunes et forces de l’ordre ont également secoué Brest, Saint-Etienne, Nice, et Lyon. Dans cette dernière ville, très touchée la veille par les violences urbaines, 21 personnes ont été arrêtées.

Outre le renforcement du dispositif sécuritaire, le gouvernement, qui redoute un scénario similaire aux trois semaines d’émeutes des banlieues de 2005 suite à la mort de deux jeunes à Clichy-Sous-Bois, dans la petite couronne de Paris, a décidé l'annulation d'événements de grande ampleur, tandis que plusieurs villes ont instauré des couvre-feux nocturnes.