Tourisme. Pourquoi les prix flambent ?
Les prix des hébergements touristiques atteignent des niveaux exorbitants pendant les vacances d'été

Au Maroc, les prix des services touristiques flambent cette année et atteignent des sommets dans plusieurs destinations touristiques. Explications des professionnels.

Cet été, les prix des hébergements atteignent des niveaux exorbitants, dépassant parfois le double, voire plus, dans plusieurs destinations touristiques. Sur les réseaux sociaux, plusieurs Marocains ont exprimé leur désarroi. Néanmoins, le président délégué de la Fédération Nationale de l'Industrie Hôtelière (FNIH), Nidal Lahlou, relativise. « La hausse des tarifs dans le secteur de l'hôtellerie ne dépasse pas les 10% voire même les 15% au Maroc. Une augmentation nettement inférieure à celle opérée au niveau des destinations touristiques concurrentes comme le Portugal ou encore l'Espagne », admet le professionnel. Selon lui, « seules les destinations qui connaissent une forte demande sont concernées par cette hausse. Dans des régions comme Fès, Meknès et bien d'autres, les prix sont en baisse ». 

Les raisons de la hausse

N. Lahlou attribue cette augmentation des prix à différents facteurs. Tout d'abord, il explique que les hôteliers font face à une augmentation significative de leurs charges fixes, variant entre 20 et 25%, en raison de la récente hausse du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et de la flambée des coûts des matières premières. De plus, le professionnel met l'accent sur la forte demande provenant à la fois des touristes internationaux et nationaux, en particulier pour certaines destinations. « Les Marocains ont l'habitude de voyager pendant une période déterminée et assez courte, entre le 15 juillet et le 15 août, vers des destinations limitées telles que la région du Nord, Agadir, Marrakech... Cette concentration de la demande sur une courte période entraîne une hausse des prix », explique Lahlou.

Impact sur le tourisme interne

Selon une récente étude, 49% des Marocains ont l'intention de voyager cet été, ce qui représente une augmentation de 3% par rapport à l'année précédente. L'écrasante majorité, soit 83%, ont affirmé avoir l'intention de voyager au Maroc. Est-ce que cette augmentation des prix ne les dissuadera pas de voyager ? « Le client interne représente 35% de l'activité touristique. Les opérateurs en sont conscients et savent que le pouvoir d'achat a été impacté par l'inflation. Ils font donc de leur mieux pour contenir ces hausses », précise Nidal Lahlou.

Solutions proposées

Le président délégué de la FNIH propose l'utilisation des chèques vacances.  Selon lui, c'est un moyen important qui permettra aux Marocains de consommer localement à moindre coût. Aussi, il recommande  de prolonger ou de réviser le calendrier des vacances, d'enrichir l'offre touristique pour la rendre plus adaptée au mode de consommation des marocains, et de promouvoir les régions touristiques moins connues. Ces mesures pourraient contribuer à diversifier les destinations et réduire la concentration de la demande sur certaines périodes et régions spécifiques.