Maroc, Israël, Algérie. On avance quand même

Ce n’est pas que j’ai envie de taper sur des crânes mal rasés (quoique!), mais je voulais seulement commenter un peu l’actualité marocaine de ces dernières semaines. Et par la même occasion, lancer un petit clin d’oeil aux cabinets et aux organismes qui calculent le bonheur des peuples et à...nos très chers voisins de palier.

Côté sport, le Maroc a fait une belle collecte de trophées en football, masculin et féminin, en athlétisme, en basket ball féminin, en cyclisme, en arts martiaux, et même au billard avec le KO infligé par l’équipe marocaine à son homologue française. Des Marocains ont remporté des compétitions de mathématiques un peu partout dans le monde…

J’ai suivi les matchs de billard avec bonheur, transporté par la bonne humeur de ces jeunes marocaines qui semblaient plus s’amuser que concourir. Elles m’ont rappelé l’incroyable déclaration de Yacine Bounou au Mondial du Qatar lorsqu’il avait dit qu’ils étaient juste en train de s’amuser et ils se sont retrouvés en demi-finale. 

On veut atteindre un objectif, on y tient, on peut y arriver ou pas, c’est normal et humain mais, chemin faisant, pourquoi s’inquiéter de l’échec éventuel? Il vaut mieux y aller en chantant. Après tout, un échec n’est pas la fin du monde. Il suffit d’avoir le souffle long. 

En diplomatie, c’est pareil. On a un but, on fait tout pour y arriver et on patiente. Cela prendra le temps qu’il faudra, aucun souci, on y va quand même. 

La question du temps est importante. Le Maroc a su l’utiliser à son avantage. Il ne veut pas tout, tout de suite, une chose après l’autre, calmement, sûrement et surtout sans perdre le sourire. Autant y aller en chantant, disais-je. Qu’est-ce qui peut bien arriver? Le retour en arrière étant bien verrouillé, on peut au pire faire du sur place. Mais ce n’est pas une option, on veut avancer. 

Depuis les années 70, le Maroc a subi ce qu’aucun autre pays n’a eu à supporter en temps de paix. L’Algérie voulait et veut toujours lui arracher le tiers de son territoire en manipulant une bande d’opportunistes qui gagnent leur vie en jouant aux présidents, aux minutes, aux ambassadeurs et aux soldats. Cela coûte de l’argent, beaucoup d’argent, certes, mais l’Algérie a l’argent. Elle vend du pétrole et du gaz et distribue à tout le monde, les promesses aux Algériens et le pognon aux miliciens du Polisario. Le buffet est ouvert et le ventre des mercenaires est sans fond. 

Donc, rien d’étonnant à voir des Algériens qui se plaignent du manque d’eau, d’électricité, de lait, de viande… Ou se lamenter sur le sort de leurs villes, sales et mal entretenues… 

Sur les réseaux sociaux, les Algériens comparent souvent leurs villes à Laayoune et Dakhla. Et concluent qu’il n’y a pas de comparaison à faire, ce sont deux mondes tout à fait différents. Ils se demandent comment le Maroc qui n’a ni gaz ni pétrole arrive à construire autant de belles et grandes choses, au moment où leur pays, plus riche, sur le papier, ne réalise rien. Lorsque leur président leur a annoncé la bonne nouvelle que le pays va produire, pour la première fois depuis l’indépendance, une « table », ils se sont bien marrés. Enfin, une table 100% algérienne. A ce rythme, on aura la salle à manger complète en 2099. C’est, là aussi, une question de temps. 

Là on a la preuve que le temps n’y est pour rien. Quand on bosse bien, le temps est un allié. Quand on traîne ses sandales, le temps est le pire ennemi qui puisse exister. 

C’est vrai que le Maroc prend son temps, mais il n’attend pas que le poulet tombe, rôti, du ciel. La reconnaissance de sa souveraineté entière sur le Sahara a fini par arriver, commençant par les Etats-Unis, de grands pays européens, des pays du Golfe, d’Afrique et d’Amérique latine, et maintenant d’Israël.

Pour ceux qui disent qu’entre le Maroc et l’Algérie le problème est d’essence politique, on peut leur dire que le problème est plus profond que cela. Il est culturel. Le Maroc fait tout pour avancer, l’Algérie fait tout pour l’en empêcher. Nous l’avons constaté depuis des décennies. 

Et qu’a fait donc le Maroc? Il s’est adapté à la situation. On avance quand même. Et surtout sans griller l’essentiel, l’amour que les peuples des deux pays ont les uns pour les autres. C’est un capital à préserver. C’est lui qui finira par avoir le dessus. 

Alors, pas heureux les Marocains? 

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